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Publié le mardi 7 décembre 2010 | L’Inter

Situation post-électorale : Les scénarios catastrophes qui guettent la Côte d`Ivoire

© L’Inter
Manifestation de protestation des population pour le départ de M Laurent Gbagbo du pouvoir.
Depuis la double proclamation de «victoire» à la Présidentielle du 28 novembre dernier, le jeudi pour le candidat Alassane Dramane Ouattara par la Commission Électorale Indépendante (CEI), et le vendredi pour le candidat Laurent Gbagbo par le Conseil Constitutionnel, la Côte d`Ivoire semble plongée dans une énième crise politique qui commence à perdurer inutilement. Et pour cause, les deux candidats se sont fait investir le samedi dernier, au Palais présidentiel pour le champion de La Majorité Présidentielle (LMP) et à l`hôtel du Golf où il est retranché, pour le candidat du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Depuis le samedi 4 décembre dernier donc, la Côte d`Ivoire a deux «présidents de la République» investis, qui ont chacun nommé leurs Premiers ministres respectifs, Guillaume Kigbafory Soro pour le gouvernement Ouattara et le Pr. Gilbert Marie Aké N`gbo pour le gouvernement Gbagbo. L`équipe gouvernementale du Premier ministre Guillaume Soro ayant même été partiellement formée avec aux postes-clés tous les ténors du RHDP comme on pouvait le prédire. Depuis le samedi dernier, la Côte d`Ivoire vit au rythme de cette autre crispation politique dont elle aurait bien voulu se passer, surtout après 8 ans de conflit politico-militaire. Même si la «mission d`observation» de l`ex-chef de l`État sud-africain Thabo Mbeki, pour le compte de l`Union Africaine (UA) a suscité bien d`espoirs, les résultats, en vérité, sont inexistants et l`Ivoirien lambda ne sait plus, avec le gouvernement Gbagbo en formation pour cette semaine et le 1er conseil des ministres au Golf hôtel du gouvernement Ouattara, quelle sera l`issue finale pour la Côte d`Ivoire. Dans cette grisaille, deux scénarios catastrophes à éviter commencent pourtant à pointer du nez.

Premier scénario catastrophe, le repli total sur le nord du pays du camp Alassane Ouattara, avec pour capitale Bouaké, et ce face à la menace et la réclusion permanente très humiliante du champion du RHDP à l`hôtel du Golf. Même si le Premier ministre Guillaume Soro, chef du gouvernement du «Président» Alassane Dramane Ouattara et Secrétaire général des Forces Nouvelles se défend lui-même d`une quelconque volonté de «partition» du pays, n`empêche que c`est un schéma catastrophe qui commence à déranger, surtout au vu des efforts colossaux consentis avec en tête la très couteuse présidentielle ivoirienne pour sortir la Côte d`Ivoire de l`ornière. A l`appui de ce scénario, il y a le fait que, face à son «rival» Laurent Gbagbo qui a avec lui la réalité du contrôle de l`appareil militaro-sécuritaire, via les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), le contrôle exclusif des médias publics, la maîtrise de l`économie nationale, via le contrôle du budget de l`État, la mainmise sur les édifices publics, il ne reste qu`une portion très congrue à Abidjan au champion du RHDP alors qu`il a avec lui l`appareil militaire des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN).

D`ailleurs sa hiérarchie militaire était à son investiture à l`hôtel du Golf, l`allégeance du Premier ministre Guillaume Soro, le soutien affectif et politique des populations du Nord. Une telle option aura pour conséquence incalculable de mener la Côte d`Ivoire dans une logique de guerre civile, mettant même le pays dans une posture probable d`un possible schéma rwandais. Deuxième scénario catastrophe, c`est le fait que la crispation politique entre les deux camps en face ne fasse le lit d`un ‘’3è homme’’, c`est-à-dire un «homme» qui peut débarquer pour arbitrer une situation devenue plus qu`inextricable à travers une «transition». En effet, la situation de crispation politique dans laquelle la Côte d`Ivoire se retrouve plongée depuis samedi dernier, va crescendo au fil des jours et les dissensions semblent de plus en plus insolubles pour le moment. Le corollaire de cette situation politique tendue, c`est l`inflation galopante qui commence à pointer son nez. Les difficultés d`approvisionnement en vivres et autres biens de consommation de nos différents marchés, font que les prix des denrées s`envolent quand on en trouve, sinon que les marchés sont très peu achalandés en ce moment et l`Ivoirien, alors qu`on est au début de la crise, commence à mal manger. L`autre corollaire de cette crispation politique, c`est le renforcement de l`isolement diplomatique et politique dans lequel la Côte d`Ivoire commence à tomber. L`une de ses conséquences majeures pourrait être la fin du PPTE dont le point d`achèvement est prévu pour mars 2011. Face à tout ce tableau sombre, si les choses continuent à évoluer aussi dangereusement, il faut craindre que ce scénario du «3è homme» ne commence à prendre forme. Mais, il faut le dire tout net, c`est un schéma qui a été rendu difficile déjà, ce qui d`ailleurs sauve les politiciens ivoiriens, par le fait qu`il y a deux armées ivoiriennes en présence en Côte d`Ivoire, les FDS et les FAFN, elles-mêmes «surveillées» par les forces onusiennes et les forces françaises de «La Licorne». Ce scénario catastrophe est donc très peu probable, mais pas impossible à l’allure où vont les débats. Dans l`un comme dans l`autre des cas, cependant, aucun de ces scénarios n`est fait pour arranger la Côte d`Ivoire, qui a besoin d’un sursaut de ses politiques pour lui éviter un second marasme.

JMK AHOUSSOU
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