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Politique Publié le lundi 18 octobre 2010 | L’Inter

Interview - Pr Dano Djédjé, (DDC de Gbagbo à Gagnoa) - « Pourquoi Gbagbo va gagner!»

© L’Inter Par Emma
Pré-organisation du cinquantenaire : Le FPI organise un point de presse.
Lundi 14 juin 2010 - Rotonde de l`assemblée nationale: Un point de presse a été animé par des députés du FPI (dont Dano Djédjé et Hubert Oulaï) relativement à la préorganisation du cinquantenaire de l`indépendance de la Côte d`ivoire.
Avec 10 années de présence sans discontinuité au gouvernement, le Pr Sébastien Dano Djédjé est incontestablement l`un des hommes de confiance de Laurent Gbagbo. C`est d`ailleurs à cet homme discret et courtois que le chef de l`Etat a assigné la rude tâche de réconcilier les Ivoiriens. C`est aussi à lui qu`il confiera la direction de sa campagne dans sa région natale de Gagnoa. Dans cette interview, il dit pourquoi son candidat va remporter le scrutin du 31 octobre.
Monsieur le Ministre, nous sommes à quelques jours des élections que tous les Ivoiriens attendent. Vous le réconciliateur qui avez joué un rôle important dans l’aboutissement du processus de sortie de crise, peut-on dire que vous êtes un homme heureux ?
A mon avis, cette question mérite d’être reformulée autrement, mais je vais essayer d’y répondre simplement en tenant compte de tous les aspects que l’on a souvent tendance à négliger. Nous voyons bien l’aboutissement du long processus de sortie de crise, car la date du scrutin présidentiel est connue, et toutes les conditions semblent réunies pour en garantir la transparence et la crédibilité, gage du succès que l’on espère. S’il y a un homme qui doit être heureux, c’est bien le président de la République qui m’a mis en mission et qui apprécie mes résultats. C’est vrai que c’est moi qui étais le plus visible sur le terrain, mais en dehors des efforts physiques et de la volonté de réussir cette mission, je ne crois pas avoir d’autres mérites. Je ne suis qu’un serviteur, je n’ai fait que mettre en œuvre l’un des volets de la politique du gouvernement. Le chef de l’Etat a été humilié le 19 septembre 2002, et nous avons tous suivi avec beaucoup de tristesse le ballet diplomatique qui s’est imposé à lui. Nous sommes témoins de tous les sacrifices qu’il a faits dans la logique d’une résistance efficace. Il m’a fait confiance en me demandant d’agir en son nom pour réconcilier les Ivoiriens meurtris dans leur chair, car victimes d’une guerre fratricide. C’est de lui que je recevais tous les ordres. Je ne peux donc pas m’attribuer un mérite qui lui revient de plein droit. Je pense que Dieu a communiqué une vision à cet homme et il la conduit à travers l’exercice du pouvoir d’Etat. Sinon comment comprendre sa sérénité pendant que les autres sont inquiets. Je suis le mieux placé pour savoir que c’est un homme de foi. Son ferme engagement à œuvrer pour voir le bout du tunnel n’a jamais varié, même au plus fort de la crise, face aux épreuves les plus difficiles. Le soldat que je suis partage avec son chef les moments de réjouissance. Je suis donc comblé parce que le chef de l’Etat est enfin au bout de ses peines, le scrutin étant annoncé. Je pense qu’il se déroulera dans de bonnes conditions, voilà un motif de satisfaction.
Vous arrive-t-il d’être frustré quand des Ivoiriens, notamment vos proches, sont indifférents à vos exploits pour réussir la mission qui vous est assignée ?
Je ne crois pas que ceux que je considère comme mes proches et qui sont témoins de mes actions soient indifférents à ce que vous appelez mes exploits. Je l’ai déjà dit, je suis en mission et je fais mon devoir conformément à mes attributions. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’exploit, mais plutôt de devoir. Je n’ai pas l’habitude de me polariser sur les appréciations des analystes, qui sont libres et qui jouissent de cette liberté comme ils l’entendent, mais j’en tiens compte quand elles sont constructives. Comme le dirait l’autre, les faits sont sacrés, mais les commentaires sont libres. Je ne peux pas empêcher les commentaires qui suivent mes actions quand bien même j’ai la conviction qu’elles sont bien menées, et de la même façon, je trouve normal que ceux qui ne les apprécient pas pour une raison ou une autre, affichent leur indifférence. C’est un comportement humain qu’il faut comprendre quand on veut atteindre ses objectifs. Dans tous les cas, je ne suis pas à la recherche d’une quelconque gratitude pour les services rendus à l’Etat de Côte d’Ivoire, je cherche simplement à mériter la confiance du chef de l’Etat. C’est mon objectif fondamental. Si je m’en tiens à ce qui me revient de manière récurrente, j’ai de solides raisons de croire que la majorité des Ivoiriens apprécie le travail que j’ai abattu dans les départements ministériels que j’ai dirigés en dix ans de présence permanente au gouvernement. Dans l’entreprise humaine, on ne doit jamais chercher à faire l’unanimité, je me contente donc des félicitations venant de ceux qui pensent que j’ai réussi ma mission au gouvernement. Il n’y a pas longtemps, des organisations de la société civile m’ont exprimé leur reconnaissance pour la mission que j’ai conduite au ministère de la Réconciliation. Elles m’ont avoué qu’elles ont apprécié mes différentes stratégies de conquête. Devant un tel témoignage de sympathie à mon endroit, je suis flatté, car je réalise que j’ai été utile à mon pays qui est engagé dans la voie de la paix durable, cette denrée rare. La paix précédant le développement, il ne peut y avoir de développement harmonieux sans paix durable. Vous comprendrez donc que je suis fier d’avoir été un artisan de cette paix qui se profile à l’horizon, je ne demande pas mieux.
