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Politique Publié le jeudi 23 décembre 2010 | L’expression

Interview / Konaté Sidiki (Forces nouvelles) : "Gbagbo partira bientôt"

© L’expression Par Prisca
2ème tour de la Présidentielle 2010 : les Forces nouvelles se concertent à Abidjan
Mardi 23 novembre 2010. Abidjan. Hôtel du Golf, à Cocody Riviera. Les délégués FN se concertent par rapport à la situation qui prévaut à la veille du 2ème tour de l`élection présidentielle. Photo: le ministre Sidiki Konaté
Le ministre Konaté Sidiki rompt le silence. Il annonce l’investiture prochaine d’Alassane Ouattara au palais présidentiel. Pour lui, tous les actes que pose l’ancien président Laurent Gbagbo sont de nul effet.

A quand la sortie de cette crise ? Les Ivoiriens s’impatientent.

Nous sommes dans la crise depuis le 3 novembre, date à laquelle M. Yao Ndré a entériné le hold-up électoral du siècle, perpétré par le candidat mauvais perdant M. Gbagbo Laurent.

Depuis cette forfaiture, le pays vit dans l’opération de maquillage, de ce braquage électoral militaro-médiatique. Gbagbo et son clan tentent désespérément de s’accrocher au pouvoir usurpé, en utilisant abusivement une infime partie de l’armée appuyée par des miliciens, des mercenaires sans vergogne et les medias publics.

Nous ne sommes pas restés les bras croisés. Beaucoup d’effort ont été fournis par le président de la République Alassane Ouattara et son gouvernement pour enrayer ce putsch électoral. Il y a une forte mobilisation nationale et internationale pour bouter hors du palais l’usurpateur et sa bande. Pour bientôt, (si Dieu le veut) nous allons refermer définitivement cette triste et honteuse parenthèse de l’histoire de la démocratisation de notre pays. Pour très bientôt !

Quel schéma de sortie de crise le gouvernement de Guillaume Soro explore-t-il ?

La sortie de crise est déjà claire et sans ambigüité. Il y a eu des élections libres et démocratiques, les Ivoiriens n’ont pas voté pour M. Gbagbo Laurent. Ils ont choisi librement le candidat du Rhdp, le Dr Alassane Ouattara. Malheureusement, M. Gbagbo Laurent n’a pas été fair-play. Il refuse de céder le fauteuil. Il s’agrippe à un pouvoir qu’il ne mérite pas, par des artifices juridiques, par l’armée avec le soutien de medias embrigadées afin d’intoxiquer et de justifier l’injustifiable à longueur de journée. Ce jeu cynique ne prend guère et n’émeut personne, ni en Côte d’Ivoire ni à l’extérieur. Pour nous, il s’agit de mettre fin à cette roublardise éhontée en mettant tout en œuvre, dans un bref délai, pour installer le pouvoir légitime sorti des urnes et non proclamé sur papier par un copain de parti. Nous avons exploré tous les moyens susceptibles d’arriver à cet objectif. La fin sera pour bientôt si Dieu le veut.

Le Premier ministre avait promis d’installer le Dg de la Rti, cela n’a pas possible. Il a également prévu de s’installer à la Primature, cela n’a pas encore été possible. Finalement, est-ce que ce ne sont pas des paroles en l’air.

L’action est en cours et c’est tout le pouvoir qui sera installé. Il y a eu une tentative qui a été réprimée dans le sang. Nous en prenons acte. D’ici peu, vous verrez si c’est des paroles en l’air ou pas ; Le résultat dira. Nous sommes sereins et déterminés à aller jusqu’au bout pour que le mensonge du perdant (M. Gbagbo) ne s’impose pas comme la vérité des urnes. Pour l’histoire, pour la postérité, c’est impossible que le hold-up électoral de M. Gbagbo Laurent triomphe et s’impose à la Côte d’Ivoire. Nous travaillons à mettre fin à cette triste comédie sans issue. Bientôt, le président de la république Alassane Ouattara sera au palais du Plateau avec son gouvernement pour appliquer son programme de gouvernement que les Ivoiriens ont voté. La voix du peuple, c’est la voix de Dieu.

Le monde entier préconise une voie de sortie de crise pacifique. Mais, de nombreux éditorialistes estiment qu’avec les tueries massives des marcheurs, le dialogue est voué à l’échec, qu’en pensez-vous ?

Le massacre des populations civiles qui ont marché le jeudi 16 décembre restera le haut fait de ce brigandage. Nous nous inclinons devant les dépouilles et présentons nos condoléances aux parents de toutes les victimes. M. Gbagbo a décidé de faire payer aux populations le tribut de sa défaite dans les urnes, en les tuant.

Nous en prenons acte. Mais toutes ces répressions et tueries ne mettront pas fin à l’engagement légitime des Ivoiriens à se battre pour que leur choix porté sur le président de la république Alassane Ouattara soit respecté. Pour l’heure, ce n’est pas le moment de pleurer nos morts, nos blessés et nos disparus, même si la douleur est tenace. Il faut se réarmer moralement, spirituellement et physiquement pour mettre fin à l’imposture et à l’arnaque du siècle. C’est tout le pays qu’il faut sauver de cette dérive personnelle de M. Gbagbo. Bientôt, ce sera un cauchemar lointain et la Côte d’Ivoire se tournera définitivement et pour toujours vers la démocratie vraie, le développement. Vous n’entendrez plus de futilités. Dieu est notre témoin.

Des gouvernements Guillaume Soro et Aké Ngbo , à qui profite le temps qui s’écoule ?

