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Politique Publié le jeudi 16 décembre 2010 | AFP

Combats à Abidjan entre camps Gbagbo et Ouattara pour la marche sur la TV

Au moins quatre personnes ont été tuées par
balles jeudi à Abidjan lors d'une tentative de marche sur la télévision d'Etat
ivoirienne à l'appel d'Alassane Ouattara, dont des éléments armés affrontaient
violemment les forces fidèles à Laurent Gbagbo, l'autre président proclamé.
Près de l'hôtel servant de QG à M. Ouattara, des membres de l'ex-rébellion
des Forces nouvelles (FN) échangeaient en milieu de journée des tirs nourris
avec des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales à M.
Gbagbo.
L'objectif des forces pro-Ouattara est de faire lever un barrage qui leur
barre la route vers la radio-télévision RTI où le Premier ministre de M.
Ouattara, le chef des FN Guillaume Soro, veut se rendre avec ses ministres et
ses partisans pour y installer un nouveau directeur général.
Plus tôt dans la matinée, au moins quatre personnes ont été tuées lorsque
les FDS ont dispersé des manifestants dans des quartiers populaires.
A Adjamé (nord), un photographe de l'AFP a vu les corps de trois personnes
tuées par balles. Des témoins ont affirmé qu'elles ont été tuées par les FDS
alors que des manifestants cherchaient à se rendre à la télévision dans le
quartier voisin de Cocody.
A Koumassi (sud), un journaliste de l'AFP a vu la Croix-Rouge emporter le
corps d'une victime également tuée par balle. Le camp Ouattara a évoqué un
bilan plus lourd, sans qu'il soit possible dans l'immédiat de recouper ces
informations.
Toujours dans la matinée, des journalistes de l'AFP ont pu voir trois
jeunes étendus à terre, inertes dans le quartier d'Abobo (nord), bastion de M.
Ouattara. Entre 300 et 400 jeunes pro-Ouattara venaient d'être dispersés par
les forces de l'ordre.
La marche sur la RTI, pilier du régime de Laurent Gbagbo, est un enjeu
majeur de la lutte entre les deux présidents. La communauté internationale a
quasi-unaniment reconnu la victoire de M. Ouattara le 28 novembre dernier et
appelé Laurent Gbagbo à céder le pouvoir.
Autour de la RTI, le périmètre a été hermétiquement bouclé par des dizaines
de militaires, policiers et gendarmes.
Des véhicules blindés, canon pointé vers l'extérieur, ont pris position aux
deux extrémités de la grande artère qui longe le bâtiment, gardé par des
membres des FDS armés de mitraillettes.
Devant l'affrontement prévisible, le procureur de la Cour pénale
internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a prévenu qu'il "engagerait des
poursuites" contre quiconque serait responsable de violences meurtrières, dans
un entretien à la télévision France 24.
Tout comme la France, une vingtaine d'ONG - parmi lesquelles la Fédération
internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et Human Rights Watch
(HRW) - ont lancé un appel au calme aux deux camps.
Ces ONG estiment à "plusieurs dizaines" le nombre de morts dans le pays
depuis le scrutin.
Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution pour demander à la chef
de la diplomatie européenne Catherine Ashton de prendre de "nouvelles
initiatives" pour soutenir Alassane Ouattara.
Le chef de l'ONU Ban Ki-moon dit pour sa part craindre un "retour à la
guerre civile" dans ce pays coupé en deux depuis le putsch manqué de 2002.
Mais l'armée, fidèle à M. Gbagbo, a averti qu'elle tiendrait l'ONU, qui
selon elle soutient la marche, responsables d'éventuelles violences.
M. Ouattara a été désigné vainqueur de la présidentielle par la commission
électorale, mais le Conseil constitutionnel, acquis au sortant, a invalidé ces
résultats et proclamé la victoire de M. Gbagbo.
C'est dans ce climat que le président de la Commission de l'Union
africaine, Jean Ping, pourrait se rendre d'ici vendredi à Abidjan pour tenter
d'éteindr'e le feu et relancer une médiation.
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