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Économie Publié le mercredi 15 décembre 2010 | Le Temps

Appel à l’incivisme fiscal par Jean-Louis Billon - Quand le président de la Chambre décide de couler la Biao

© Le Temps Par Serges T
Cinquantenaire : La Convention de la Société Civile Ivoirienne apporte sa contribution.
Mardi 03 Août 2010 - Chambre de commerce et d`industrie : La Convention de la Société Civile Ivoirienne organise une conférence publique autour du thème : "Le cinquantenaire de la Côte d`ivoire vu par la société civile, conditions et éléments d`un contrat social pour la renaissance ivoirienne". Photo: Jean-Louis Billon
Le dernier courrier de M. Jean-Louis Billon, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, aux opérateurs économiques suscite beaucoup de commentaires de la part de certains élus de cette chambre consulaire.

Plus la crise ivoirienne dure, plus des acteurs insoupçonnés se découvrent. Le dernier en date, s’appelle Jean-Louis Billon, Président du conseil d’administration( Pca) de Sifca, un holding de plusieurs entreprises opérant aussi bien dans le secteur agro-industriel que maritime. Tant en Côte d’Ivoire que dans la sous- région. Notamment avec Grel et Renel respectivement au Ghana et au Nigeria dans l’Hévéaculture. Mais aussi et surtout, la Société de huilerie du Bénin (Shb). Sans oublier, la Crc, nouvellement acquise dans le secteur de l’Hévéaculture au Liberia. En somme, une kyrielle d’entreprises (officiellement 14) qui permettent à Jean-Louis Billon, de brasser chaque année des milliards de Fcfa. Là ou les autres ressortissants, c'est-à-dire, les entreprises immatriculées à la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (Cci-ci) broient du noir depuis plus de huit ans. Le Pca du Groupe Sifca, par ailleurs, président de la Chambre de commerce et d’industrie depuis septembre 2002, qui a osé demander aux chefs d’entreprises par courrier référencé Jlb /tc/080/2010 en date du 9 décembre 2010, le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie invite toutes les entreprises à la désobéissance fiscale. Le Président Billon en donne deux explications La première qui selon lui est technique est consécutive à la situation politique qui pénalise la vie des affaires et entraine un énorme manque à gagner au secteur privé. Pendant que la deuxième qui est lui d’ordre politique, fait allusion au bicéphalisme au sommet de l’Etat avec «une administration issue des urnes qui n’est pas installée et une administration présente qui n’a pas la légitimité aux yeux de la communauté internationale met le secteur privé dans l’embarras». Mais de quel embarras parle Billon ? Bien qu’une bonne partie de ces entreprises soit immatriculée en Côte d’Ivoire, principalement à Abidjan, dans la zone gouvernementale, il nous est venu de façon récurrente, que des entreprises comme Sucrivoire qui a ses plantations sur le site de Borotou Koro et Zuénoula à la lisière de la zone de confiance, et bien d’autres entreprises ont été contraintes comme bien d’autres sociétés, à payer des pré-bandes, pour renflouer le trésor de guerre à la Centrale; l’instrument financier du Mpci qui dans les faits existe et continue de lever l’impôt dans les zones Centre-nord et ouest. Là au risque de nous tromper, le Président Billon n’a pas levé le petit doigt pour dénoncer les forfaitures des rebelles en ce qui concerne le pillage des ressources en zones Cno. Par ailleurs, il nous est venu hier, de façon récurrente, que des élus de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, n’ont pas du tout apprécié ce énième dérapage et méthode cavalière de leur président. «Nous ne comprenons pas cette sortie de route du Président Billon. Au moment où l’Etat de Côte d’Ivoire a mal, c’est le moment choisi pour lancer un appel à l’incivisme fiscal. Le faisant, il oublie que la Chambre de commerce est une institution consulaire dont le budget est adossé en partie du Centime additionnelle a-t-elle versé par l’Etat, des recettes récoltées sur le pesage et l’école de la chambre de commerce et d’Industrie, non loin de notre Institution consulaire pour financer notre budget qui est d’environ un milliard de Fcfa. En nous demandant de ne pas payer l’impôt, Billon défend les intérêts de ses sociétés que les petites entreprises immatriculées à la Chambre. L’appel à l’incivisme fiscal et le refus collectif de payer l’impôt est un crime passible de sanction pénale ou d’interdiction de séjour. Si l’auteur d’un tel acte est un national, il mérite une peine d’emprisonnement et d’une expulsion pour le non national. Exactement comme dans le cas d’Ibrahim Redda», nous indique un élu de la Chambre». D’autres vont plus loin pour dire que Jean-Louis Billon qui n’est pas souvent sur la même longueur d’onde que le patronat, c'est-à-dire, la Confédération générale des Entreprises de Côte d’Ivoire, (Cgeci) veut régler ses comptes sournoisement à Diagou Kacou Jean, Pdg du Groupe Nsia et Patron de la Banque internationale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Biao), que Billon a toujours voulu affaiblir, en créant l’Union des grandes entreprises de Côte d’Ivoire (Ugeci). Pour ceux qui ne savent pas, la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) a ses grands comptes à la Biao. Le choix de la date du 15 décembre n’est pas fortuit. «Tout le monde sait que le dernier délai de paiement des impôts du mois est fixé au 15 du mois en suivant et le versement des cotisations Cnps par l'employeur est fixé à cette même date. Donc, en portant le choix sur cette date, la chambre de commerce… met la retraite des travailleurs en danger. Car c'est le versement de ses cotisations qui va permettre d'assurer leur retraite et payer des pensions en cas de décès du salarié ou de naissance d'un nouveau-né pour la femme salariée. Si donc la maillonaise prend et ce n’est pas évident, Billon aura réussi à faire perdre non seulement de l’argent à l’Etat, mais aussi à la Biao, avec les non reversements des cotisations de la Cnps. Rappelons que la Biao a été rachetée par Diagou qui y a mis toute sa fortune personnelle pour mieux se positionner sur le segment de la bancassurance», conclu un acteur du monde des assurances.
Carolle Andjou
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