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Économie Publié le mercredi 1 septembre 2010 | Le Temps

“Ma vision pour l’Agriculture”

Dans la mouvance de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, l’ambassadeur Emmanuel Guy Alain Gauze, ancien ministre en charge des Matières premières et actuel représentant permanent de la Ci à l’Omc jette un regard sur l’Agriculture ivoirienne d’hier, aujourd’hui et sur les 50 prochaines années.


Quel sera l'impact du nouvel Accord international de 2010 sur le Cacao, sur l'économie cacaoyère pour les 50 années à venir ?

Afin que vos lecteurs apprécient mieux votre question et bien évidemment ma réponse, je voudrais avant tout préciser que le nouvel Accord international sur le Cacao, est le 7e d'une série depuis le Premier Accord négocié en 1973. C'est un instrument de gestion international, impliquant les pays producteurs d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine et les pays consommateurs membres de l'Organisation internationale du cacao. Cet Accord est important, car faut-il encore le rappeler le Marché mondial du Cacao, commerce et industrie confondus est évalué à près de 10 milliards de dollars américains. Et je tiens à rappeler que la production mondiale est dominée respectivement par la Côte d'Ivoire avec 38 à 40% de l'offre, suivie par le Ghana avec 21% de l'offre, l'Indonésie qui affiche 16% de l'offre. Viennent ensuite le Nigeria avec 6,7%, le Cameroun 5,3% et les autres dont le Brésil qui fut pendant plusieurs décennies troisième producteur mondial avec environ 15 à 20% de l'offre. Ces indicateurs situent bien à propos l'importance macro-économique du commerce de la fève et des produits dérivés du cacao pour ces pays et pour les pays importateurs dont les industries de broyage et de la chocolaterie sont tributaires de cette matière première. De fait, ce Nouvel accord cacao qui est composé de 18 chapitres qui structurent 65 articles, 3 annexes techniques et un préambule a été conçu pour durer 10 ans avec une clause de révision à mi-parcours. Dans sa vie institutionnelle, cet Accord international pourraît être prorogé deux fois pour 5 années, chacune à l'issue du premier terme de 10 ans. Ainsi donc, l'impact de ce Accord sur l'économie mondiale devrait s'apprécier dans une perspective des 20 voire 30 prochaines années correspondant à sa durée de vie institutionnelle au regard de ses possibilités de prorogation, pour être plus précis. A cet égard, le nouvel Accord qui entrera probablement en vigueur en 2012 devra apporter des réponses à plusieurs problématiques qui correspondent à autant de défis et d'enjeux pour mieux impacter l'économie cacaoyère mondiale au cours des prochaines décennies. Il s'agira pour cet Accord, d'assurer grâce à des prix justes et rémunérateurs, le bien- être aux exploitants individuels, aux coopératives, de production et d'exportation, ainsi que la sécurité macro-économique des pays producteurs dont la Côte d'Ivoire qui domine le marché à hauteur de 40% de l'offre mondiale de cacao. Il s'agira aussi pour cet Accord d'aider à assurer le transfert de technologie dans les pays producteurs afin d'accentuer la chaine des valeurs en terme d'industrialisation. Les autres problématiques auxquelles l'Accord devra apporter des réponses résident dans l'insuffisance des ressources financières destinées aux filières nationales, ainsi que la question de l'accès aux marchés des pays consommateurs qui devront être débarrassés des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce donc aux exportations. L'accroissement de la consommation mondiale dont la moyenne annuelle actuelle de 2,5% devra s'orienter vers 5% à 7% annuelle pour consolider la dynamique de production et également une problématique importante. De même la densification et l'amélioration de la recherche scientifique et agronomique appliquée au Cacao en vue d'obtenir des variétés à haut rendement d'une part et de lutter contre les nuisibles