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Politique Publié le vendredi 6 août 2010 | Nord-Sud

Pour devenir president : Alassane Ouattara prie dans la vieille mosquée de Kani

© Nord-Sud Par Emma
Elections : Alassane Dramane Ouattara au domicile de Henri Konan Bédié
Lundi 02 Aout 2010. Résidence du président du PDCI. ADO rencontre Bédié.
Le candidat du Rassemblement des républicains (Rdr), Alassane Ouattara a décidé de confier son accession à la magistrature suprême à Dieu.

Le département de Kani est en pleine effervescence ce jeudi 22 juillet. Elle reçoit la visite d'un des leaders politiques, les plus influents du pays. En tournée dans la cité de la cola, Alassane Ouattara, le président du Rassemblement des républicains (Rdr), y anime un meeting. Dès son entrée dans la localité, le long cortège de véhicules se dirige directement vers une concession à l'aspect très modeste. La bâtisse est en terre battue et coiffée de tôles. La cour est cimentée. Une clôture en dur permet de délimiter l'espace. A l'entrée principale, une ampoule néon est fixée au-dessus. A gauche, un disjoncteur et, en haut, à droite, un haut-parleur. Une sorte de minaret supplante la maison. A son sommet, trône une boule blanche apparemment en équilibre. C'est la vieille mosquée de Kani. Juste à côté, une annexe a été construite, faute de places, pour les femmes. L'escale de la délégation du Rdr en ce lieu est loin d'être improvisée. Car, dans le programme de la tournée, il est bien marqué qu'une bénédiction y est prévue. Et, si le frère cadet du cheikh Gaoussou Ouattara a dépassé la grande mosquée qui est à quelques mètres de là, malgré la hauteur des minarets de celle-ci qui se dressent fièrement, et sa couleur vert-kaki qui la rend remarquable, ce n'est pas le fait du hasard. C'est que l'ancienne mosquée est réputée pour sa sainteté. C'est pourquoi, dès l'arrivée de la délégation, cette consigne formelle est donnée : interdiction à tout non-musulman et mauvais pratiquant d'y pénétrer. Mais vu le grand nombre des accompagnateurs du candidat du Rdr qui sont entrés, pas sûr que cette injonction ait été respectée. Pendant que les politiques s'humilient devant Allah, nous trouvons le temps d'échanger avec des habitants. Histoire d'en savoir un peu plus sur le lieu de culte. La tâche est plus difficile qu'on ne l'aurait crue. Tous ceux qui sont à notre portée, sont trop jeunes - ou trop loin des vieux - pour être à même de nous informer. Bilal, un natif de la ville, venu spécialement de Daloa pour la cérémonie politique, nous propose son aide. Nous voilà en face d'une vieille dame. Elle ne connaît pas son âge. Bilal non plus. Le guide explique à la vieille que l' « étranger » a besoin d'informations relatives à la mosquée. « Je ne dirai rien », commence-t-elle par dire. C'est dire qu'elle sait quelques choses. A force d'insistance, Bilal finit par la convaincre. Mais, c'est promis, à la fin, elle aura le prix de sa cola.

Qui a construit la mosquée ?

Selon la vieille dame, trois frères d'une même mère vivaient dans ce qui n'était alors qu'un village. Ayant jugé la nécessité d'avoir une mosquée, l'aîné a invité ses cadets. Il leur a demandé de se tenir debout derrière lui pour une prière. « Aussi miraculeusement que cela puisse paraître, l'espace s'est dégagé devant eux et la Mecque est apparue à l'horizon. Ils décidèrent donc de construire la mosquée à cet endroit avec une orientation dirigée avec précision vers la kaaba », enseigne notre interlocutrice. Sitôt cette décision prise, à en croire la vieille, ils décident de faire un sacrifice en vue de sanctifier le lieu de culte. Le plus jeune des trois est envoyé dans la forêt pour débroussailler un espace. Après quoi, il sème du riz. La semence pousse le même jour, mûrie le même jour et est cueillie quelques instants après. De retour au village avec la moisson, le riz est préparé. Puis, on fait appel aux marabouts (détenteurs de la science cultuelle et ésotérique en islam) pour des bénédictions avant de donner le repas en sacrifice. L'espace purifié, la bénédiction divine ayant envahi l'endroit, la mosquée est construite. Tout cela le même jour. C'était en quelle année ? « Je ne sais pas. Il y a très longtemps », reconnaît la mémère. Celui qui serait à même de donner cette précision, de l'avis de Bilal, est le recteur de la mosquée, Fofana Amadou. Il est l'imam du lieu sacré et le muézin de la grande mosquée. Mais, impossible de le voir ce jour car il est au même moment à l'intérieur avec la délégation d'Alassane Ouattara. La boule blanche au sommet du minaret, confie la vieille, est un œuf d'oiseau. « Il y est depuis la construction de la mosquée. Il ne pourrit pas et n'est jamais tombé », précise-t-elle. « Celui qui a un souci l'exprime aux vieux. Il leur demande de le conduire à la vieille mosquée pour des bénédictions en prenant l'engagement d'offrir un cadeau si votre vœu est satisfait », révèle Bilal qui ajoute que la maison divine n'a jamais failli à sa réputation. Raison pour laquelle les sollicitations sont nombreuses. Pour avoir un visa, un enfant, un mari… pour avoir le pouvoir, plusieurs personnes s'y rendent. Ne dit-on pas que c'est Dieu qui donne le pouvoir ? Alassane Ouattara est allé le lui demander dans sa maison. L'une des plus vieilles et des plus reculées.

Bamba K. Inza
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