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Politique Publié le jeudi 23 décembre 2010 | Le Patriote

Point de vue Gbagbo-Milosevic : frères siamois

© Le Patriote
A man holds up a flag featuring the portrait of Ivorian president Laurent Gbagbo before Gbagbo`s arrival
A man holds up a flag featuring the portrait of Ivorian president Laurent Gbagbo before Gbagbo`s arrival on October 9, 2010 at a hotel in Abidjan for his investiture as candidate of the Ivorian Popular Front (FPI) party to run in Ivory Coast`s presidential elections. Elections are set for October 31.
L’entêtement du dictateur de Mama à s’accrocher au pouvoir malgré sa cuisante défaite électorale me rappelle un autre despote du même acabit dont Laurent Gbagbo a pourtant fustigé le comportement en son temps mais qui à l’analyse se révèle être son idole : Slobodan Milosevic ou « Slobo ». Cet ultranationaliste serbe, criminel de guère, pionnier du nettoyage ethnique qui se caractérise par son ego démesuré et son obstination suicidaire à confisquer le pouvoir d’Etat en dépit de sa défaite électorale, a un autre pendant africain : Laurent Gbagbo. En 2000, Gbagbo, opposant historique, pseudo-démocrate, bombardé président de la république à la suite d’une présidentielle discriminatoire, lugubre et chaotique et qui reprochait à son rival de confisquer le pouvoir lui demandait de choisir s’il voulait partir comme Diouf ou comme Milosevic. La nuance est de taille : Milosevic, le dictateur yougoslave puis serbe battu à plates coutures par Vojislav Kostunica, candidat de l’opposition choisit de s’accrocher au pouvoir. Diouf, successeur de Senghor, battu aux élections par Wade reconnut sa défaite et céda le pouvoir sans rechigner. Guei comptant sur sa soldatesque opta pour la voie Milosevic et fut chassé du pouvoir comme celui-ci à la suite d’une révolte populaire. 10 années plus tard, cette histoire tenace qui se délecte à humilier les hypocrites se répète en défaveur de celui qui avait violemment critiqué « Slobo » et qui avait demandé à son rival de choisir entre celui-ci et Diouf. Gbagbo écrasé littéralement par son adversaire lors du second tour de la présidentielle manipula le Conseil Constitutionnel, ce concentré de frontistes à sa solde (qui inversait les résultats du second tour poussant l’outrecuidance jusqu`à invalider les résultats de neuf départements défavorables a son mentor) afin de s’imposer après 10 années calamiteuses au cours desquelles il a arboré les tenues de grand pourvoyeur des vallons-de-la-mort, de boucher comme le disait le poète (Senghor dans ‘’Ethiopiques’’: qualificatifs donnés à Chaka Zulu) , d’instigateur des tueries sauvages des escadrons de la mort, de répresseur impitoyable de manifestations pacifiques (souvenez-vous des massacres lors des manifestations des 24, 25 et 26 mars 2004.), d’un Pol Pot africain ; une réincarnation d’Idi Amin Dada et d’Abacha prompt à abrutir ses suiveurs et les téléspectateurs avec la RTI devenue LMP-tv, réplique ignoble de Radio Télévision Libre des Mille Collines (RTLM), experte dans l’art de répandre les propagandes haineuses contre les opposants et la communauté internationale. Gbagbo choisit tristement la voie qu’il avait déconseillée à son rival malheureux de 2000 : résister comme « Slobo » en comptant sur sa garde prétorienne.

Le président Wade, vainqueur de Diouf en 2000, souffre-douleur des refondateurs, stupéfait, regretta que LG n’ait pas eu l’élégance de Diouf. Sarkozy, autre bouc-émissaire des refondateurs, Obama, Cameron, Merkel, Zuma, l’UE, la CEDEAO lui conseillèrent de faire son baluchon. En un mot, la communauté internationale dans son ensemble s’accordait pour contrer cet autocrate démasqué, et exigeait son départ. Slobo a un autre héritier, un partisan. Slobo a martyrisé le Kosovo et la Bosnie, massacré des populations civiles musulmanes, croates et albanaises et organisé le nettoyage ethnique au Kosovo. Laurent Gbagbo n’a hésité à massacrer les manifestants aux mains nues qui dénoncèrent son holdup électoral et exigèrent son départ. Déjà en mars 2004, ses sicaires avaient organisé une telle boucherie dont l’ampleur amena l’Onu à mettre sur place une commission d’enquête. Inculpé par le Tribunal pénal international sur l’ex-Yougoslavie pour crimes de guerre, génocide, crimes contre l’humanité, Slobo devenu gênant pour une Serbie désireuse d’intégrer L’UE fut livré par les autorités serbes. Il mourut en 2006 dans les geôles du TPIY. Le Slobo des tropiques n’échappera certainement pas à un tel destin en raison des crimes ignobles qu’il a commis depuis son accession calamiteuse au pouvoir. Anaky n’avait-il pas pronostiqué que le ‘’Machiavel des Lagunes’’ aurait pour voisin de cellule un certain Charles Taylor ? Moralité de l’histoire : le pourfendeur de Slobo est en réalité son disciple.

Tapé Narcisse, juriste
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