Dès sa prise de fonction, le chef de l’Etat avait manifesté sa volonté de réaliser ses promesses électorales, mais la guerre l’en a empêché. N’avez-vous pas peur que ceux qui n’ont pas la même lecture que vous, trouvent son bilan négatif ?
Si je me réfère aux deux premières années où le Président Gbagbo a dirigé ce pays sans véritable obstacle, je peux me permettre d’affirmer que son bilan est plus que positif. Lors de sa campagne électorale, il avait effectivement fait des promesses électorales qu’il voulait réaliser aussitôt après son investiture à la magistrature suprême. Nous savons que la libéralisation de la filière café-cacao est effective. Le président de la République a permis aux producteurs de cette filière de gérer leur autonomie. J’ai été ministre de l’Agriculture et je maîtrise les réalités de cette filière. Malheureusement, la gestion de cette autonomie a débouché sur des malversations financières qui ont d’ailleurs occasionné des poursuites judiciaires. Je trouve dommage que cette filière n’ait pas pu mériter la confiance du chef de l’Etat. La réhabilitation des institutions, une autre promesse électorale a été réalisée, car toutes les institutions de la République fonctionnent normalement, ce qui nous a valu de résister efficacement à cette crise sans précédent que le pays a connue. C’est parce que nous avons des institutions fortes que la résistance a été efficace. Le vote des lois organiques qui précèdent l’Etat de droit et la manifestation visible de la démocratie et de la liberté s’est fait aux premières heures de l’exercice du pouvoir. La plus importante des promesses électorales est inéluctablement le retour de la paix durable, après un coup d’Etat militaire et ses nombreuses conséquences. L’héritage des militaires a été très difficile à gérer. Le dialogue social et la solidarité nationale étaient presque inexistants dans ce contexte exceptionnel marqué par la méfiance généralisée. Le forum national de la réconciliation a vu des leaders d’opinion se succéder à sa tribune. Je ne dis pas que ce grand rendez-vous de la paix a été forcément couronné de succès, mais au moins peut-on retenir le symbole et la volonté politique du chef de l’Etat, telle qu’elle était traduite dans cette importante cérémonie. Le chef de l’Etat a multiplié les sacrifices visant à garantir la paix durable. Toujours dans la même logique, il a rappelé tous ceux qui étaient en exil pendant la transition militaire. Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara ont bénéficié de cette mesure. Non seulement il assure leur protection, mais aussi et surtout il a signé des décrets pour qu’ils bénéficient d’un traitement financier exceptionnel digne de leur statut actuel, car ayant occupé de hautes fonctions politiques par le passé. C’est dire qu’avant cette crise sans précédent que le pays vit, le Président Gbagbo était déjà engagé dans la voie de la cohésion sociale et de la paix. Au plan économique, notons que le budget sécurisé de Bohoun Bouabré et son armée économique s’est interprété comme un miracle. Au départ, personne n’y croyait et c’est de bonne foi que les Ivoiriens vivaient dans la crainte en attendant le retour hypothétique des bailleurs de fonds. Les réformes qui ont accompagné cette trouvaille ont révélé la rigueur et l’efficacité de la gestion du nouveau régime. Le retour des bailleurs de fonds n’est qu’une suite logique de la gestion moderne et efficace, mieux la reconnaissance des mérites incontestables d’un régime inexpérimenté qui surprend par ses exploits. Pour revenir à votre question, je dirais que les observateurs du monde politique n’ont pas une saine appréciation des faits, certains peuvent avoir une lecture différente de la mienne et trouver le bilan du chef de l’Etat négatif. Mais le bon sens recommande qu’on ne conteste pas ce qui n’est pas contestable. Même si on n’aime pas le lièvre, on doit au moins reconnaître qu’il court vite. J’invite les Ivoiriens ici et maintenant à faire preuve d’honnêteté intellectuelle et à reconnaître que le bilan de la Refondation est plus que positif.
