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Politique Publié le jeudi 23 décembre 2010 | AFP

Côte d`Ivoire: Guillaume Soro, un "chef de guerre" pour Ouattara

L'ancien rebelle voulait rester comme celui qui avait conduit la Côte d'Ivoire aux élections. Mais avec la nouvelle crise, Guillaume Soro a remis son costume de "chef de guerre" pour porter, au nom de
la "démocratie", Alassane Ouattara à la présidence.
Leader de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) devenu Premier ministre de Laurent Gbagbo à la faveur de l'accord de paix de 2007, Soro a, dès le début de la crise née de la présidentielle du 28 novembre, choisi Ouattara contre Gbagbo, l'autre chef d'Etat proclamé.
Maintenu Premier ministre par celui que la communauté internationale reconnaît comme le président légitime, Soro est certes confiné au Golf hôtel d'Abidjan comme Ouattara et son gouvernement, mais il est partout.
Alors que son champion est quasi-muet, c'est lui qui, à 38 ans, est aux avant-postes, multipliant interviews à la presse internationale et répliques au camp adverse.
Premier ministre de Gbagbo, il avait abandonné le style enflammé qui était le sien comme chef des FN après le coup d'Etat manqué de 2002. Discours posé, embonpoint certain et barbichette, il jouait un rôle d'"arbitre" que le camp Gbagbo et l'opposition lui avaient rarement dénié.
Mais, alors que Gbagbo tient toujours solidement les rênes du pouvoir, Soro, dont la silhouette s'est nettement affinée ces derniers mois, n'a pas de mots assez durs pour combattre le "dictateur" d'un "régime fini".
Il n'a toutefois pas seulement mis son verbe au service de Ouattara. Il lui apporte aussi les FN, plusieurs milliers de combattants en attente dans le nord sous leur contrôle.
"A défaut d'avoir l'armée nationale, Ouattara s'appuie sur une autre armée. Il avait besoin d'un chef de guerre, c'est pour ça qu'on a choisi Soro", explique à l'AFP un haut cadre de leur camp.
Mais si c'est bien Soro qui sonne la mobilisation, la marche tentée la semaine dernière sur la télévision d'Etat a été brisée par la répression des forces pro-Gbagbo, et les éléments FN n'ont même pas pu lever le blocus autour du Golf hôtel.
Né le 8 mai 1972 dans le nord ivoirien, majoritairement musulman, le chrétien Guillaume Kigbafori Soro a retrouvé les accents de tribun qui l'ont fait connaître comme leader du puissant syndicat étudiant, la Fesci, de 1995 à 1998.
Au début de la décennie, il se rapproche de Ouattara, dont il conteste l'exclusion à la présidentielle de 2000 pour "nationalité douteuse".
En octobre 2002, Soro revient sur le devant de la scène au sein de la rébellion qui vient de prendre le nord. Il en devient le chef après une lutte sanglante avec son grand rival Ibrahim Coulibaly, dit "IB".
Nommé Premier ministre de Gbagbo en 2007, il sort indemne la même année d'une attaque contre son avion à l'aéroport de Bouaké (centre), qui fait au moins quatre morts.
Trois ans durant, cet homme pressé, marié et père de quatre enfants,
s'emploie malgré les embûches à préparer une présidentielle reportée depuis
2005. En apportant la paix espérée, le premier scrutin libre du genre pouvait lui servir de passeport pour une candidature dans cinq ans, à laquelle ses proches pensaient très fort.
Selon l'un d'eux, c'est d'ailleurs parce qu'il refusait que Gbagbo, en se maintenant au pouvoir, "ruine tous ses efforts" pour "enraciner la démocratie" que Soro a pris le risque d'une nouvelle confrontation avec le président sortant.
Mais pour les partisans de Gbagbo, il est redevenu le "rebelle", celui qui n'aura pas désarmé ses hommes ni réunifié un pays plus que jamais au bord de l'embrasement.
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