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Politique Publié le samedi 4 décembre 2010 | AFP

Côte d`Ivoire: la France tourne la page Gbagbo et clarifie sa position

La France a tourné le dos à la présidence de Laurent Gbagbo en Côte d`Ivoire, une ex-colonie où vivent quelque 15.000 Français, abandonnant une approche jusque-là très prudente pour réclamer publiquement au chef de l`Etat sortant de quitter le pouvoir au profit d`Alassane Ouattara.

Cette demande tardive est survenue alors que le pays connaît une crise
violente à l`issue de l`élection présidentielle, M. Gbagbo ayant été investi
samedi président alors que son adversaire est considéré comme le "président
élu" par l`ONU, l`Union européenne et les Etats-Unis.

"Les résultats (de la présidentielle) marquent une nette et incontestable
victoire pour Alassane Ouattara", a souligné le président français Nicolas
Sarkozy. "Un président est élu en Côte d`Ivoire. L`ensemble de la communauté
internationale et les Nations unies l`ont reconnu. Ce président est Monsieur
Alassane Ouattara", a insisté le président français.

Le ton employé tranche singulièrement avec les communiqués et déclarations
précédentes, empreints de prudence et qui ne citaient pas nommément M.
Ouattara, se bornant à réclamer la publication des résultats et appelant les
protagonistes au sens des responsabilités.

"On ne peut pas défendre la démocratie et ne pas parler de Alassane
Ouattara, il y a un moment où ce n`est plus tenable alors qu`il y a un souci
de cohérence", explique-t-on de source proche du dossier. "Il y a eu les
résultats en faveur de Ouattara, on ne peut s`asseoir dessus et on soutient
celui qui a gagné", renchérit une autre source.

Si la France avait pris position plus tôt, il y avait un risque que Laurent
Gbagbo ne se retourne contre la communauté française, comme cela s`est déjà
produit dans le passé, selon ces sources.

L`ancienne puissance coloniale "sait que Gbagbo peut à tout moment rejouer
la carte nationaliste et lancer une flambée anti-française", confirme Antoine
Glaser, spécialiste du continent africain.

Sous le régime de Félix Houphouët-Boigny, premier président de la Côte
d`Ivoire indépendante, le pays avait représenté pour la France une tête de
pont économique et politique en Afrique. Avec l`arrivée au pouvoir en 2000 de
Laurent Gbagbo, les relations se sont vite détériorées.

En 2002, une rébellion dans le nord du pays, qualifiée de "tentative de
coup d`Etat" par le pouvoir, provoque une partition du pays avec un sud
gouvernemental et un nord rebelle. A l`époque Laurent Gbagbo accuse la France
d`avoir favorisé la rébellion, ce dont Paris se défend.

En novembre 2004, la relation se casse définitivement lorsqu`un
bombardement de l`aviation ivoirienne cause la mort de 9 soldats français,
tandis que plus de 50 manifestants ivoiriens tombent à Abidjan sous les balles
françaises.

Aujourd`hui, la communauté française en Côte d`Ivoire s`est réduit à
quelque 15.000 Français et leur sécurité conditionne la politique et la
communication de la France qui craint une guerre civile et une partition
définitive du pays.

La présence en Côte d`Ivoire d`une force de l`ONU appuyée par un petit
millier de militaires français peut aider à contenir d`éventuels actes
violents, mais pas stabiliser un pays où aucun désarmement n`a été entrepris
depuis 2002.

Dans ses messages, Nicolas Sarkozy a notamment lancé "un appel au président
Laurent Gbagbo et à tous les responsables civils et militaires ivoiriens pour
qu`ils respectent la volonté du peuple, s`abstiennent de toute initiative de
nature à provoquer la violence et coopèrent à l`établissement durable de la
réconciliation, de la paix et de la stabilité en Côte d`Ivoire".
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