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Politique Publié le jeudi 23 décembre 2010 | AFP

Partir de Côte d`Ivoire? Des Français de Grand-Bassam n`y pensent pas encore

© AFP Par F. Danon
Tourisme : Une plage de San Pedro.
Photo d`illustration
Malgré la nouvelle crise qui ébranle la Côte d`Ivoire, l`heure du départ n`a pas encore sonné pour des Français installés à Grand-Bassam, cité balnéaire près d`Abidjan, persuadés que pour l`heure ils ne sont pas "en première ligne".

Sur les 14.000 Français et binationaux enregistrés, 1.500 ressortissants,
selon le Quai d`Orsay, n`ont pas attendu pour s`éclipser que Paris leur
recommande mercredi de quitter "provisoirement" le pays, après la crise née de
la présidentielle du 28 novembre qui a fait ces derniers jours 173 morts selon
l`ONU.

Mais à Grand-Bassam (50.000 habitants environ), renommée pour ses plages et
ses restaurants de bord de mer où se pressent les Abidjanais le week-end, des
Français, qui travaillent dans le tourisme ou les services, attendent de voir
venir.

"Pour l`instant, il n`y a pas eu de consigne ferme. Mais si je dois partir,
je partirai le dernier", assure à l`AFP sous couvert d`anonymat un
sexagénaire, l`un des doyens de la communauté française locale.

"Actuellement, ce ne sont pas les Français qui sont en première ligne, ce
sont les Ivoiriens eux-mêmes", avance une Franco-Ivoirienne, mère de famille,
installée à son côté sous une paillotte dans un jardin fleuri.

Cependant, la vie a changé. "On n`a plus la même liberté de mouvement",
souligne son mari. Mais "on a des responsabilités professionnelles, on ne peut
pas partir comme ça", insiste ce jeune cadre d`une société.

"On a une vie affective, une accroche avec ce pays", fait valoir le doyen,
qui avait participé à l`évacuation de Français en novembre 2004.

Des partisans du président Laurent Gbagbo s`étaient alors livrés à desviolences anti-françaises. L`armée française venait de détruire l`aviation ivoirienne après un bombardement ivoirien qui avait tué neuf soldats français à Bouaké (centre). Des affrontements meurtriers à Abidjan s`étaient soldés par la mort d`une cinquantaine de manifestants ivoiriens tombés sous les balles françaises. Plus de 8.000 Français avaient dû être évacués.

"En 2004, les Français étaient des cibles. Pour l`instant, on n`a pas
touché à un Français, à ma connaissance", affirme le doyen, qui estime "entre
260 et 280 personnes" le nombre de Français qui devraient être évacués de
Grand-Bassam en cas de nécessité.

Le président français Nicolas Sarkozy a très fermement réclamé le départ de
M. Gbagbo et reconnaît comme chef d`Etat légitime son rival Alassane Ouattara.
Mais s`il tonne contre la France et la communauté internationale, le camp
Gbagbo opère dans ses diatribes une nette distinction entre les Français de
Côte d`Ivoire et le pouvoir "néocolonial" en place à Paris.

Les Français de Grand-Bassam se sentent toutefois un peu seuls. "A Abidjan,
toutes nos connaissances françaises sont déjà parties. Il y en a pour qui
c`était déjà prévu avant la crise, d`autres ont avancé leur voyage. Nos
voisins sont partis à cause de la crise, ils ont pris le premier avion",
raconte le jeune cadre.

Un jeune Franco-Ivoirien au look sportif assure en tout cas ne se sentir
"nullement concerné" par les appels de Paris à rentrer au bercail.

"Je ne me sens pas en danger", jure-t-il. Pour lui, des responsables
politiques ivoiriens "veulent déplacer le débat" en alimentant "le sentiment
anti-français", "mais les Ivoiriens sont fatigués de cela".
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