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Politique Publié le mercredi 15 décembre 2010 | Le Temps

Crise post-électorale/ L’Abbé Abékan : «Voici ma position»

© Le Temps Par Prisca
Ramadan : l`abbé Abékan offre du sucre aux Musulmans de la Riviera
Jeudi 02 septembre 2010. Abidjan, Grande mosquée de la Riviera Golf. L`abbé Norbert Abékan et les fidèles de sa paroisse offrent du sucre aux voisins Musulmans qui observent le traditionnel mois de jeûne
«Il arrive un temps où le silence est trahison» dixit le père Abékan, curé de la paroisse Notre Dame la Tendresse de la Riviéra Golf. En tenant ce genre de propos, le serviteur de Dieu s’invite dans l’actualité politique de la Côte d’Ivoire. Incompris, l’Abbé Abékan fait des éclairages pour un dénouement heureux de la crise ivoirienne.

Dans l’actualité politique du moment du pays, des propos vous sont prêtés par une certaine presse. Quel commentaire faites-vous ?
Vous savez quand une maman ou un papa est malade, tout le monde se retrouve autour pour y apporter son remède ou sa contribution. Notre pays la Côte d’Ivoire est très malade. D’abord, elle a perdu beaucoup d’enfants. Alors chacun à son niveau essaie d’apporter sa contribution. Moi, en tant que prête, je suis également citoyen de ce pays. Et c’est à ce titre que j’ai tenu une conférence de presse dernièrement pour dire ce que je pense et ce que je veux pour mon pays. Malheureusement, il y a certaines personnes qui n’ont pas bien saisi le message que j’ai lancé.

Quel est ce message ?
J’ai adressé un message à tous les Ivoiriens et Ivoiriennes pour dire que tous les ingrédients d’une guerre civile sont réunis. En clair, la situation que nous traversons nous fait penser à ce qui est advenu au Rwanda. Déjà en 2002 et 2004, il y a eu beaucoup de morts en Côte d’Ivoire. Après il y a eu le « dialogue direct », c’est alors que nous nous sommes dit qu’il fallait privilégier le dialogue. Du coup, après l’appel que j’ai lancé pour une marche, il y a eu beaucoup de réactions positives qui nous ont amené à créer une association du nom de « bandeau blanc». C’est une association au sein de laquelle, on retrouve plusieurs sensibilités religieuses, de partis politiques et même de couleurs. Puisqu’on retrouve des Occidentaux. Nous revendiquons qu’au nom de la paix, plus aucune gout de sang ne soit versé dans ce pays. Il ne s’agit pas de régler nos problèmes avec les machettes et les kalachnikovs. C’est cela notre objectif mais certains ont mal compris ce message.

On parle de dérives de l’Abbé Abékan
Oui, j’ai lu cela comme vous. Est-ce que demander aux gens de ne pas régler les problèmes avec la machette est une dérive? Pis, ce journal me dit que je suis prêtre, il vaudrait mieux pour moi de m’occuper de mes oignons. Après cela, je me dis qu’ils sont allés loin. Certes, je suis prêtre mais je suis avant tout un citoyen. Il ne faut pas qu’on me confine dans ma paroisse. Parce que demain, on demande aux prêtres de savoir ce qu’ils ont fait ou dit pendant que la Côte d’Ivoire était malade. Parler de la paix, de l’amour ce n’est pas être dans les dérives. Voir les choses sous cet angle veut dire qu’il y a encore des ennemis de la paix.

Est-ce que vous avez approché les deux protagonistes. A savoir le président démocratiquement élu Laurent Gbagbo et le président du Rdr Alassane Ouattara ?
Très belle question. Je suis venu avec deux numéros de vos confrères. Sinon, j’en ai plusieurs. Déjà le mardi 14 août 2007, ce journal titrait, Eric Norbert Abékan : Il ne faut pas précipiter les élections. En son temps, j’ai parlé à Gbagbo,Ouattara, Bédié et Soro. Il s’est agi de les interpeller parce que les cœurs étaient trop déchirés. Je leur ai demandé d’apaiser d’abord les cœurs. C’est dire que je leur ai déjà parlé cette époque. Nous sommes tout de même allés aux élections et voici ce qui est advenu. C’est dire que je suis descendu dans l’arène bien avant l’endroit où certaines personnes veulent nous confiner. Et un autre journal titrait : l’Abbé Abékan, ce qu’il n’a jamais osé dire : Il n’y a pas que des violents dans ce pays. Il y a aussi des non -violents dans ce pays. C’est dire que cette association de «bandeau blanc», je la portais depuis des années. Ce, depuis ma formation au Canada. Et face au blocage dans le dénouement de la crise ivoirienne, j’ai jugé opportun de me mettre au service de la paix. Car en ne faisant rien, il arrive un temps où le silence devient trahison. Nous avons tant prié et nous espérions que ces élections soient la voie royale pour la paix. .. Mais gardons espoir parce que nous sommes tous des croyants. Notre message est simple, unissons-nous pour dire stop à la guerre.

En l’état actuel des choses, l’Abbé Abékan peut-il nous dire s’il a rencontré Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara?

Je l’ai fait, il y a trois mois. Le président Alassane est venu ici avec son épouse pour me saluer juste parce que nous sommes des voisins. J’ai été rencontré le Président Gbagbo à la présidence et nous avions évoqué tous ces sujets. Et quand j’ai vu le débat télévisé civilisé, j’ai applaudi. En ce moment, je m’attelle de nouveau à les rencontrer et, semble que les choses se présentent bien.

peut -il arriver que vous preniez position devant tout ce qui se passe ?
Si je dois prendre position, vous dites ? Je voudrais rappeler que je suis curé de paroisse et dans ma paroisse, je me retrouve en face des deux blocs. Notamment des fidèles du candidat de Lmp et ceux de Rhdp. Par conséquent, je ne peux pas prendre une position ouverte et directe. Je laisse le soin à ceux qui s’occupent de justice de faire leur boulot. Ma position sera celle d’inviter les gens à l’amour et surtout au dialogue. On peut y arriver en utilisant la voie du dialogue. Je ne pourrais pas dire qu’un tel a raison ou qu’un tel a tort. Le faire serait casser toute une Nation. Je suis là pour rassembler comme mon maitre le Seigneur Jésus -Christ.

Malgré tout, vous êtes incompris ?
Là, je vais te dire toute la vérité. Pour mon pays, je préfère être sali. Que ma santé en prenne un coup pour la paix. Quel est le sacrifice qui est plus grand que cette paix que nous recherchons. Je ne peux pas rester là pour faire des prêches en demandant à mes fidèles de s’aimer les uns, les autres, que le Seigneur vous aime…

Est-ce qu’aujourd’hui, vous recevez des menaces ?
Non. A part ce journal qui a fait fausse route, je reçois plus de messages de félicitations. Et ce, de partout dans le monde.

Que voulez-vous que l’on retienne de vous ?
Notre marche n’a pas eu lieu. Mais c’était un message fort que nous avions souhaité donner pour la paix. Nous demandons à tout un chacun de semer la graine de l’amour autour de lui. Il nous faut pacifier les cœurs et Dieu fera le reste. C’est pour cela que j’invite les Ivoiriens à adhérer à l’association des «bandeaux blancs». Notre seul but est la recherche de la paix pour notre pays.
Entretien réalisé par :
Ange T. Blaise
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