Il y a un gouvernement légitime dirigé par le Premier ministre Soro. Le reste, c’est des maquillages pour forcer la situation et établir un faux statu quo. Je crois que tous les membres du ‘‘ gouvernement Aké’’ le savent bien. Ce qui est important pour nous, c’est de mettre fin au putsch électoral de M. Gbagbo Laurent. Encore une fois, je vous dis qu’on y arrivera bientôt par la grâce de Dieu. Le pays vit des épreuves difficiles en ce moment, mais ça passera et on aura une nouvelle Côte d’Ivoire débarrassée de cette haine viscérale.

Comment comptez-vous sortir du blocus que vous impose Gbagbo, au Golf hôtel ?

Le blocus est dans la tête. On peut quitter le blocus pour le palais et vis-versa. C’est ce qui se fera bientôt.

Le camp Gbagbo est en train de transformer sa défaite électorale en une bataille pour la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Quel commentaire cela vous inspire ?

C’est un disque rayé. On vole lors d’une élection et on s’égosille à démontrer le contraire. Quelle tâche ardue ? La vérité triomphe toujours du mensonge quelle que soit la longueur d’avance. Ce n’est pas en martelant de façon unilatérale à la Rti qu’on a gagné les élections par la loi, que vous en êtes le vrai gagnant. Les Ivoiriens ne sont pas dupes et rient de cette grossièreté. N’y croient que ceux qui y croient ! La souveraineté c’est le vote des urnes ! Si le ridicule tuait. Ces gens là sont remplis de paradoxes. Comment peut-on supprimer les chaines étrangères (Rfi, France 24, I-télé…) dans son pays en 2010 et vociférer à longueur de journée sur ces mêmes chaines de télévisions ou radios étrangères ? A Abobo on dit : ‘‘Quelqu’un qui vole élection comme ce qu’on a organisé ici en novembre 2010 doit il encore surprendre ?’’

Avec cette issue de l’élection, est-ce qu’on peut dire que l’Accord politique de Ouaga a vraiment été un succès ?

L’Accord politique de Ouagadougou a rempli son contrat au niveau politique avec l’organisation transparente des élections présidentielles. Il reste un volet militaire, social et administratif à parachever. C’est une des priorités du président de la République Alassane Ouattara et de son gouvernement.

Le camp Gbagbo estime que le vote n’a pas été sincère en zone Cno. Vous qui êtes un des membres influents des Fn, avec du recul peut-on dire que ces accusations ont un petit fondement ?

M. Gbagbo sait en âme et conscience que le vote au Nord a été sincère et que les populations n’ont fait qu’exprimer leur voix pour le fils du Nord Alassane Ouattara. Même si le Nord n’avait pas voté, le candidat malheureux aurait trouvé un autre prétexte pour son passage en force qu’il avait comme plan B depuis. Mais le putsch a foiré et M. Gbagbo se rendra bientôt à l’évidence que le tango a pris fin. Ce sera une leçon pour la nouvelle Côte d’Ivoire : désormais aucune arnaque ne brisera l’élan et l’aspiration des Ivoiriens à l’alternance et à la démocratie.

Les Ivoiriens craignent la reprise des hostilités entre Fn et Fds, pouvez vous les rassurer ?

Les Forces Nouvelles tout comme les FDS se parlent et sont engagées dans un processus militaire de restructuration et de réunification des deux armées en une armée républicaine. Le problème que vit nôtre pays n’est pas une crise entre Forces Nouvelles et FDS. C’est un problème entre le candidat malheureux M. Laurent Gbagbo et toute la Côte d’Ivoire qui a voté le changement. Pour le moment, M. Gbagbo Laurent est soutenu par une bande armée partisane et des mercenaires qui sèment la terreur; mais bientôt le peuple aura le dessus car la voix du peuple, c’est la voix de Dieu.

De plus en plus, les populations parlent de la présence de mercenaires libériens et angolais, avez-vous eu des échos ?

C’est la vérité. Il y a bel et bien des mercenaires qui travaillent au côté de certains éléments FDS dans la répression actuelle. Nous avons des éléments précis sur leur présence, leur mission et leur commanditaire. C’est abominable de faire réprimer sa propre population par des miliciens et mercenaires. C’est aussi le signe positif que les vrais éléments et chefs FDS ne cautionnent pas cette opération cynique.

Au cours d’un message, Laurent Gbagbo a tendu la main au camp Ouattara. Qu’en dites-vous ?

C’est un pseudo-discours de quelqu’un qui veut se convaincre encore qu’il est le président de la république. La réalité est toute autre car il n’est plus président depuis l’élection du 29 novembre 2010. Toutes les décisions de M. Gbagbo sont de nul effet. Le réveil pour lui tarde encore, mais il se réveillera un matin à l’évidence qu’il n’est pas le vrai président de la République que les Ivoiriens ont élu librement et de façon transparente dans les urnes. Ce président élu là s’appelle Alassane Ouattara. Bientôt, il va faire son investiture devant le peuple et le monde entier, faire son gouvernement, occuper ses locaux au Plateau et appliquer le programme pour lequel les Ivoiriens de l’Ouest, de l’Est du Nord et du Sud l’ont voté à 54,1% du suffrage du peuple. Dieu nous y aidera pour très bientôt! Gardons espoir car ce sera la fin définitive des futilités et du long cauchemar que ce peuple vit depuis plusieurs années. Après la pluie, le beau temps, dit on.

Interview réalisée par Traoré M. Ahmed
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