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Société Publié le jeudi 30 septembre 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Sécurisation électorale / Ange Kessy aux FDS : "N’usez pas de vos armes quand l’ordre du supérieur est illégal"

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Justice militaire : Lt/colonel Ange Kessi Kouamé Bernard, Commissaire du gouvernement
En vue de l’élection présidentielle du 31 octobre 2010, le colonel Ange Kessy, Commissaire du Gouvernement, était le lundi 27 septembre 2010 à la Garde Républicaine de Yamoussoukro pour expliquer la conduite à tenir aux Forces de défense et de sécurité (FDS) en cette période électorale. Il a appelé ses frères d’armes au sens de « la responsabilité » et à «la retenue ». Pour lui, les forces armées « ne doivent pas utiliser leurs armes n’importe comment ». C’est pourquoi, il a tenu à se prononcer sur le champ d’actions des forces publiques. Notamment les activités de maintien de l’ordre, les conditions d’ouverture de feu et la notion de légitime défense. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la campagne nationale de sensibilisation pour des élections sans violence armée organisée par la Commission Nationale de Lutte contre la Prolifération et la Circulation Illicite des Armes Légères et de Petit Calibre (ComNat-CI), en collaboration avec le Réseau d’Actions sur les Armes Légères (Rasalao-CI). Le Colonel Ange Kessy, dans son intervention, a insisté sur la notion de discipline et d’obéissance dans l’armée. « Vous ne pouvez pas user de vos armes sans l’autorisation de vos supérieurs », a-t-il souligné. L’orateur s’est également attardé sur la notion de neutralité des FDS. Pour lui, le travail des forces publiques pendant la période électorale est d’assurer le maintien de l’ordre «sans parti pris ». « Evitez de tomber dans les passions en cette période électorale », a-t-il conseillé. Parlant des conditions d’ouverture de feu, il a dit que les militaires doivent se référer aux ordres des supérieurs. Mais il a exhorté ses frères d’armes à rester vigilants et à « ne pas faire usage des armes quand l’ordre qui vient du supérieur hiérarchique est manifestement illégal », au risque de s’exposer à des poursuites pénales prévu par l’article 497 du code militaire. C’est une peine d’emprisonnement qui va de 2 à 10 ans. Il a cité, pour étayer son propos, l’exemple des manifestations non armées de foule. Michèle Pépé du Rasalao-CI a plaidé auprès des FDS pour veiller particulière sur les femmes afin de les protéger contre les violences et leur permettre d’exprimer librement leur vote. Car dénoncera Mme Pépé, « les femmes sont trop victimes de nombreuses restrictions dans notre société ». Le Contrôleur général Désiré Adjoussou, président de la ComNat a, quant à lui, insisté sur le volet usage abusif des armes. Les FDS qui ont selon lui « le monopole de la violence légitime » ne doivent faire un usage abusif de leurs armes à feu. « User des armes pour vous, doit être l’exception et non la règle », a-t-il martelé. Il a ajouté que l’intervention des FDS doit être proportionnée, légale et non arbitraire pour le bon déroulement des élections dans l’intérêt général de la Côte d’Ivoire.

Olivier Guédé

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