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Politique Publié le lundi 20 septembre 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Alassane Ouattara n’est ni héritier politique, ni dauphin à la succession de Félix Houphouët-Boigny

© L’intelligent d’Abidjan Par Cecom RDR
Pré campagne électorale du RDR - Alassane Ouattara effectue une visite surprise au supermarché Sococé des 2 Plateaux
Samedi 18 septembre 2010. Abidjan.
Quand on parlait de Félix Houphouët-Boigny, et de sa succession à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire, l’histoire politique ivoirienne n’avait jamais retenu le nom de Alassane Ouattara, ancien Premier ministre. La succession de Félix Houphouët-Boigny, l’opinion ivoirienne en parlait, mais sous cap. Le seul journaliste ivoirien, Noël Ebony, qui a osé parler de successeur à Félix Houphouët-Boigny a été chassé de la Côte d’Ivoire. Mais Félix Houphouët-Boigny, lui-même, en parlait, parfois agacé par la presse occidentale. Il avait dit que son successeur serait un ivoirien politiquement professionnel. Cet héritier, selon Félix Houphouët-Boigny, serait l’Ivoirien forgé aux feux de l’action politique en Côte d’Ivoire. Cette démocratie au libre-arbitrage, seul Félix Houphouët-Boigny, lui-même pouvait gérer les bases objectives : Philippe Grégoire Yacé, secrétaire général du Pdci-Rda et président de l’Assemblée nationale, était la toute première affiche placardée dans l’opinion ivoirienne. Probablement, Philippe Grégoire Yacé, président de l’Assemblée Nationale, deuxième personnalité de l’Etat, était considéré comme ‘’successeur’’, selon les textes constitutionnels, à l’époque. Mais, à mon avis, ce qui a fait défaut à la ‘’promotion’’ de Philippe Grégoire Yacé, c’est que Félix Houphouët-Boigny n’a pas véritablement imposé Philippe Grégoire Yacé, alors que le président de l’Assemblée nationale avait prouvé toutes ses qualités, et capacités politiques… et d’Homme d’Etat. Dans la course à la succession de Félix Houphouët-Boigny, l’Assemblée nationale était formellement devenue le ‘’passage obligatoire’’ des candidats dans le processus d’occuper le fauteuil présidentiel. Philippe Grégoire Yacé est écarté. Puis arrive Henri Konan Bédié, investi comme un véritable dauphin constitutionnel, avec les ambitions légitimes renforcées par Félix Houphouët-Boigny, tripatouillant parfois la Constitution ivoirienne. Henri Konan Bédié, président de l’Assemblée nationale, était puissant, et Félix Houphouët-Boigny lui voue une confiance absolue. En clair Philippe Grégoire Yacé et Henri Konan Bédié ont été les dauphins politiques de Félix Houphouët-Boigny, reconnus par la constitution ivoirienne de l’époque. En toute honnêteté, Alassane Ouattara, n’a jamais été retenu comme héritier Constitutionnel, ou successeur à Félix Houphouët-Boigny. L’histoire politique de la Côte d’Ivoire, de 1945 à 1993 ne connaît pas Alassane Ouattara comme un homme politique ivoirien. J’ai été surpris de la spéculation de Radio France internationale, dans son émission ‘’Archives d’Afrique’’ autour du rôle joué par Alassane Ouattara aux côtés de Félix Houphouët-Boigny. Ce n’est pas vrai. Alassane Ouattara, il faut être honnête, est arrivé en Côte d’Ivoire, imposé par le FMI, pour des réformes de l’économie ivoirienne. Entre autre, Alassane Ouattara est pris au piège, et accepte la fonctionnarisation de son ‘’rôle d’économiste’’. Et, sans véritable préparation politique, ‘’l’envoyé spécial du FMI’’ est désigné Premier ministre. C’est tout. Je ne suis pas d’accord avec Radio France internationale, qui refuse d’actualiser ses archives de l’histoire politique de la Côte d’Ivoire, et de la succession de Félix Houphouët-Boigny. Radio France internationale veut donner une caution populaire et un poids politique à Alassane Ouattara, croyant possible qu’on peut ‘’effacer’’ une page de l’histoire politique de Félix Houphouët-Boigny. En tout cas, le battage médiatique de Radio France internationale, n’est pas de mon goût. Je suis journaliste depuis 1967, connaissant parfaitement l’histoire de la Côte d’Ivoire, le parcours politique de Félix Houphouët-Boigny et ses vrais compagnons. Par conséquent, je refuse l’amalgame et la confusion. Je connais très bien les héritiers politiques de Félix Houphouët-Boigny. En clair, l’ancien président, pour lui succéder, avait fait un consensus constitutionnel de succession dynamique, même si ce consensus à gestion ‘’parti unique’’ portait des lacunes. Mais l’expérience reste tout de même la meilleure. En toute honnêteté, ceux qui pouvaient témoigner, de la succession de Félix Houphouët-Boigny, de l’histoire politique de la Côte d’Ivoire, sont encore vivants : il s’agit de Henri Konan Bédié, ancien dauphin constitutionnel, les ministres Mathieu Ekra, Loua Diomandé, Abdoulaye Sawadogo, Laurent Dona Fologo… sans oublier Laurent Gbagbo l’opposant historique, pour parler de l’idéologie de l’houphouétisme. A mon avis, Alassane Ouattara est loin de ce débat. Et le seul mérite de Radio France internationale a été d’avoir fait Alassane Ouattara, l’important témoin de l’histoire politique de Félix Houphouët-Boigny, et de sa succession à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire
Par Ben Ismaël


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