et les pathogènes du verger dont le Swollen Shoot ou “pouce gonflé" du cacaoyer. Enfin, sans véritablement avoir été exhaustif dans l'énumération des défis que le nouvel Accord cacao devra relever au cours des prochaines décennies pour conférer à l'économie cacaoyère mondiale, une nouvelle configuration, on relèvera également, le transfert des connaissances techniques pour l'acquisition et la maîtrise par les producteurs des techniques modernes de gestion des risques du marché dans un environnement économique international libéralisé. En somme, le nouvel Accord devra répondre au défi global d'une économie cacaoyère durable qui concilie les exigences de l'économie donc de marché, les aspirations écologiques et environnementales et les impératifs éthiques donc sociaux, afin que les générations futures ne soient pas des survivants d'une économie cacaoyère d'une certaine époque en l'espèce la nôtre, mais de véritables héritiers. Comme vous le constatez, si nous agrégeons tous ces défis et toutes ces problématiques, les pays producteurs et les pays consommateurs auront à travers le nouvel Accord international sur le Cacao fort à faire au cours des prochaines décennies. Si bien évidemment la volonté politique s'exprime au sein des membres de l'Organisation internationale du cacao, ces défis pourront être relevés et l'Accord ne pourra qu'avoir un impact positif sur l'économie cacaoyère pour les années à venir.
Quels sont les défis de la transformation industrielle pour les 50 années à venir?
Pendant longtemps, les pays producteurs de cacao se sont installés dans le segment de l'exportation des fèves jugée à l'époque plus rémunératrice dans un contexte de marché aux tendances haussières. Cette situation était davantage valable en Afrique. Cela dit depuis trois décennies, les pays producteurs d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, se sont lancés dans une dynamique d'industrialisation de leur secteur cacaoyer pour exporter des produits dérivés notamment la pâte de cacao, le beurre, la poudre, les tourteaux, la liqueur de cacao. Il est établi aujourd'hui, que les macro-acteurs parmi les pays producteurs de Cacao que sont la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Malaisie, l'Indonésie, le Cameroun, le Nigeria, le Brésil qui en ce qui le concerne ne dispose plus du volume nécessaire correspondant à sa capacité de broyage installé, se sont résolument orientés dans la transformation industrielle. En ce qui concerne précisément la Côte d'Ivoire, l'objectif affiché par le Gouvernement vise à transformer 50% de la production nationale de cacao à moyen terme. Sur la base d'une production globale moyenne optimiste de 1 400 000 tonnes par an, la production exportable ne serait que de 720 000 tonnes, l'an. Il faut espérer qu'à l'horizon 2040/2050, pour prendre en compte les cinquante prochaines années, la Côte d'Ivoire atteigne une capacité de broyage de plus de 70 à 80% de la production globale, afin que la production exportable ne soit que résiduelle et composée que de fèves. Il va sans dire qu'une telle perspective peut-être de bonne augure pour le marché qui pourraît, si les autres pays producteurs adoptaient la même stratégie de transformation, être allégée d'un trop plein de fèves de cacao, éléments et facteurs de spéculation. Car, il faut le préciser sur les bourses du cacao, c'est sur la fève, principalement que se font les opérations spéculatives et non véritablement sur les produits dérivés dont les prix découlent de ceux de la fève suivant les positions du marché à terme. En clair, c'est tout bénéfice pour les pays producteurs, de réduire l'offre mondiale de fèves de cacao, grâce à la valorisation industrielle pour n'offrir que des produits dérivés semi-finis dont les prix vont raffermir. Dans son dispositif, le nouvel Accord international prévoit de créer en liaison avec les Agences spécialisées, les conditions du transfert de technologie au profit de la chaine des valeurs.


