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Politique Publié le mardi 28 décembre 2010 | AFP

Côte d`Ivoire: des Africains parlent à Gbagbo, ses partisans font un geste

© AFP
Audiences présidentielles: le Président Laurent Gbagbo a reçu ses homologues du Bénin, du Cap-Vert et de Sierra Leone, émissaires de la CEDEAO
Trois présidents ouest-africains sont venus parler mardi avec Laurent Gbagbo pour le convaincre de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, sous peine d`intervention militaire, ce qui a entraîné le report d`un grand rassemblement de pro-Gbagbo prévu mercredi à Abidjan.

"Tout s`est bien passé", a simplement déclaré à la presse le président béninois Boni Yayi à l`issue d`une rencontre de deux heures et demi avec Laurent Gbagbo au palais présidentiel d`Abidjan. M. Yayi était accompagné de ses pairs sierra-léonais, Ernest Koroma, et capverdien, Pedro Pires.

Tous trois ont été mandatés par la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) pour expliquer la menace de cette organisation de renverser militairement M. Gbagbo, s`il ne cédait pas sa place de lui-même à son rival Alassane Ouattara, reconnu président à l`extérieur.

Après leur rencontre avec Gbagbo, précédée d`un bref entretien avec Choi Young-jin, chef de l`Opération de l`ONU en Côte d`Ivoire (Onuci, 9.000 hommes), ils devaient aller rencontrer Ouattara dans le grand hôtel qui lui sert de quartier général.

La visite de ces trois chefs d`Etat a eu pour effet d`entraîner le report sine die d`un grand rassemblement de "jeunes patriotes", fervents partisans de Gbagbo, initialement prévu mercredi à Abidjan.

"Il y a report pour donner une chance à la diplomatie en marche", a déclaré à l`AFP Charles Blé Goudé, leur leader, ajoutant qu`il ne voulait pas donner à ses adversaires "l`occasion de réussir leur guerre civile".

Pendant plus d`une semaine, M. Blé Goudé avait pourtant mobilisé ses troupes lors d`imposants meetings dans différents quartiers d`Abidjan en vue de ce rassemblement destiné à défendre "la dignité et la souveraineté" de la Côte d`Ivoire.

Une porte-parole de Ouattara, Anne Ouloto, a salué ce report. "Nous nous félicitons de cette sage décision de M. Blé Goudé, mais il faut qu`il aille plus loin et qu`il encourage M. Gbagbo à se retirer de façon pacifique".

Le camp Gbagbo, qui s`était dit prêt à recevoir MM. Yayi, Koroma et Pires "en frères", avait toutefois spuligné que la ligne rouge à ne pas franchir était la souveraienté de la Côte d`Ivoire et de sa Constitution.

Le Conseil constitutionnel ivoirien a proclamé Laurent Gbagbo élu à l`issue de la présidentielle du 28 novembre, invalidant les résultats de la Commission électorale indépendante qui venait d`annoncer la victoire d`Alassane Ouattara.

M. Gbagbo, qui prend "au sérieux" les menaces de la Cédéao, a dénoncé un "complot" de l`ex-puissance coloniale française et des Etats-Unis et mis en garde contre un risque de "guerre civile" en cas d`intervention militaire.

La période post-électorale a déjà été particulièrement violente, faisant au moins 173 morts du 16 au 21 décembre, essentiellement des partisans de Ouattara, selon l`ONU, 53 morts depuis fin novembre, selon le camp Gbagbo, dont 14 membres des Forces de défense et de sécurité (FDS, loyales à Gbagbo).

Les pro-Gbagbo ont laissé entendre qu`une opération armée de la Cédéao, accusée d`être manipulée par les Occidentaux, aurait des conséquences pour les millions de ressortissants ouest-africains vivant en Côte d`Ivoire qui reste, malgré une crise politico-militaire de dix ans, une puissance économique régionale.

Le camp Ouattara a pour sa part lancé un appel à la grève générale pour renforcer la pression sur le régime.

Mardi dans plusieurs quartiers d`Abidjan comme dans la grande ville côtière de San Pedro (sud-ouest), premier port d`exportation du cacao au monde, les transports en commun (taxis, mini-cars...) étaient rares, voire inexistants.

Les partisans de M. Ouattara mènent parallèlement une offensive à l`étranger. Ils ont occupé lundi pendant quelques heures l`ambassade de Côte d`Ivoire à Paris, l`une des plus importantes pour ce pays. En attendant l`arrivée d`un nouvel ambassadeur nommé par M. Ouattara, l`ambassade est fermée jusqu`à une date indéterminée.

Les violences et la peur qu`elles ne redoublent d`intensité poussent de plus en plus d`Ivoiriens à fuir au Liberia. Quelque 19.120 l`ont déjà fait, selon l`ONU.
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