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Société Publié le vendredi 12 novembre 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Filière bétail et viande / A quelques jours de la Tabaski - Le prix du mouton toujours inabordable

La communauté musulmane ivoirienne célèbre le mardi 16 novembre 2010 la fête du sacrifice du mouton appelée Tabaski ou aïd el kebir, une fête populaire qui commémore l’obéissance d'Abraham. Dieu ayant demandé au patriarche de lui sacrifier son fils et l’a finalement épargné avec un bélier.

Les musulmans doivent encore faire d'énormes sacrifices pour s'offrir un mouton au cours de cette fête. Déjà à l'abattoir de Port-Bouët, les discussions entre les fidèles musulmans et les marchands ont commencé. Sur le site de l'abattoir de Port-Bouët où notre équipe de reportage s’est rendue, le constat est qu’il est difficile de trouver un mouton à moins de 60.000 FCFA. Les béliers moyens se négocient autour de 100.000 FCFA, 150.000 FCFA voire 200.000 FCFA pour les bêtes imposantes. « Cette année, les animaux sont chers. Car nous payons trop de taxes sur les routes. Dans la zone des Forces Nouvelles, il y a trop de tracasseries», a révélé un marchand qui a requis l'anonymat. Et d’ajouter que les commerçants font de gros sacrifices pour acheminer le bétail jusqu'à Abidjan et à l'intérieur du pays. Les consommateurs de leur côté décrient la forte hausse des prix de ces moutons à la veille de la fête. « Les prix des moutons ont doublé. Je viens de me renseigner sur le prix d’une bête. Elle coûte 150.000 FCFA alors que je veux un mouton dont le prix oscille entre 80.000 FCFA et 100.000 FCFA », a dit Abou Koné scandalisé abordé au marché de bétail de Port-Bouët. Ouattara Ibrahim s’est quant à lui 'insurgé contre l'anarchie qui règne dans la filière et qui permet à chacun de fixer son prix. A l’en croire, il est anormal que le mouton ait le prix d'un bœuf. Pour sa part Noufou Nabi, vendeur de mouton, a renchéri sur le comportement des clients. Il soutient comprendre le courroux des acheteurs de moutons, mais la faute ne leur incombe pas. « Quand les moutons quittent au Niger, en Mauritanie ou au Mali, il y a trop de taxes que nous payons sur la route. Nous payons cher pour le convoyage des camions à Abidjan. Pour rentrer dans nos fonds, nous sommes obligés d'augmenter les prix », a-t-il indiqué. Toutefois, certains fidèles musulmans fortunés, se sont procurés un ou deux moutons en dépit du prix, considérant que c'est une fête importante qui mérite des dépenses, et que ces frais constituent aussi un sacrifice. Dans des quartiers d'Abidjan, comme Abobo et Adjamé, des musulmans modestes ont trouvé une parade pour contourner la difficulté liée au prix. Ils s'associent à deux, quatre, six ou plus pour acheter un mouton dont ils se partageront la viande.
Armand Kouamé
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