Quel est votre regard sur l'agriculture ivoirienne 50 ans après et dans l'avenir?

Sans fausse modestie, je ne crois pas être la personne la mieux indiquée pour apprécier le parcours de l'agriculture ivoirienne au cours de ces 50 décennies. Je ne suis qu'un sachant de récente date. Alors, souffrez que mon regard soit superficiel. Rappelez- vous du slogan des années 1970/1980 ‹‹le succès de ce pays repose sur l'Agriculture››, qui vantait légitimement les mérites de l'Agriculture ivoirienne fondée sur la dynamique de production, et de commercialisation et d'exportation de nos spéculations agricoles, au demeurant, très diversifiées notamment le café, le cacao, l'huile de palme, l'ananas, la banane, le caoutchouc naturel, le bois, le coton pour ne citer que celles-là. Il s'est agi pour les dirigeants ivoiriens de l'époque conduits par le Président Houphouët-Boigny, de créer au lendemain de l'accession le 7 août 1960, de notre pays à la souveraineté nationale, les conditions d'une autonomie économique à travers un secteur productif adossé à une agriculture de juste milieu articulée entre les spéculations de rente destinée à engranger des devises nécessaires au financement du développement et la production vivrière destinée à assurer la sécurité alimentaire. Dès 1960, l'Etat de Côte d'Ivoire, a fait le choix stratégique d'une politique agricole qui l'a impliquée dans les fonctions de production, de commercialisation et d'encadrement, en lieu et place d'un secteur privé… absent ou insuffisamment représenté pour jouer son rôle de catalyseur de l'investissement, de la croissance et du développement. Le Président Houphouët-Boigny et les dirigeants de cette époque avaient compris très tôt que le secteur privé et l'investissement ne précèdent jamais la croissance, mais l'accompagnent. Il s'agissait pour l'Etat d'amorcer la pompe en créant les conditions de l'attraction à terme du secteur privé pour prendre la relève. En outre, la Recherche scientifique, singulièrement agronomique performante à cette époque et dont les résultats étaient appliqués à toutes ces productions agricoles a permis à l'Etat de Côte d'Ivoire de lancer les plans palmier, hévéa, cocotier et la création des blocs industriels qui ont fait de ce pays, une économie agro-industrielle de premier ordre en Afrique de l'Ouest et au-delà sur le continent. C'est le lieu de rendre un hommage mérité à nos illustres devanciers qui aux côtés du Président Houphouët-Boigny ont été les catalyseurs du développement agricole et de la recherche agronomique de la Côte d'Ivoire, les ministres Abdoulaye Sawadogo, feu Denis Bra Kanon (paix à son âme), Lambert Kouassi Konan, Vincent Pierre Lokrou plus récemment, les chercheurs émérites tels que Hyacinthe Leroux, le professeur Aké, monsieur Tahiri Zagré, Lohoury Guigui… Et bien d'autres encore. Les décennies 1960-1970-1980 représentent véritablement l'apogée de l'agriculture et de la recherche agronomique de la Côte d'Ivoire. Ces décennies ont réellement traduit la contribution de l'Etat à la création de la richesse dans l'économie nationale. La Côte d'Ivoire s'en trouvait propulsée sur la scène du commerce international des matières premières agricoles à des rangs enviables pour le café (3e producteur mondial), le cacao (1er producteur mondial), l'hévéa (2e après le Liberia et ensuite premier producteur africain…), l'huile de palme, 1er producteur africain de banane et d'ananas etc… La décennie 1980-1990, marquée par des chocs exogènes liés avant août aux fluctuations erratiques et aux tendances structurellement baissières des cours du cacao et du café couplées au poids du service de la dette extérieure et de l'endettement intérieur, a hélas, représenté une conjoncture défavorable avec des impacts sur les équilibres macro-économiques et financiers du pays, assortis d'effets pervers sur les actifs des secteurs aussi importants que l'agriculture, l'agro industrie, la recherche scientifique appliquée à l'agriculture et l'emploi en Côte d'Ivoire. Il s'en est suivi dès 1981, la négociation du premier Programme d'ajustement structurel (Pas) pour la période 1981-1983, suivi du deuxième Pas appliqué par le gouvernement de 1984 à 1985 et du troisième Pas conclu pour la période 1986-1988 et enfin le quatrième programme d'ajustement structurel connu sous l'appellation de Programme de stabilisation financière a été négocié en 1990 pour la période 1990-1992 au plus fort de la crise des matières premières notamment le café et le cacao. Survient plus tard en janvier 1994 l'ajustement de la parité du Fcfa par rapport au Franc français de 50% suivi de la négociation et la conclusion de la Facilité d'ajustement structurel renforcé (Fasr). Certes, la question de la gouvernance publique n'est pas à exclure pour expliquer les contre-performances de l'économie nationale sur cette période, mais à l'évidence, la détérioration des termes de l'échange pour un pays essentiellement agricole et agro-industriel assume une part importance dans le recul économique de la Côte d'Ivoire entre 1983 et 1993. Le regain de l'activité économique de notre pays observé à partir de 1994 sous le régime du Président Bédié avant que l'effondrement ne survienne à partir du coup d'Etat de 1999, est à mettre à l'actif de la reprise progressive des cours de nos principales matières premières café, cacao et de la concomitance de la dévaluation du Fcfa dont la correction doublait les prix de nos produits phares sur le marché international. C'était bien entendu un effet mécanique. Il faut y ajouter les résultats des efforts de la politique d'assainissement des cadres macro-économiques et financières de la période 1990-1993. Ainsi donc avec les différents Programmes d'ajustement structurel impliquant la remise en cause de certains choix en matière de politique économique et de stratégie de développement, l'Etat de Côte d'Ivoire a été bien obligé de se désengager du secteur de la production et de la commercialisation au profit du secteur privé et amorcer un retour à l'orthodoxie libérale. Au total, les pionniers de l'Agriculture et de la Recherche scientifique en Côte d'Ivoire peuvent légitimement s'honorer d'avoir été à la base du succès de ce pays au cours des décennies 1960-1980. L'agriculture a véritablement porté sur les fonts baptismaux ce merveilleux pays.


