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Politique Publié le vendredi 10 décembre 2010 | Le Temps

Après les déclarations de Youssouf Bakayoko : Le complot international s’éclaircit

© Le Temps Par Prisca
Election présidentielle du 31 octobre 2010: La Chine offre du matériel roulant à la CEI
Vendredi 3 septembre 2010. Abidjan. Siège de la Commission électorale indépendante (CEI). Photo: le président Youssouf Bakayoko, de la CEI
Alassane Ouattara et les ambassadeurs ont bien «ligoté» Youssouf Bakayoko pour lui extorquer des déclarations donnant Alassane vainqueur de la présidentielle. Décryptage du reportage de Rfi.

C’est un faisceau de lumière, le reportage de Cyril Ben Simon, correspondant de Rfi à Abidjan, ce jeudi 2 décembre. «En fait, en coulisses, depuis le matin, Guillaume Soro et plusieurs ambassadeurs s’activent pour convaincre le Président de la Commission électorale de franchir le rubicond et de proclamer les résultats en sa possession. Leurs arguments paient et vers 16h, Youssouf Bakayoko sort de son silence. Seul, sans la présence des autres commissaires ni du corps diplomatique, il annonce en un peu plus de trois minutes, que Alassane Ouattara est le vainqueur de l’élection présidentielle avec 54,1% des voix ». C’est clair, après avoir épuisé son délai de trois jours impératifs, la Commission électorale indépendante (Cei) n’entendait plus communiquer quoi que ce soit à qui que ce soit. Elle avait d’ailleurs transmis les documents au Conseil constitutionnel pour la suite de la procédure. Parce que les commissaires n’ayant pu s’entendre, n’ont pas consolidé les résultats bruts reçus des régions. Mais alors qu’il se croyait ainsi soulagé, voilà que Youssouf Bakayoko est harcelé par «Guillaume Soro et plusieurs ambassadeurs». Qui, «en coulisses, depuis le matin», «s’activent pour convaincre le Président de la Commission électorale de franchir le rubicond et de proclamer les résultats». Quel type de pressions ont-ils exercées sur Youssouf Bakayoko pour le convaincre ? Ruse ? Menaces de mort ? Enlèvements de membres de sa famille ? Quel type d’arguments «Guillaume Soro et plusieurs ambassadeurs» ont-ils avancé pour amener Youssouf Bakayoko à poser un acte qui peut conduire son pays à un déchirement regrettable ? Des promesses pour le déplacer et ensuite une arme à la tempe ?

Youssouf Bakayoko, loi fondamentale de la République du Golf
Tel qu’on le connait, ce à quoi l’on s’attendait de la part de Youssouf Bakayoko, c’est qu’après le blocage de la Cei, il s’en lave les mains et remette le dossier à Paul Yao N’Dré du Conseil constitutionnel afin que ce dernier assume seul, les conséquences des déclarations qu’il aura à faire. Le tempérament de Youssouf Bakayoko n’est pas celui d’un hors-la loi ou d’un homme qui défierait l’opinion et les critiques des populations. L’homme peut changer de ligne de conduite à la faveur de certaines situations. Mais il y a de fortes chances que là, Youssouf Bakayoko soit forcé à lire un texte et des chiffres déjà préparés qu’on lui a remis à l’hôtel même, comme étant les résultats de la présidentielle. Dans le reportage de France 24, où il a fait la fameuse déclaration, on a vu entrer dans la salle un Youssouf Bakayoko flanqué de deux gendarmes. Et la déclaration a été faite sous haute surveillance. Dans cette salle acquise à la cause de Ouattara, en quoi Bakayoko était en danger pour être entouré de tant d’hommes en armes ? Alassane Ouattara et les diplomates ont obligé Youssouf Bakayoko à proclamer à ce moment précis, des résultats tels qu’il l’a fait. Parce que le Conseil constitutionnel ayant pris le dossier, ils avaient peur que cette Institution soit la première à donner les résultats du scrutin présidentiel et que ces résultats ne soient pas en faveur du candidat du Rdr. Ils ont donc décidé que le Président de la Cei la devance et proclame les résultats, hors délai, hors locaux Cei, loin des autres commissaires et de la Rti, et en présence de France 24. Le faisant, ils ont voulu donner une certaine caution à cette déclaration, parce qu’elle provient du Président de la Cei. Peu importe pour eux, que Youssouf Bakayoko ne représente pas, lui seul, sans les autres commissaires, en ces circonstances, la Commission électorale indépendante. Avec France 24, cette déclaration va immédiatement au quatre coins du monde et va déverser les militants et sympathisants du Rdr dans la rue. Elle va complexer le Conseil constitutionnel qui serait embêté à donner des résultats contraires à ceux proclamés par la Cei et tétaniser les partisans de Laurent Gbagbo. Dès lors, Choi déjà dans le coup avec les ambassadeurs qui ont harcelé Youssouf Bakayoko à franchir le rubicond et à dire les résultats, se précipite à certifier l’élection de Ouattara. Dès qu’il a fini de parler à la presse, Youssouf Bakayoko doit se taire et même disparaître. Et ce, pour longtemps, le temps que Alassane et la communauté internationale consolident son pouvoir à coups de pressions, et qu’une déclaration contraire de Youssouf Bakayoko ne vienne tout remet tre en cause. Si plusieurs ambassadeurs se sont activés pour convaincre le président de la Commission électorale de franchir le rubicond et de proclamer les résultats en sa possession et que leurs arguments ont payé, il n’est donc pas étonnant que leurs capitales apportent leur soutien à Alassane Ouattara et demande à Laurent Gbagbo de lui céder le pouvoir. Ils ont tout planifié. Malheureusement pour ces ambassadeurs et leur marionnette, le Conseil constitutionnel ne sera pas complexé et dira le droit. Mais Youssouf Bakayoko lui, est toujours otage d’Alassane Dramane Ouattara. Il constitue la loi fondamentale de la République du Golf. S’il parle, elle s’écroule, et les illusions d’Alassane tombe !

Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
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