Depuis qu’il tente son passage en force, Laurent Gbagbo veut se tailler un costume de légaliste. Il dit à qui veut l’entendre son attachement à la loi fondamentale de la Côte d’Ivoire. Mieux, le président Gbagbo, battu aux élections, veut s’afficher comme le défenseur de la constitution et des institutions ivoiriennes. Avant-hier encore, dans un discours télévisé, le candidat malheureux a tenté de justifier la forfaiture qu’il veut imposer à la Côte d’Ivoire par le respect de la constitution. Gbagbo le constitutionnaliste. C’aurait pu être le titre d’une tragi-comédie. Malheureusement, nous sommes dans la réalité et personne ne se laisse émouvoir par les vraies fausses sorties de celui qui se donne l’illusion d’être encore aux commandes à Abidjan. Gbagbo sait mieux que quiconque que lorsque la loi n’est pas dite et que la légitimité est en train d’être piétinée, il convient de se lever et dire non. Lui même Laurent Gbagbo, en 2000 n’a pas accepté le résultat tel que proclamé par l’administration ivoirienne à travers le ministère de l’intérieur. Jouissant de la légitimité que lui donnaient les résultats des urnes, il s’est proclamé président tout comme le général Guéi Robert l’avait fait avant lui. S’il était le défenseur tant patenté des lois et des institutions, il n’aurait pas du s’autoproclamer et appelé ses partisans à aller revendiquer sa victoire dans les rues. En 2000, Gbagbo Laurent n’a pas attendu la cour constitutionnelle pour annoncer lui même sa victoire. Il a rué dans les brancards, crié sur tous les toits qu’il a gagné et que Guéi veut lui voler sa victoire. Fort de la légitimité des urnes et soutenu par les Ivoiriens, il a pu s’asseoir dans le fauteuil présidentiel. Dans le même scénario, Gbagbo refuse de partir. Il veut s’accrocher maladroitement à Yao Paul N’Dré qui a tordu le cou à la loi pour le proclamer vainqueur. Gbagbo souhaite que les Ivoiriens acceptent le mensonge de son ami N’Dré et piétinent leur constitution et la loi électorale. Les Ivoiriens ne sont pas dupes et ils savent que Gbagbo se débat comme un beau diable pour faire avaler une couleuvre au peuple. Ils savent également que cette tentative est vaine et que Gbagbo peut donc crier, sauter, danser, gesticuler mais qu’il finira par se calmer. Il sera très bientôt dans les livres d’histoire et laissera la Côte d’Ivoire reprendre sa marche glorieuse vers le développement. Que ses partisans le veuillent ou non, la page de Gbagbo est tournée.
Koné Lassiné
Koné Lassiné
