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Politique Publié le mercredi 29 décembre 2010 | AFP

Crise ivoirienne: l`Afrique de l`Ouest mise sur la médiation

© AFP Par DR
Session extraordinaire des chefs d`Etat et de gouvernement de la CEDEAO sur les affaires de la Côte d`Ivoire
Abuja (Nigéria), le 24 décembre 2010. Photo: Le président nigérian Goodluck Ebele Jonathan (à gauche), le président sénégalais Abdoulaye Wade (au centre) et la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf (à droite)
L`Afrique de l`Ouest a annoncé mercredi qu`elle continuait à jouer la carte diplomatique pour résoudre la crise en Côte d`Ivoire, après avoir menacé Laurent Gbagbo d`une possible intervention militaire s`il ne cèdait pas le pouvoir.

L`heure est donc toujours au dialogue, ce qui apparaît comme une victoire ou au moins un répit pour M. Gbagbo, que les présidents béninois Boni Yayi, sierra-léonais Ernest Koroma et capverdien Pedro Pires étaient pourtant venus voir au palais présidentiel pour lui adresser un ultimatum.

Sous forte pression internationale, "Gbagbo gagne du temps", a affirmé à l`AFP un observateur de la scène politique ivoirienne.

Après un premier passage mardi en Côte d`Ivoire, les trois émissaires étaient mercredi à Abuja pour "faire le point" avec le chef de l`Etat nigérian Goodluck Jonathan, président en exercice de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao) qui les a mandatés, a-t-on appris de source officielle.

La mission reviendra en Côte d`Ivoire "dans le courant de la semaine
prochaine" pour "essayer de conclure la médiation", a annoncé mercredi la
présidence cap-verdienne dans un communiqué.

Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara, reconnu président par la
quasi-totalité de la communauté internationale, "ont demandé quelque temps
pour réfléchir dans le but de trouver une solution viable" qui garantisse "la
paix et la stabilité durables dans ce pays d`Afrique de l`Ouest".

La Cédéao avait chargé ces émissaires d`appeler le président sortant à se
retirer au profit de M. Ouattara, et brandi la menace d`une intervention armée
s`il ne se pliait pas à cette injonction.

Au cours des dernières semaines de crise née de la présidentielle du 28
novembre, le camp Gbagbo a plaidé pour des discussions, tandis que chez son
rival comme du côté de ses soutiens extérieurs, on n`entend parler que des
conditions du départ de l`actuel locataire de la présidence.

Mais, s`il n`a pas donné publiquement sa position à l`issue des échanges de
mardi, Laurent Gbagbo a clairement indiqué récemment qu`il se considérait
comme l`unique président ivoirien et n`envisageait pas de céder la place.

Le leader des "jeunes patriotes", fervents partisans de M. Gbagbo, a aussi
invoqué "la diplomatie en marche" pour annoncer le report d`un grand
rassemblement intialement prévu mercredi sur une grande place d`Abidjan, qui
était vu comme un rendez-vous à hauts risques.

Charles Blé Goudé a également assuré qu`il ne voulait pas donner à ses
adversaires "l`occasion de réussir leur guerre civile" en suscitant des
violences lors de la manifestation.

L`évocation d`un risque de guerre civile est un argument abondamment
utilisé par le camp Gbagbo pour décourager une opération militaire de la
Cédéao.

La Côte d`Ivoire compte en effet des millions d`immigrés ouest-africains
qui pourraient, laissent entendre ses soutiens, subir les contrecoups d`une
intervention armée des pays voisins.

La nouvelle crise ivoirienne a déjà été marquée par des violences
meurtrières.

Au moins 173 personnes ont été tuées selon l`ONU autour de la mi-décembre,
essentiellement des partisans de M. Ouattara. Le gouvernement Gbagbo a évoqué
un bilan de 53 morts depuis fin novembre, dont 14 membres des Forces de
défense et de sécurité (FDS, loyales au régime).

A l`étranger, une quarantaine de jeunes Ivoiriens pro-Ouattara occupaient
mercredi l`ambassade ivoirienne au Mali pour "exiger le départ" de M. Gbagbo.
Une occupation de quelques heures avait aussi eu lieu lundi à l`ambassade à
Paris.

Une trentaine d`intellectuels, surtout français et africains - dont un très
proche de M. Gbagbo, Guy Labertit - ont appelé dans une lettre ouverte à
"enrayer la menace de guerre", qui plongerait "à coup sûr le pays et la
sous-région dans la tourmente".

A Bruxelles, une cinquantaine de partisans de M. Ouattara se sont aussi
réunis mercredi devant l`ambassade de Côte d`Ivoire pour réclamer le départ de
l`ambassadrice pro-Gbagbo.
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