Que nous réserve l'avenir et quel est votre regard en tant que technicien ?

Comme vous le savez sans aucun doute, les fondamentaux de l'économie ivoirienne ont la réputation d'être solides, ainsi que l'atteste l'histoire immédiate de notre pays. Nous avons l'avantage de disposer d'une agriculture fortement diversifiée qui représente 11% du produit agricole de la Cedeao, un potentiel minier et énergétique réel et dense, une main-d'œuvre qualifiée, des cadres dirigeants formés dans les plus grandes écoles, universités et instituts de référence, des institutions républicaines stabilisées et des dirigeants politiques qui ont une haute et profonde conscience de leurs responsabilités. Au regard de ces acquis et de ce potentiel, l'avenir de l'agriculture ivoirienne n'a pas mauvaise mine. Cette agriculture adossée à une recherche scientifique performante se consolidera au fil des années d'autant plus aisément qu'elle ne sera plus la seule à créer de la richesse pour contribuer à la croissance économique, même si les produits vedettes que sont le café, le cacao, l'hévéa, le bois, l'huile de palme restent et demeurent des spéculations qui structurent l'économie nationale et bientôt l'anacardier, le soja et le riz. Le secteur des mines et le pétrole viendront aussi en appui à la contribution de l'agriculture à la croissance nationale. Ma conviction est faite selon laquelle, l'agriculture est un puissant facteur de répartition de la richesse nationale. A preuve, le Gouvernement ivoirien avec à sa tête le Président Laurent Gbagbo, et le Premier ministre Guillaume Soro, assistés du ministre de l'agriculture ont officiellement lancé le 26 juillet 2010 à Abidjan, le Programme national d'investissement agricole (Pnia) en présence des bailleurs de fonds et des représentants d'organisations continentales et régionales d'intégration économique. A travers ce programme, ainsi que l'a indiqué le ministre de l'agriculture, la Côte d'Ivoire ambitionne de mobiliser des ressources substantielles pour le financement du secteur agricole à l'horizon 2015 pour l'atteinte de l'objectif n°1 (la lutte contre la pauvreté et la faim), des objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Il s'agira pour l'Etat de Côte d'Ivoire de mettre en œuvre des actions de développement indispensables pour réduire la pauvreté au niveau national et rural par une augmentation de la productivité agricole. Autrement dit, les cultures de rentes que je citais plus haut, gardent leur potentiel de production grâce aux avancées de la recherche agronomique en Côte d'Ivoire, à travers les performances évidentes, avec le Pnia les cultures vivrières dont le Président Laurent Gbagbo en a fait une priorité, permettront à l''agriculture ivoirienne des 50 prochaines années d'être riche en légumes, protéagineux, féculents etc… pour satisfaire les besoins alimentaires des populations. L'avenir de l'agriculture ivoirienne, je le redis, n'a pas mauvais mine. La volonté politique s'est manifestée, le potentiel existe, les moyens sont à venir.


