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Politique Publié le mardi 7 décembre 2010 | Le Patriote

Tentative de confiscation du pouvoir par Gbagbo : Les dangers qui guettent la Côte d’Ivoire

Un pays, un Président élu et un président autoproclamé ! Du jamais vu, diriez-vous sans doute. Ce scénario, pour le moins inédit et aussi scabreux, les Ivoiriens ne l’attendaient à l’issue des deux tours de la présidentielle 2010. Une élection qu’ils souhaitaient depuis plusieurs années et à laquelle, ils ont apporté leur quitus en se ruant massivement dans les urnes pour voter leur candidat.

Depuis quelques jours, la Côte d’Ivoire, quelle prouesse, est le seul Etat sur la planète à avoir deux présidents. Du moins, l’un, le vrai, le Dr Alassane Dramane Ouattara, élu démocratiquement avec 54,1% des suffrages exprimés, et l’autre, le grand perdant Laurent Gbagbo qui s’accroche au pouvoir, tel un naufragé agrippé à la proue d’un navire chancelant. Naturellement aux yeux de la majorité des Ivoiriens, il n’y a qu’un président : celui issu des urnes et donné vainqueur par la Commission Electorale Indépendante et adoubé par toute la communauté internationale.
Toutefois, la « résistance » pitoyable de Laurent Gbagbo, qui dévoile enfin sa cache cachée au monde entier, fait planer sur la tête de ce pays, qui a déjà tant souffert, de gros risques inutiles.

Par la faute d’un seul homme, qui criait hier sur tous les toits être un « enfant des élections », la Côte d’Ivoire fonce droit dans le mur. Et les mots ne sont pas assez forts pour le dire, tant la menace d’une déflagration est réelle.

En voulant confisquer le pouvoir, Laurent Gbagbo veut implicitement conduire le pays à une guerre civile dont les conséquences seront inimaginables. D’abord, il expose les Ivoiriens à une reprise des hostilités entre les deux armées qui se partagent le territoire ivoirien : les « loyalistes » et les ex-rebelles. Dans les colonnes d’un confrère, Guillaume Soro, chef charismatique des Forces Nouvelles et actuel Premier ministre du président Ouattara, ne croyait pas si bien dire quant à savoir s’il était prêt à « déloger » Gbagbo par la force : « S’il nous oblige, on n’aura pas d’autre choix. (…) Il n’est pas question d’arriver à une partition de la Côte d’Ivoire ». Autre risque majeur, un affrontement entre civils. Déjà, des foyers de tension naissent un peu partout dans le pays. Avant-hier, des affrontements sanglants entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara, ont fait au moins deux morts à Dabou et quelques blessés. A Sinfra, plus d’une dizaine de personnes ont déjà perdu la vie dans les rixes entre les autochtones, proches de Laurent Gbagbo, et les allogènes, qui soutiennent Ouattara. Ce n’est pas tout, les escadrons de la mort ont repris du service en exécutant pendant le couvre-feu des supposés militants du RHDP, toute chose qui irrite les habitants de certains quartiers d’Abidjan qui pensent de plus en plus à s’organiser pour faire face à ces tueurs.

Par ailleurs, l’entêtement de Laurent Gbagbo à se maintenir au pouvoir suscite le courroux des jeunes militants et sympathisants du RHDP, qui dans certaines agglomérations barricadent les rues et brûlent les pneus. Pour l’heure, ce ne sont que des manifestations spontanées, mais à la longue, ces jeunes pourraient occuper les rues durablement. Et l’idée d’une révolte générale de la population n’est pas non plus à écarter car la paralysie actuelle asphyxie tous les citoyens sans exception. Y compris ceux ne jurent que par le tribun et démagogue Gbagbo.

Enfin, l’autre grand risque que court la Côte d’Ivoire et qui n’est pas négligeable, c’est l’isolement international. Le FMI a prévenu déjà qu’il ne travaillerait qu’avec un régime reconnu par l’Onu, donc celui de Ouattara dont l’élection a été, pour rappel, certifiée par l’envoyé spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Yong Jin Choi. Autant dire adieu aux fameux 500 milliards de FCFA dont la Côte d’Ivoire devrait bénéficier chaque année avec l’initiative PPTE, si Gbagbo continuait de s’agripper au pouvoir.

Et hier, l’Union Européenne a menacé de sanctions la Côte d’Ivoire si cette crise née de l’élection présidentielle n’était pas réglée au plus vite. La Banque mondiale brandit, elle, également le carton. Le pays pourrait donc être sevré de ressources additionnelles importantes. Ce qui pourrait entraver non seulement son développement, mais surtout accroître la paupérisation des Ivoiriens. Ce qu’ils redoutent, car exténués par la misère que le chef de la Refondation leur impose depuis une décennie.

De toute évidence, Laurent Gbagbo qui prétendait pompeusement pendant la campagne électorale être à « 100% pour la Côte d’Ivoire » ne pense, en réalité, qu’à sa petite personne.

Pour ses intérêts, il est prêt à brûler la Côte d’Ivoire. De lui, l’histoire ne retiendra que cette page sombre. Et surtout cet égoïsme suicidaire.

Yacouba Sangaré
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