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Politique Publié le jeudi 30 décembre 2010 | Le Patriote

Recours à la "force légitime" pour empêcher le hold-up électoral - Gbagbo ne laisse pas le choix à la CEDEAO

© Le Patriote
Le President du Benin SEM Boni Yayi (gauche) et le President du Nigeria SEM Goodluck Jonathan à Abuja pour le sommet de la CEDEAO sur la Cote d`Ivoire
Que tous ceux qui pensent que Laurent Gbagbo peut encore être habité par la sagesse, arrêtent de rêver ! Le patron de la refondation ne renoncera jamais à sa logique suicidaire. Le dernier couac de la délégation de la CEDEAO doit amener tous les adeptes de la méthode diplomatique à se raviser. Laurent Gbagbo n’entend qu’un seul langage, celui de la violence. Le chef de file des frontistes ne cédera jamais, volontairement, son fauteuil à un héritier. Il l’a déjà dit durant la campagne électorale, non pas parce qu’il a un réel problème avec les disciples Houphouët-Boigny, mais parce qu’il a la boulimie du pouvoir. Depuis le commencement de la crise en 2002, Laurent Gbagbo s’accommodait de tous les accords de paix pourvu qu’ils ne touchent pas à son fauteuil. C’est ainsi qu’il a fait du chemin avec les accords de Linas Marcoussis tant bien que mal et avec ceux de Pretoria jusqu’à ce qu’ils atteignent leurs limites. Quant à la résolution 1721 qui le dessaisissait de la plupart de ses prérogatives de chef d’Etat, il ne lui a pas laissé le temps de s’appliquer. La résolution 1721 a été court-circuitée par « le dialogue direct » avec Guillaume Soro et ses hommes. La main tendue de Laurent Gbagbo, contrairement à ce que son auteur a avancé à l’époque, n’était pas fait dans un souci de paix. Mais pour mieux « contrôler l’ennemi » dont il craignait la force de frappe. Si Guillaume Soro est devenu Premier ministre, parce qu’il avait non seulement « un territoire », mais surtout « une armée ». L’accord de Ouagadougou a permis à Laurent Gbagbo de garder le pouvoir jusqu’en octobre 2010. L’accord signé le 4 mars 2010 dans la capitale burkinabé a permis au chef de file de la refondation de maintenir l’ex-rébellion dans une situation attentiste de ni paix ni guerre. Guillaume Soro étant à la Primature, l’ex-chef d’Etat pouvait dormir tranquillement. Toute autre menace et pression de tout bord, ne pouvait ébranler le chantre de la « préférence nationale ». Aujourd’hui, l’accord de Ouaga a permis à la Côte d’Ivoire d’obtenir des élections démocratiques. A l’issue de l’élection présidentielle, le candidat du RHDP, le docteur Alassane Dramane Ouattara, a été déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante, l’institution qui organise et proclame les résultats provisoires de l’élection présidentielle. Le Conseil constitutionnel, dirigé par le Pr. Paul Yao N’Dré, un ami de Laurent Gbagbo, annule le vote dans sept départements, bastions imprenables du RHDP, et déclare le candidat de LMP vainqueur. Au grand dam de la volonté de la majorité des Ivoiriens qui a opté pour le changement. Comme accepté par tous, la communauté internationale, à travers l’ONUCI, à qui il revenait, en dernier ressort, de certifier les résultats proclamés par la CEI l’a fait et a déclaré le docteur Alassane Dramane Ouattara vainqueur. L’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine, la CEDEAO et les institutions de Breton Wood reconnaissent, alors, la victoire du candidat du RHDP et le considèrent comme le président démocratiquement élu de Côte d’Ivoire. Tous les pays qui comptent sur cette planète reconnaissent également le nouveau président élu par les Ivoiriens. Au lieu de reconnaître à son tour sa défaite, Laurent Gbagbo s’arc-boute et s’accroche au pouvoir. Malgré les appels à se plier au verdict des urnes de par le monde entier, il s’obstine à confisquer le pouvoir. Face à son entêtement qui fait planer des risques réels de guerre civile en Côte d’Ivoire, la communauté internationale décide de prendre ses responsabilités. La CEDEAO qui a en charge le dossier, brandit la carte de « la force légitime » pour le faire plier. Au sein de l’organisation, certains dirigeants pensent qu’il faut accorder le maximum de chance à la diplomatie. Une dernière chance est donnée au dialogue. Les présidents Yayi Boni du Bénin, Pedro Pires du Cap Vert et Ernest Koroma de la Sierra Leone sont envoyés par leurs pairs de la sous-région à Abidjan pour le raisonner une dernière fois. Ils butent sur un mur. Pouvait-il en être autrement ? Quand on connaît Laurent Gbagbo, cet échec ne pouvait être que prévisible. Le langage diplomatique n’a jamais ému le patron de la refondation. Au contraire, il le méprise. Le seul langage auquel il est sensible, est celui de la violence. Mille fois la CEDEAO enverra des émissaires à Abidjan, mille fois Laurent Gbagbo refusera de céder. Il trouvera toujours moyen de faire traîner les choses. Car l’idée de quitter le palais présidentiel est pour lui, un cauchemar. Les émissaires de la CEDEAO viendront certainement le 2 janvier prochain pour le raisonner une fois de plus. Mais, leurs supplications tomberont encore dans des oreilles de sourd. Seule l’option militaire fera plier le « Machiavel des lagunes ». Car ce dernier se dit qu’il peut compter sur « l’Armée » qu’il s’est forgée pendant dix ans pour se maintenir au pouvoir.

Jean-Claude Coulibaly
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