Que pensez-vous de la bonne gouvernance, cette notion si chère aux bailleurs de fonds, et qu`en fait le président Gbagbo ?
Cette notion de bonne gouvernance est relative. Je sais que c’est le critère fondamental des bailleurs de fonds pour investir dans un pays sous-développé ou pour lui accorder une aide dans le cadre d’un plan qu’il promeut. Ainsi des pays africains sont réputés inéligibles à ce plan, s’ils ne semblent pas respecter les règles de la bonne gouvernance définies selon les humeurs des bailleurs de fonds, et jugées subjectives. Les tares de la société africaine qu’on considère comme des obstacles à la bonne gouvernance, sont quelquefois légion dans les pays d’origine des grands décideurs. Quel paradoxe ! Ici, la raison importe peu, il faut se soumettre à la loi du plus fort. Si les règles de la bonne gouvernance étaient objectives, elles constitueraient le véritable baromètre pour apprécier l’évolution des pays en termes de respect des droits de l’homme et de promotion des valeurs du progrès. Mais malheureusement, elles sont taillées sur mesure pour permettre à certaines puissances économiques et militaires de régler leurs comptes, et d’exercer un trafic d’influence sur des petites nations de leur pré-carré. La bonne gouvernance, c’est l’observation de l’ensemble des valeurs morales qui doivent régir la société, si elle se veut dynamique, moderne et juste. Il est donc normal qu’un Etat de droit prône la bonne gouvernance comme un passage obligé pour émerger, pour mériter sa place dans la cour des grands. C’est vrai que cette mesure vise certains dictateurs qui exercent un pouvoir sans partage au sommet de l’Etat et qui sont très peu respectueux des droits de l’homme. Mais de grâce, elle ne peut être une menace pour les démocrates de la trempe de Laurent Gbagbo qui ont un souci permanent pour le respect des droits de l’homme, la liberté et la démocratie. On ne peut pas accuser le chef de l’Etat de ce qu’il n’est pas, car la preuve du contraire confondrait l’accusateur. Et on le voit, toutes les manœuvres d’intoxication se ressemblent. On brandit la bonne gouvernance pour dénoncer l’impunité, l’exclusion, la xénophobie, le tribalisme, …Bref, des faits imaginaires pour tenter d’épingler un homme qui déjoue tous les complots. Avec Laurent Gbagbo, tous les Ivoiriens jouissent pleinement de leur liberté. La liberté d’entreprendre, la liberté d’expression et la liberté de la presse sont des réalités irréfutables en Côte d’Ivoire. La laïcité effective de l’Etat garantit la liberté de culte dans un environnement sain. Un tel constat montre bien que les préoccupations du chef de l’Etat sont bien conformes aux normes de la bonne gouvernance. On ne peut pas parler d’impunité quand on sait que le procès du scandale des déchets toxiques a bel et bien eu lieu. C’est une grande première en Côte d’Ivoire où l’on protégeait les auteurs des scandales financiers et refusait de les livrer à la Justice. Ensuite, on a découvert la fraude à la CEI. Encore là, le chef de l’Etat a usé de son pouvoir discrétionnaire pour prendre des décisions justes. Enfin, le juge d’instruction vient de boucler l’enquête sur le dossier brûlant des détournements dans la filière café-cacao, et l’on n’attend plus que le procès. Dans le cadre de cette affaire, j’ai été entendu par le juge d’instruction en qualité de témoin. Par le passé, il y avait une influence réelle de l’Exécutif sur le judiciaire, le juge d’instruction ne pouvait pas se permettre de convoquer un membre du gouvernement pour l’entendre. Mais aujourd’hui, les choses ont changé positivement, il y a d’une part la séparation effective des pouvoirs et d’autre part, tous les justiciables sont égaux devant la loi.
Que répondez-vous aux militants du FPI qui se sentent oubliés aujourd’hui, alors qu’ils ont participé activement à la lutte qui a porté leur parti au pouvoir ?
