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Politique Publié le lundi 20 décembre 2010 | Le Temps

Blé Goudé : «La France ne peut plus coloniser les Africains»

Chers amis, nous voici à Yopougon, à un moment crucial de l’histoire de notre pays. Mais avant d’aborder le sujet de ce soir, je tiens à faire à une précision devant la presse. Hier, vous avez vu la bande déroulante à la télé. Nous avons lancé un message pour vous inviter à ce meeting. Aujourd’hui, je me rends compte qu’aux environs de 13 h , toutes les chaînes internationales, annoncent que Blé Goudé, un pro-Gbagbo appelle les Patriotes à aller saccager toutes les installations de l’Onuci et attaquer le camp Ouattara. Je voudrais vous dire ceci. Je n’ai appelé personne à aller attaquer qui que ce soit. Moi, je suis un légaliste, j’ai le droit avec moi. Le candidat Gbagbo a le droit avec lui, il est Président de la République de Côte d’Ivoire. Nous n’avons pas de problème. Ce sont ceux qui s’agitent qui ont un problème. Toute la presse est là donc tout ce que je dis m’engage. Parce que, je vois les gens venir. Ils cherchent un prétexte pour se mettre dans un combat qui ne les intéresse pas. J’ai dit et je l’assume que M. Choï et l’Onu préparent un génocide en Côte d’Ivoire. Je l’ai dit hier, je le dis aujourd’hui et je le dirai demain. Je répète que M. Nicolas Sarkozy, Président de la République de France et l’Onu préparent un génocide en Côte d’Ivoire. Ça, c’est moi qui l’ai dit. Si c’est pour me tuer à cause de cela, tuez-moi. Maintenant, je voudrais en profiter pour féliciter les Français vivants en Côte d’Ivoire. Parce qu’il y a trois jours, la communauté française vivant en Côte d’Ivoire a adressé une correspondance au Président français. Pour demander à celui-ci d’observer une neutralité dans ce conflit ivoiro- ivoirien. Mais voyez-vous, malgré cet appel, M. Sarkozy continue de considérer les ivoiriens comme des sujets, des sous-hommes et donne des ordres outre mesure, au chef d’Etat. Je voudrais dire aux français de Côte d’Ivoire que c’est le même mépris avec lequel M. Sarkozy nous traite qu’il les traite. Mais nous, nous vivons ici. Alors que lui, il est à Paris. Que la Côte d’Ivoire s’embrase, il s’en fout. Mais nous avons tout ici. J’ai apprécié une partie de leur correspondance. Ils ont dit en tant que Français vivant en Côte d’Ivoire, ils voudraient bien défendre les intérêts de leur patrie mais ils se sentent aussi obligés de défendre l’image du pays qui les accueille, la Côte d’Ivoire. J’ai apprécié cela et je voudrais qu’on les applaudisse très fort. Cela dit, je voudrais dire à tous les jeunes que notre combat se trouve ailleurs et les gens veulent nous distraire. Nous nous défendons la souveraineté et la dignité de notre pays. Et nous voulons dire à ceux qui se considèrent comme les maîtres du monde et les donneurs de leçon d’accepter que nous avons une Constitution comme eux partout en Europe. Quand vous allez à l’église, les chrétiens ont une boussole qui s’appelle la Bible. C’est sur les règlements de ce Saint Livre que les chrétiens marchent.
Quand vous partez à la mosquée, les musulmans ont le Coran. C’est sur les règlements de ce Saint livre qu’ils marchent également. Quand vous venez dans une République, il y a des règlements qu’on appelle la Constitution. C’est à partir de la Constitution que ceux qui vivent dans la République se comportent. Est-ce que cela est clair ? Je l’ai dit hier, (jeudi dernier) au Palais de la culture Bernard B. Dadié. Je le répète ici. J’ai l’impression depuis un moment que les gens sont devenus fous. Voici un pays qui a fait appel à une force qu’on appelle Onu. L’Onu est arrivée en Côte d’Ivoire pour aider les Ivoiriens à régler un conflit ivoiro- ivoirien. Ainsi, l’Onu arrive. Mais les rebelles n’ont pas déposé les armes et cela n’a pas inquiété l’Onuci, outre mesure. Pourtant, ils savent bien que les rebelles étaient en arme et ils ont dit à Gbagbo d’aller aux élections. Lorsque le Président Gbagbo dit non, c’est dangereux, ils disent qu’il ne veut pas aller aux élections. (...). C’est dans ces conditions que tous les partisans de Laurent Gbagbo ont été chassés pour les autres de cette région. Tous ceux qui étaient partis pour représenter le candidat Laurent Gbagbo dans les bureaux de vote ont été frappés, blessés, tués pour les uns et chassés de ces régions. Pourtant, tous les observateurs de l’Union européenne n’ont même pas pu franchir les frontières de Bouaké. Ils sont restés à Abidjan, à l’Hôtel Pullman, allant à la plage et leur communiqué était déjà prêt. Chers amis, ce sont ceux-là qui, à la fin du processus ont dit que les élections se sont bien passées. Mais comment ? Vous voyez des gens qu’on blesse, frappe, tue, des urnes cassées, il n’y a personne dans ce monde pour relever cela ? Mais c’est parce que les gens avaient une feuille de route avec un objectif précis. Comme ils ont eu une feuille de route en Guinée, au Liberia, au Rwanda. L’Onu n’a jamais résolu une crise en Afrique. Ils ne peuvent plus coloniser les peuples africains comme ils l’ont fait par le passé. Aujourd’hui, ils veulent abandonner les coups d’Etat militaire pour placer leurs pions. Aujourd’hui, le Liberia n’est plus un Etat, il est en déliquescence. Il n’existe plus. Quand vous partez à l’aéroport, c’est l’Onu qui le tient. L’Administration est détenue par l’Onu. En fait, ils veulent détruire nos Etats pour mieux les exploiter. C’est ça qui est la vérité. En Rdc, c’est la même chose. Au Rwanda, ils ont opposé les Tutsi aux Hutu et c’était l’animalisation. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, ils veulent nous opposer les uns aux autres. Est-ce que vous allez accepter cela ? Je voudrais dire aux jeunes de Côte d’Ivoire que tant que j’ai ce micro et que vous répondrez à mon appel, je refuserai qu’une ethnie s’attaque à une ethnie. Je n’aurai jamais la force de vous le dire…

Propos recueillis par :
Renaud Djatchi

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