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Politique Publié le jeudi 30 décembre 2010 | Le Patriote

Interview/ Le ministre Achi Patrick (porte-parole du gouvernement) - “S’il y a médiation, il s’agit des conditions de départ de Gbagbo”

Pas question de négocier un partage du pouvoir. Dans cette interview, le Porte-parole du Gouvernement revient sur la mission de la CEDEAO en Côte d’Ivoire.
Q : M. le porte-parole, quelles sont les leçons que le Gouvernement tire de la récente mission de la CEDEAO conduite par les Présidents Yayi Boni du Bénin, Ernest Koroma de la Sierra Leone et Pedro Pires du Cap Vert ?
PA : Le Gouvernement se félicite du séjour de ces trois chefs d’Etat. Il leur a exprimé sa reconnaissance, eux qui ne ménagent aucun effort, aucune peine pour trouver une issue rapide et pacifique à cette crise qui n’a que trop duré.

Q : Pour bon nombre d’Ivoiriens, cette mission s’est transformée en médiation. Est-ce une fausse lecture ?
PA : Tout dépend de la signification que vous donnez au terme médiation. Si vous vous accordez avec moi qu’ils sont venus apporter un message au Président Laurent Gbagbo, lui demandant de laisser la place au Président élu, son excellence Alassane Ouattara, il ne reste plus qu’à discuter des conditions de ce départ. Et les conditions de ce départ peuvent faire l’objet de va-et-vient. A savoir qu’est-ce que celui qui part demande et que qu’est-ce que celui qui arrive est prêt à accepter ? A mon avis, je ne vois pas en quoi certains peuvent être déçus.

Q : S’agit-il en termes clairs des conditions de départ de Laurent Gbagbo ?
PA : Pour nous, c’est tout à fait cela. Pour nous, la médiation veut dire la négociation des conditions de départ du président sortant.

Q : Quels sont ces termes ?
PA : Ces termes dépendront de ce que le président sortant demande comme garantie, statut, etc.

Q : Est-ce que le Président de la République est prêt à faire encore des sacrifices ?
PA : Le Président de la République fait déjà des sacrifices et est prêt à en consentir encore pour la paix.
Q : Le secrétaire général aux affaires étrangères du Cap Vert a déclaré à la presse qu’une « intervention militaire était pour le moment écartée ». Est-ce qu’une telle approche est conforme aux attentes du gouvernement de la CEDEAO ?
PA : Bien sûr ! La CEDEAO, aux assises d’Abuja a été très clair en disant que l’option militaire était l’option de dernier recours. En la circonstance, les membres de la CEDEAO pensent qu’il y a des chances de régler pacifiquement cette crise et le départ du président Laurent Gbagbo. A l’issue de la première rencontre de ces trois chefs d’Etat entre le président sortant et le Président de la République, Alassane Ouattara, ils ont certainement vu là des pistes d’avancées sérieuses vers un départ pacifique de Laurent Gbagbo et une prise effective de ses fonctions par le Président de la République, Alassane Ouattara. A partir de ce moment, dire que l’option militaire est écartée, correspond certainement à l’avancée positive de leur médiation. Autrement dit, la mission a abouti au fait que le Président sortant a accepté de partir pacifiquement. Alors on ne peut être que satisfait.

Q : Ne s’agit-il pas d’une perte de temps qui profiterait à Laurent Gbagbo?
PA : Non. Il n’y a pas de volonté manifeste de perdre du temps. Surtout que le Président de la République a indiqué à ses hôtes que la crise n’avait que trop duré. Et qu’il fallait le plus rapidement possible se préoccuper des vrais problèmes des Ivoiriens. Ceux pour lesquels, il a obtenu leurs suffrages. Les trois chefs d’Etat ont indiqué qu’ils avaient à cœur de terminer rapidement cette médiation, non seulement pour le pays qui est immobilisé mais également pour la sous-région tout entière.
Entretien réalisé par Coulibaly Brahima

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