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Politique Publié le mardi 28 décembre 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Départ de Gbagbo du pouvoir / Ahoua Don Melo, porte-parole du gouvernement: "Evitons la délinquance politique"

© L’intelligent d’Abidjan Par Nathan Koné
Cinquantenaire / colloque international pluridisciplinaire : les travaux, à la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix
Mardi 3 août 2010. Yamoussoukro, Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Photo: Ahoua Don Mello, Directeur Général du Bnetd
Le ministre de l’équipement et de l’assainissement, par ailleurs porte parole du gouvernement, M. Ahoua Don Melo, a réagi hier lundi sur la visite ce jour d’une délégation de médiation dans la crise postélectorale, conduite par la CEDEAO. C’était sur les antennes de la radio britannique BBC.

Que pensez-vous de la visite annoncée de la CEDEAO ?
Je pense que c’est une bonne chose. Leur visite, à mon avis, permettra de mieux comprendre la situation en Côte d’Ivoire et de ne pas entendre qu’un seul son de cloche. C’est heureux que maintenant on décide de commencer par là où on devait commencer avant de prendre une décision. Et donc nous pensons que la sagesse et la vérité peuvent éclater à tout moment. Que la CEDEAO vienne pour qu’on lui montre la vérité. Parce que jusque là, on n’a pas été entendu.

La délégation des trois 3 chefs d’Etats viennent pour privilégier dans un premier temps une sortie de crise par le dialogue. Alors que répondriez-vous si la CEDEAO proposait un gouvernement d’union ?
Pour le moment, il n’est pas question d’un gouvernement, mais d’un contentieux électoral. Il est bon que nous discutions déjà du contentieux. Le contentieux est d’abord à gérer et qu’on reconnaisse Laurent Gbagbo comme le président de la République de Côte d’Ivoire. Une fois que cette vérité est établie, tout le reste est possible par le dialogue.

Est-ce que vous écartez d’emblée la possibilité que M. Laurent Gbagbo ne soit pas à la tête d’un gouvernement d’union ?
Le peuple de Côte d’Ivoire a choisi son président et la Constitution a validé ce choix. Il n’y a pas d’autre solution en dehors de la loi et de la Constitution ivoirienne.

Que répondez-vous à l’idée de l’usage de la force pour faire partir M. Laurent Gbagbo?
Evitons la délinquance politique. Aucune institution internationale n’a le droit d’intervenir par la force pour imposer un président dans un Etat souverain. Evitons de refaire l’histoire et de nous replonger à l’époque coloniale où le président français choisissait un gouverneur et le faisant encadrer par des soldats africains.

Mais il semble qu’il s’agit plutôt de la CEDEAO ?
Mais c’était sur injonction du président français.

Donc c’est le président français qui donne des ordres à la CEDEAO ?
Exactement. C’est lui qui se cache derrière la CEDEAO comme à l’époque de la colonisation.

Dans une interview réalisée récemment, vous avez dit que cela pourrait mener à la guerre civile…
Vous savez, la Côte d’Ivoire est une terre d’immigration et donc faire la guerre à la Côte d’Ivoire par un pays voisin, c’est faire la guerre à son propre pays. Donc, évitons cette voix. C’est de la délinquance politique pure et simple. Evitons la délinquance politique. Nous sommes dans un monde civilisé basé sur des règles, des lois et les dialogues. Utilisons ces moyens conventionnels pour dialoguer.
Propos recueillis par David Yala
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