x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 7 décembre 2010 | Le Temps

Félicitations, monsieur le Président

© Le Temps
Mr Laurent GBAGBO président de la république de Côte d`Ivoire
Laurent Gbagbo, au pouvoir depuis 2000, à été officiellement investi ce samedi président de la République de Côte d`Ivoire
Grandes sont ma joie et ma fierté de vous voir réélu à la magistrature suprême de notre beau pays. Terre de partage de la fraternité, la Côte d’Ivoire humaine se particularise déjà des autres pays du monde, par sa valeur cardinale d’accueillir, et de vivre ensemble avec les autres citoyens venus d’ailleurs. La gestion de l’expérience de cette cohabitation dispose les pays qui s’y essaient au refus de s’y entreprendre, en raccompagnant chez eux, leurs étrangers, comme des choses. Mais chez nous, on vit avec les autres depuis plusieurs générations. C’est pourquoi, face aux implications provocatrices du concept incréé de vivre ensemble, claironné tambour battant comme une trouvaille, nous vous assurons de garder, nous avec vous, notre sérénité ivoirienne.

Pendant ces consultations électorales, le vote des Régions du Haut et du Bas-Sassandra, de la Marahoué, des Montagnes, du Moyen-Cavally, du Moyen-Comoé, du Sud-Bandama, des Lagunes et du Zanzan, mais surtout, le vote significatif de l’Agnéby et de la Commune de Gagnoa, démontrent que nul ne se sent étranger dans les terroirs acquis à la culture de vivre ensemble. Voilà donc à votre avantage, un portefeuille politique précieux, qu’aucune idéologie ne peut travestir en patrimoine ethniciste. Fort heureusement, vous y veillez déjà avec votre culture démocratique. La politique, dites-vous si bien, est un métier, le vôtre, puisque vous l’avez appris, dans l’arène risquée et sans règle, vous démarquant du lot conformiste caporalisé à la gloire du parti-Etat. Le sens de votre combat rien qu’avec le verbe de la critique rhétorique, finissait par atteindre comme un virus, la conscience jusqu’alors résignée de cette frange composite d’Ivoiriens, paysans, ouvriers, étudiants, intellectuels, pour provoquer un bouleversement. L’histoire, pour tout dire, retient que Laurent Gbagbo est le père de l’avènement de la démocratie en Côte d’Ivoire. De vos secousses sans armes, se manifestera à l’intérieur du parti Etat, le premier courant de pensée, la rénovation, l’ancêtre du Rdr, dont les militants qui le deviennent par la suite, ont été libérés de leur autocensure collective, par l’effet contagieux du produit de votre apprentissage au métier de la politique. Vous êtes loin et à l’opposition des opportunistes. Puisque vous êtes une révélation. Et le confort des usages consacrés se trouve être l’ennemi des valeurs révélées. Votre mission de contrarier ceux qui se complaisent dans ce confort vassalisant, plus de 2 millions d’Ivoiriens électeurs vous y exhortent.

Mais, Président, le chantier est vaste. Il part même du palais, de certaines collaborations insuffisamment productives et engagées à d’autres préoccupations. Il s’étend, à l’extérieur de ce lien mythique, dans des ramifications détachées faisant dos pour quelques unes, aux obligations de résultats, pourtant chères à l’éthique de bonne gouvernance. Le devoir militant de socialisation des relations s’en trouve en souffrance, du fait du déficit observé à ce niveau.

Le chantier aussi et surtout, c’est l’univers des agoras où les jeunes chaque jour, démontrent leur ferveur patriotique à vos côtés. Véritable bouclier du verbe créateur, ils espèrent un soutien à leur résistance, pour être pleinement citoyens, au sens social de leur revalorisation active.
L’arrière-pays aux populations valides démotivées par les effets de la guerre, mais aussi attentives aux signes stimulateurs du travail de la terre, les déscolarisés et grands diplômés, très nombreux, les femmes désormais conquérantes du quota de contribution au développement économique tous ensemble, regardent vers votre direction, comme les croyants pour le Messie. Puisque, vos adversaires politiques, soumis à la pression du poids de leur haine et de leur mauvaise foi, aigris et gratuitement vindicatifs, vous ont conféré les attributs de responsable de leurs propres actes. Ce qui les aura dégagés de toute responsabilité à répondre de la République dont ils ne se reconnaissent guère que vous voilà donc l’unique responsable de la République, naturellement celle de Côte d’Ivoire, qui n’est pas ailleurs. Et bravo d’avoir mérité de ces frères qui pensent vaincre leur complexe de vous affronter comme adversaire, en prenant des raccourcis périlleux. Votre amour pour la patrie et pour les Ivoiriens les dispose à prendre en otage l’une pour supplicier les autres. Voilà aussi un chantier.

Enfin, à vos côtés, il y a ces anges gardiens, qui ne ferment leurs paupières que s’ils ne peuvent plus servir leur patrie, comme ceux tombés, il y a huit ans, lâchement abattus. Veilleurs de nos nuits qu’ils sécurisent des troubles cycliques, ils sont le fer de cette forge, torturés entre le marteau qui cogne, et l’enclume qui soutient pour affermir les coups reçus. Mais heureusement, cette épreuve aura fait de leur corps un fer forgé, aguerri par les coups, endurci par le feu, redoutable de l’énergie reçue du cœur écumant, qui l’actionne pour protéger nos valeurs républicaines. Leur sacerdoce: servir le pays. Leur attente : avoir la reconnaissance du pays dont vous êtes le chef suprême à qui ils ont fait allégeance.

Bon courage et en avant pour les cinq années à venir.

Patrice Djédjé Sahiri
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