Je suis peiné quand des camarades se lamentent. Ils se sentent oubliés et expriment au premier venu leur mécontentement. Ils dénoncent ce qu’ils croient être une injustice. Dans un parti politique, on lutte pour un idéal. Moi, je ne suis pas Gbagbo parce qu’il est Bété comme moi, mais simplement parce que l’idéologie du FPI qu’il dirige correspond à mes aspirations profondes. La liberté, la démocratie, le sens du partage, la justice sociale, la solidarité nationale et le dialogue social, sont des valeurs qui sont prônées par ce parti. Maintenant qu’il est au pouvoir, il avait manifesté la volonté politique de les traduire en actes quand la crise a éclaté. Depuis huit ans, nous ne gérons que la crise et dans ces conditions, il paraît impossible de réaliser le projet de société et le programme de gouvernement qui devraient déboucher sur des profits en termes de bien-être social pour l’ensemble des Ivoiriens pour lesquels nous avons mené cette lutte. Ce n’est pas juste de réclamer des intérêts individuels là où on parle d’intérêts collectifs. Le Président Gbagbo veut relever d’importants défis nationaux pour assurer le développement de son pays. S’il parvient à réduire la pauvreté, à résorber le chômage, à corriger les disparités sociales et régionales, à éradiquer certaines pandémies, à assurer la couverture sociale de tous les agents économiques ivoiriens ; les retombées financières seraient individuelles et plus visibles dans le panier de la ménagère. Je sais que certains de nos camarades ont d’énormes difficultés, mais je leur demande simplement de la patience. Je peux les rassurer qu’ils n’ont pas été oubliés comme ils le pensent, mais les circonstances actuelles ne sont propices à la réalisation des réformes dont dépend l’amélioration de leurs conditions de vie. J’invite mes frères à soutenir l’amélioration des agrégats macroéconomiques et des indicateurs du bien-être social, car c’est à partir de là qu’on fera le bilan de notre régime. C’est aussi à partir de là qu’on pourra créer des richesses pour répondre à l’attente des populations. Je suis heureux que des villages soient désenclavés et qu’ils aient accès à l’eau potable. Des villages qui attendaient leur électrification depuis des décennies, ont eu gain de cause avec Laurent Gbagbo. Des écoles et des centres de santé poussent comme des champignons à travers le pays. Nous devons encourager les infrastructures sanitaires, scolaires et sociales. C’est ce que nous avons promis au peuple de Côte d’Ivoire. Nous n’avons pas droit à l’erreur. On ne le dira jamais assez, suivre les traces de nos prédécesseurs, ce serait dévoyer cette lutte qui se poursuit, à la seule différence que nous sommes à une autre étape, celle de la consolidation du pouvoir. Ce message doit être entendu par nos camarades au risque de renoncer à leur qualité de socialiste.
Comment voyez-vous les chances du candidat Gbagbo dans un scrutin qui s’annonce très serré au regard de la qualité des candidats et qui peut réserver des surprises ?
Je suis étonné qu’une telle question vienne de vous qui vivez en Côte d’Ivoire et qui êtes censé connaître les réalités politiques du pays. Il faut avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Les Ivoiriens voient et entendent ce qui se passe autour d’eux, ils savent que sur l’échiquier politique national, Laurent Gbagbo est le meilleur candidat. Non seulement il est le meilleur candidat, mais en réalité, il n’a personne en face de lui. Ceux qui font office d’adversaire dans ce scrutin sont conscients de leur poids réel dans la balance. C’est pour vous dire que les chances du candidat Gbagbo sont intactes et ne souffrent d’aucun doute. Je ne le dis pas parce que je suis son partisan et son inconditionnel, mais je me réfère aux réalités impitoyables du terrain qu’on feint d’ignorer selon qu’on soit d’un bord politique ou d’un autre. D’abord, il faut reconnaître que le président de la République est un homme courageux. Il était en visite en Italie quand son pays a été attaqué. Il aurait pu trouver un prétexte pour se mettre en exil, surtout que les circonstances plaidaient en sa faveur. Mais il a préféré rentrer au pays pour assumer ses responsabilités constitutionnelles. Parce qu’il n’a pas renoncé à ses devoirs, le peuple doit lui en être reconnaissant. Dans la gestion du pouvoir d’Etat en général et de la crise militaro-politique en particulier, il s’est révélé comme un génie. Avez-vous déjà vu un pays africain assurer les salaires régulièrement en pleine crise ? La Côte d’Ivoire constitue l’exception. Nous sommes dans un régime exceptionnel marqué par la rareté des ressources de l’Etat. Cette situation est liée à la partition du pays qui se solde par un manque à gagner très important, dans la mesure où la moitié Nord du pays bénéficie d’une autonomie en recettes. Les recettes des Forces Nouvelles représentent un manque à gagner pour l’Etat. Malgré tous les obstacles provoqués par la guerre, Laurent Gbagbo et son équipe réussissent à équilibrer le budget de l’Etat chaque année. Tous ces exploits reconnus à un chef d’Etat charismatique, guideront les Ivoiriens vers le bon choix. Le bon choix c’est Laurent Gbagbo, et je suis convaincu qu’au soir du 31 octobre, nous nous réjouirons parce que notre candidat qui a les meilleurs atouts sera réélu.
Interview réalisée par B. Gueu
Code photo: « Danophoto » dans montage sur serveur pc
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