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Politique Publié le samedi 4 décembre 2010 | AFP

Côte d`Ivoire: Gbagbo bientôt investi dans un climat de violences à Abidjan

Laurent Gbagbo était samedi sur le point d'être investi président de la République, dans un climat de violences à Abidjan qui ont fait deux morts, alors que des partisans de son rival Alassane Ouattara
protestaient avec barricades et pneus brûlés.
Durant le couvre-feu nocturne, deux personnes ont été tuées après des tirs
nourris des forces de l'ordre, certains "à l'arme lourde" selon des habitants,
dans le quartier de Port-Bouët (sud), où s'affrontaient des partisans des deux
concurrents de la présidentielle du 28 novembre, ont indiqué des riverains.
A la lisière du quartier populaire d'Abobo et de la banlieue d'Anyama, au
nord de la capitale économique, des tirs à l'arme légère s'étaient longuement
fait entendre pendant la nuit.
Depuis le début de la matinée, des quartiers populaires d'Abidjan étaient
livrés à la colère de sympathisants de M. Ouattara, furieux que leur champion
ait été mis hors course par le Conseil constitutionnel.
Le quartier de Treichville, où des dizaine de pneus avaient été incendiés
le long des rues, était noyé dans un énorme nuage de fumée. La police sur les
lieux procédait à des tirs de sommation à balles pour disperser les
manifestants, a constaté un photographe de l'AFP.
Proclamé vendredi vainqueur par le Conseil constitutionnel avec 51,45% des
suffrages, Laurent Gbagbo devait être solennellement investi samedi à la
mi-journée.
Seul contre la communauté internationale comme il l'avait été après
l'éclatement de la crise politico-militaire de 2002, le chef de l'Etat a déjà
commencé à conforter son pouvoir.
Les grands chefs de l'armée régulière, dont l'attitude est décisive pour
l'issue de cette crise, se sont dès vendredi "mis à sa disposition", selon
l'expression du quotidien d'Etat Fraternité-Matin.
Coupé en un sud loyaliste et un nord tenu par l'ex-rébellion des Forces
nouvelles (FN) depuis le putsch manqué de septembre 2002, le pays était plus
que jamais déchiré.
Symbole de cette division, le chef des FN Guillaume Soro a annoncé samedi
qu'il reconnaissait M. Ouattara comme président, et qu'il allait lui remettre
sa démission de Premier ministre et celle de son gouvernement.
Il avait accédé à la tête du gouvernement en 2007 après avoir conclu avec
Laurent Gbagbo l'accord de paix de Ouagadougou.
Face au chef de l'Etat sortant, Alassane Ouattara s'est présenté comme le
"président élu" de la Côte d'Ivoire, s'appuyant sur les résultats provisoires
de la Commission électorale indépendante (CEI) qui le créditaient de 54,1% des
suffrages.
Sa victoire a été également reconnue par l'ONU. Le chef des Nations unies
Ban Ki-moon a demandé "au président élu de travailler pour une paix durable,
la stabilité et la réconciliation en Côte d'Ivoire".
De façon très ferme, son représentant dans le pays, Youn-jin Choi, avait
contesté les résultats du Conseil constitutionnel, qui ont donné la victoire à
M. Gbagbo en annulant des votes dans le nord, théâtre de "fraudes" selon le
camp présidentiel.
La réplique n'a pas tardé, le pouvoir menaçant d'expulser cet "agent de
déstabilisation".
Après l'ONU, l'Union européenne et les Etats-Unis ont reconnu la victoire
de l'ex-Premier ministre Ouattara et demandé au sortant de s'incliner.
La France, ex-puissance coloniale, a également pris fortement position,
alors que parmi les partisans de M. Gbagbo les sentiments antifrançais et
anti-"Blancs" se réveillaient. Samedi, le président Nicolas Sarkozy a appelé
au respect de "la nette et incontestable" élection d'Alassane Ouattara.
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique
Strauss-Kahn, a pour sa part souligné que son institution, dont Abidjan attend
un considérable allègement de dette, ne travaillerait pas avec un gouvernement
non reconnu par les Nations Unies, comme celui de Laurent Gbagbo.
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