Quels sont les enjeux que comporte le nouvel Accord international sur le marché de l'exportation du cacao ?

Ainsi que je l'ai déjà mentionné en d'autres occasions et circonstances, le nouvel Accord international sur le cacao, réconcilie les intérêts des pays producteurs avec ceux des pays consommateurs dans un environnement économique libéralisé et hautement concurrentiel. C'est donc à mes yeux, en ma qualité de Président de la Conférence de négociation des Nations unies, un Accord consensuel qui épouse son temps : celui du marché. Voyez-vous, la nouvelle configuration de l'économie mondiale nous vaut d'observer que à l'instar d'autres produits de base, l'économie cacaoyère mondiale a connu au cours de ces deux dernières décennies, des évolutions et des mutations dans tous ses compartiments et segments notamment ; dans la production, la commercialisation, la transformation industrielle, la consommation, le mode de financement, la structure des prix, les standards de qualité et des normes éthiques. Ces mutations constituent autant de défis et d'enjeux que les pays producteurs et les pays consommateurs devront intégrer dans leurs stratégies de production, de consommation et de stockage et les relever ensemble à travers et par le canal du nouvel Accord international, pour la survie de l'économie cacaoyère mondiale, avec en point de mire le bien-être des petits exploitants dans les pays producteurs. Cela dit, je voudrais faire remarquer que dans le contexte de la grave récession économique que le monde a connu en 2008/2009, marquée par une instabilité pénalisante des prix des matières premières en raison des interactions existant entre les marchés des produits de base et les marchés financiers, le cacao est le seul produit de base agricole qui a résisté le mieux dans cette crise, et le café dans une moindre mesure. C'est dire que dans la configuration économique et financière actuelle du monde, les matières premières sont devenues et seront pour plusieurs années encore, des placements alternatifs recherchés, ainsi que le prouve du reste l'évolution des cours mondiaux du cacao qui oscillent entre 3500 et 3800 dollars américains, la tonne soit environ 1700000 Fcfa et 1900000 Fcfa, la tonne. Ainsi donc, sur le thème des prix, la transparence du marché demeure avec la question de la durabilité de l'économie cacaoyère la pierre d'angle du nouvel Accord. Comme vous le savez, dans tout processus de formation des prix d'un produit sur le marché, un certain nombre de variables jouent un rôle important notamment l'offre (la production), la demande (la consommation) et les stocks à d'autres variables non physiques peuvent également intervenir. Les variations de ces paramètres sont utilisées par des opérateurs du marché pour négocier et acheter en flux tendus, en spot ou à terme leurs contrats, quand d'autres les utiliseront pour des opérations spéculatives. Il va sans dire que la disponibilité et la maitrise des données statistiques des fondamentaux du marché sont des éléments stratégiques d'anticipation commerciale avec un objectif de gain, que l'on soit producteur ou consommateur exportateur ou importateur. Alors, il apparaît que si le marché n'est pas transparent pour tous, si les données nécessaires pour des analyses de conjonctures au bénéfice de tous ne sont ni disponibles, ni fiables, seuls les initiés, précisément ceux qui disposent quasi-exclusivement des statistiques sur les évolutions de l'offre, de la demande, sur les variations des stocks des fèves et des produits dérivés, prendront l'avantage sur les non initiés, par le jeu des manipulations en tout genres. C'est bien là un enjeu important que le nouvel Accord international a intégré dans son corpus. La transparence du marché est donc la pierre angulaire de ce nouvel instrument et implique les secteurs publics et privés qui devront ainsi que l'exige le nouvel Accord, contribuer à rendre disponible pour les analyses de conjoncture, les données sur le paramètre de cette transparence notamment la production, la consommation les variations des stocks de fèves et des produits dérivés./.

Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
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