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Économie Publié le dimanche 10 octobre 2010 | Abidjan.net

Le FMI attend l’engagement du futur gouvernement post-électoral avant le décaissement du dernier appui budgétaire (28 milliards de Fcfa) à la Côte d’Ivoire

© Abidjan.net
Assemblée annuelle 2010 du FMI et de la Banque mondiale
(gauche) Mme Doris Ross, chef de mission sur la Cote d`Ivoire, Antoinette Sayeh, Directrice du Département Afrique face au (droite) Ministre de l`economie et des finances Charles Koffi DIBY, Mr ASSEMIAN Alexandre, Directeur de Cabinet du Ministre Bouabre, le conseilleur special du Ministre DIBY, Mr YAHO SAHI Kablan et Mr. Marcellin KOFFI ALLE
Aucun appui budgétaire ne sera accordé par le Fmi à la Côte d’Ivoire avant la mise en place effective du prochain gouvernement post électoral, c’est-à-dire celui formé par le Président de la République élu au terme du scrutin du 31octobre prochain. Voilà ce qui est ressorti des échanges que le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, M. Charles Koffi Diby, a eus le 7 octobre, à Washongton, avec Mme Antoinette Sayeh, Directrice du département Afrique Subsaharienne du Fonds monétaire international (Fmi). Entourée de ses principaux collaborateurs dont, naturellement, Mme Doris Ross, chef de mission de Fmi pour la Côte d’Ivoire qui vient de conduire du 15 au 29 septembre passé, la mission conjointe d’évaluation du Fmi, de la Banque mondiale et de la Bad, elle a tenu a exprimé, vertement, l’attente de l’establisment du Fonds des autorités ivoiriennes : d’un, la concrétisation effective de l’élection présidentielle pour démontrer qu’un pas est franchi en matière de gouvernance politique. De deux, l’engagement ferme et clair du futur gouvernement post-électoral à poursuivre les efforts du gouvernement sortant, notamment en matière de bonne gouvernance économique qui guidé, jusqu’ici, la reprise de la coopération entière et totale de la communauté financière avec le pays, la conclusion du programme économique et financier dont la mise en œuvre est satisfaisante, et l’atteinte du point de décision de l’Initiative Ppte qui a permis une restructuration de la dette publique ivoirienne. Le Fonds monétaire international veut donc s’assurer que les réformes structurelles en cours vont se poursuivre, que la bonne gestion budgétaire et des finances publiques et budgétaire va continuer avec la même hargne, que ses appuis budgétaires seront, comme c’est le cas depuis 2008, utilisés à bon escient. Alors que le ministre de l’Economie et des Finances souhaitait pour son pays, arguments à l’appui, ce dernier décaissement pour son pays afin que le prochain gouvernement ait, dès sa formation, les premiers leviers financiers de la gestion des affaires publiques, Mme Antoinette Sayeh et son équipe sont restées inflexibles. Et la directrice Afrique de dire au ministre Diby, «Je suis surprise de votre demande ! » Pour elle, et sans doute pour bien des administrateurs du Fmi, la gouvernance économique dont les bons résultats attirent aujourd’hui des investisseurs du monde entier et ont crédibilisé la signature de l’Etat de Côte d’Ivoire ne saurait expliquer cet attentisme et cette sorte méfiance. Mais plutôt la recherche de bon exemple pour le reste du monde ; celui de ne pas montrer qu’on peut fermer les yeux sur l’aspect politique, en l’occurrence, la non tenue de l’élection présidentielle maintes fois annoncées et maintes fois reportée, et tout accorder à la Côte d’Ivoire. Bref.
Pour le ministre Charles Koffi Diby, le Fmi a apporté beaucoup à la Côte d’Ivoire pendant la période de crise qu’elle a traversée. Aussi, a-t-il ses dirigeants pour cette marque d’attention, et surtout le travail de qualité abattu par les experts du Fmi. «Mme la directrice Afrique, je voudrais vous remercier personnellement, et remercier tous les administrateurs du Fonds pour l’attention que vous portez à mon pays » a dit le ministre Diby. Avant d’ajouter : « Cette attention s’est traduite par la conclusion, dans des conditions exceptionnelles d’un programme post-conflit, puis d’un programme économique et financier, et l’atteinte du point de décision de l’Initiative Ppte. Cela a été possible parce que vous avez accepté de faire la différence entre la gouvernance économique et la gouvernance politique. Vous avez ainsi contribué à rassurer la communauté financière et les hommes d’affaires qui se bousculent aujourd’hui à la porte du pays et dont certains sont déjà dans les hôtels à Abidjan. »

Concernant les élections, je peux vous affirmer qu’avec la distribution des cartes d’identité et surtout de cartes d’électeurs qui ont effectivement commencé, l’élection présidentielle du 31 octobre prochain aura lieu. Je reste également convaincu que le nouveau gouvernement qui en sortira s’inscrira dans la poursuite de la mise en œuvre du programme économique et financier et des réformes structurelles en cours, parce que l’objectif majeur du pays –et tous les principaux candidats en conviennent et l’ont fait savoir aux différentes missions du Fonds – est parvenir au point d’achèvement de l’Initiative Ppte, et donc à l’annulation substantielle de la dette publique extérieure qui pèse lourdement sur le budget de l’Etat.
Le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances n’a pas manqué d’indiquer à ses interlocuteurs que « si le cadrage budgétaire est déjà prêt, et qu’il a été soumis à l’appréciation de la récente mission conjointe pour observations, avant d’en transformer au budget 2011 d’ici fin octobre-début novembre, c’est justement pour créer les conditions de meilleure prise de fonction du prochain gouvernement ». Pour lui, l’action gouvernementale étant une continuité, «l’inquiétude sur l’engagement ou non du futur gouvernement ne devrait pas exister. Car, le prochain gouvernement, qu’il soit formé par Gbagbo, Bédié ou Ouattara, ne viendra pas remettre en cause l’exécution du programme et du processus Ppte. Parce que l’objectif reste le même : poursuivre les efforts pour atteindre le point d’achèvement de l’Initiative Ppte ». Certes, mais les responsables du Fmi estiment qu’il y a encore trop de défis à relever. Aussi, est-il nécessaire d’observer les premiers pas de ce gouvernement vis-à-vis du programme en cours d’exécution mais également des réformes avant tous autres appuis budgétaires prévus dans le cadre dudit programme économique et financier.

Balo Franck José Rodrigue
Correspondant particulier à Washington.
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