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Politique Publié le mercredi 22 décembre 2010 | AFP

Côte d`Ivoire : communauté internationale démunie, option militaire difficile

© AFP Par Prisca
Pré campagne électorale du candidat du FPI : 10.000 femmes apportent leur soutien au président Laurent Gbagbo
Samedi 11 septembre 2010. Abidjan, Treichville. Palais de la culture Bernard B. Dadié. Photo: le président Laurent Gbagbo
Malgré ultimatums et sanctions, la communauté internationale paraît incapable pour l`heure de pousser Laurent Gbagbo à quitter la présidence en Côte
d`Ivoire, sauf à s`engager dans une opération militaire à très hauts risques.
"Il se battra jusqu`à son dernier souffle", confie à l`AFP l`un des visiteurs réguliers de Gbagbo.

Il a démontré qu`il n`entendait pas céder la place depuis le début de la crise née de la présidentielle du 28 novembre, en dépit des appels et des pressions.
L`ONU, l`Union africaine, la Cédéao (Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest), l`Union européenne, les Etats-Unis, notamment, l`ont sommé de partir et ont reconnu son rival Alassane Ouattara comme chef de l`Etat légitime.
Cette semaine, l`UE et les Etats-Unis sont passés aux sanctions en prononçant des interdictions de voyager contre lui et certains de ses proches. Les Européens doivent ensuite imposer des gels d`avoirs.

Bien installé au palais présidentiel grâce au contrôle de l`armée et de l`administration, Gbagbo a tendu mardi soir "la main du dialogue" à son adversaire.

Se posant en homme de paix devant des Ivoiriens éprouvés par la quasi-guerre civile de 2002-2003 - "je ne veux pas d`une guerre en Côte d`Ivoire qui peut s`étendre aux pays voisins ou les affaiblir" -, il a prôné un "comité d`évaluation" international pour régler la crise.

"Faux message d`apaisement", a tranché un diplomate de haut rang à Bruxelles, pour qui "l`objectif" de Gbagbo est "de diviser notamment le camp africain, de gagner du temps".

Un rendez-vous important est prévu vendredi à Abuja (Nigeria), avec un sommet de la Cédéao sur la crise ivoirienne.

"La communauté internationale s`en remet à la Cédéao", affirme à l`AFP une source diplomatique à Abidjan, pour qui "l`option militaire", "encouragée par les Américains", sera à cette occasion mise sur la table.

Dans les années 1990, l`organisation ouest-africaine avait envoyé une mission de paix, l`Ecomog, au Liberia alors plongé dans une effroyable guerre civile. Mais elle a surtout laissé le souvenir des exactions qu`elle y avait commises.
"On est obligé de passer par la Cédéao", justifie un diplomate occidental.
Les Nations unies disposent sur le sol ivoirien d`une mission de paix de près de 9.000 éléments, l`Onuci, mais elle n`a qu`"une très faible capacité opérationnelle", selon un expert militaire.

Si la force française Licorne (900 hommes) est également sur place, Paris a clairement exclu une intervention, hormis pour des évacuations de Français en cas d`urgence. Les événements de 2004, au cours desquels une cinquantaine de manifestants pro-Gbagbo étaient tombés sous les balles françaises, sont dans les mémoires.

"L`option militaire, c`est le scénario catastrophe", avertit l`expert.
Une opération étrangère se heurterait aux très nombreux partisans de Gbagbo à Abidjan - dont une figure, Charles Blé Goudé, bat actuellement le rappel des troupes - et exciterait un réflexe nationaliste bien au-delà du cercle de ses inconditionnels, ajoute-t-il.

Mais le temps presse pour le camp Ouattara, toujours isolé dans son hôtel à Abidjan. Il peut certes s`appuyer sur l`ex-rébellion dirigée par son Premier ministre Guillaume Soro, et qui contrôle le nord du pays. Mais sa capacité réelle reste une inconnue, alors que le régime Gbagbo s`appuie sur un imposant
appareil sécuritaire.

A sa manière, Soro a reconnu la disproportion des forces en appelant mercredi la communauté internationale à intervenir militairement. "Il n`y a qu`une solution qui reste, celle de la force", a-t-il assuré, alertant, comme le chef de l`ONU Ban Ki-moon, sur le risque d`une "guerre civile".
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