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Politique Publié le mardi 21 décembre 2010 | AFP

Côte d`Ivoire: Gbagbo s`affirme président mais "tend la main" à Ouattara

© AFP Par DR
Politique : Le Président Laurent Gbagbo livre son 1er discours.
Mardi 21 decembre 2010 - Laurent Gbagbo a livré son premier discours radio-télévisé et proposé un "comité d`évaluation" international sur la crise ivoirienne.
Laurent Gbagbo a réaffirmé mardi soir qu`il
était le "président" de la Côte d`Ivoire mais s`est dit prêt à discuter avec
son rival Alassane Ouattara et la communauté internationale qui le soutient,
pour sortir d`une crise qui a fait au moins 50 morts selon l`ONU.
Le camp Ouattara a cependant opposé aussitôt une fin de non-recevoir à son
offre de dialogue, jugeant que le président sortant "continue de ruser avec le
monde".
"Je suis le président de la République de Côte d`Ivoire", a déclaré Gbagbo
dans son premier discours depuis son investiture le 4 décembre, diffusé sur la
radio-télévision d`Etat RTI, un pilier de son régime.
Sous très forte pression de la communauté internationale qui réclame sans
relâche son départ depuis l`élection controversée du 28 novembre, il a accusé
le camp Ouattara et ses nombreux soutiens extérieurs de lui "faire la guerre".
"Je ne veux pas que le sang d`un seul Ivoirien soit versé. Je ne veux pas
d`une guerre en Côte d`Ivoire qui peut s`étendre aux pays voisins ou les
affaiblir", a affirmé Gbagbo.
Il s`est dit disposé à "accueillir un comité d`évaluation sur la crise
post-électorale" qui "aura pour mission d`analyser objectivement les faits et
le processus électoral, pour un règlement pacifique de la crise".
Ce comité serait "dirigé par un représentant de l`Union africaine" et
comprendrait des représentants de l`ONU, de la Cédéao (Communauté économique
des Etats d`Afrique de l`Ouest), des Etats-Unis, de l`Union européenne, de la
Russie, de la Ligue arabe et de la Chine ainsi que "des Ivoiriens de bonne
volonté".
"Je tends la main du dialogue. Je tends la main à l`opposition, à M.
Ouattara et à la rébellion armée (Forces nouvelles, FN) qui le soutient",
a-t-il lancé.
Il les a exhortés à quitter l`hôtel du Golf d`Abidjan, qui leur sert de
quartier général, pour "regagner leurs domiciles". Cet établissement de luxe
en bord de lagune est soumis à un blocus des Forces de défense et de sécurité
(FDS) fidèles à Gbagbo depuis plusieurs jours.
En signe de détente avant Noël, les FDS ont annoncé dans la foulée la levée
dès ce mardi du couvre-feu nocturne instauré à la veille du scrutin.
Le camp Ouattara a rejeté en bloc les propos du chef de l`Etat sortant. Il
"continue de ruser avec le monde" et de le "défier", a estimé sa porte-parole
Anne Ouloto.
"Il s`agit pour Laurent Gbagbo de reconnaître le verdict des urnes et de
partir, tout simplement", a-t-elle dit, précisant que Ouattara et ses proches
ne devraient pas quitter mercredi l`hôtel, pour cause de menaces sur leur
"sécurité".
Auparavant, le gouvernement Ouattara dirigé par le chef des FN Guillaume
Soro avait montré qu`il n`entendait pas céder, appelant le peuple à "la
désobéissance" au gouvernement "factice" de Gbagbo. La Côte d`Ivoire "vit la
pire des escalades dans la barbarie d`un clan, d`un régime fini, contre les
populations civiles démunies et désarmées", selon Soro.
Les violences depuis la marche de jeudi à Abidjan sur la RTI, appelée par
les partisans de Ouattara et réprimée par les FDS, ont fait au moins 50 morts
selon l`ONU, 25 dont 14 dans les rangs FDS d`après le camp Gbagbo, 48 selon
les pro-Ouattara.
La Cédéao a annoncé la tenue d`un sommet extraordinaire sur la situation en
Côte d`Ivoire vendredi à Abuja. Lors d`un précédent sommet début décembre,
elle avait suspendu le pays et demandé à Gbagbo de partir.
Washington a interdit au sortant, ainsi qu`à plusieurs dizaines de ses
proches, de se rendre aux Etats-Unis. L`Union européenne avait auparavant
décidé de lui infliger la même sanction, ainsi qu`à ses deux épouses et 16
autres proches.
Le camp Gbagbo s`est moqué de pressions qui font "sourire", et n`entend pas
revenir sur son exigence de voir quitter le pays la mission de l`ONU, l`Onuci,
dont le mandat a été prolongé de six mois par le Conseil de sécurité, ainsi
que la force française Licorne.
Alors qu`une confrontation est redoutée à la suite d`incidents, Gbagbo a
assuré mardi soir qu`il entendait obtenir le départ de l`Onuci et de Licorne
"par voie diplomatique" et demandé aux jeunes de "rester calmes".
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a cependant appelé la
communauté internationale à venir en aide aux Casques bleus, avertissant que
les forces loyales à Gbagbo tentaient d`"entraver les ravitaillements" de la
mission et de l`hôtel du Golf.
Pendant ce temps, Charles Blé Goudé, leader des "jeunes patriotes"
pro-Gbagbo, fer de lance des violentes manifestations anti-françaises de 2004
à Abidjan, ne cesse de mobiliser ses partisans en vue du combat pour "la
souveraineté de la Côte d`Ivoire".

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