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Politique Publié le vendredi 31 décembre 2010 | Reuters

Laurent Gbagbo répète qu`il ne cédera pas

Le président sortant Laurent Gbagbo a accusé vendredi les grandes puissances de se livrer à "une tentative de coup d'Etat" en Côte d'Ivoire en soutenant son rival Alassane Ouattara, répétant qu'il n'était pas question pour lui de "céder".

"Il s'agit d'une tentative de coup d'Etat, menée sous la bannière de la communauté internationale", a déclaré le président sortant lors de ses voeux à la nation diffusés à la Radio-Télévision ivoirienne (RTI).

"Je suis là où les Ivoiriens m'ont placé par leur vote. Nous ne voulons pas céder"', a-t-il martelé.

Ces propos ont été tenus peu après une mise en garde d'un haut responsable de l'Onu à Laurent Gbagbo et à ses partisans, prévenus qu'ils risquaient d'avoir à rendre compte devant la justice de toute atteinte aux droits de l'homme.

La Haute-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Navi Pillay, a écrit à Laurent Gbagbo et à d'autres responsables ivoiriens pour les prévenir qu'ils seraient tenus pour responsables de toute atrocité.

"Les chefs d'Etat et autres acteurs ne sont plus assurés de pouvoir impunément commettre des violations atroces des droits de l'homme" depuis que la communauté internationale s'est dotée avec la Cour pénale internationale (CPI) d'un "instrument pour qu'ils rendent des comptes", a-t-elle dit, faisant état de la découverte d'au moins deux charniers.

"À MAINS NUES"

La veille, le siège new-yorkais des Nations unies avait diffusé un communiqué faisant état de la vive inquiétude de conseillers du secrétaire général Ban Ki-moon quant aux risques de violence ethnique en Côte d'Ivoire, où Gbagbo refuse de céder la place à Alassane Ouattara, jugé vainqueur du second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre.

"Même si, tout de suite, je dis: 'je quitte le pouvoir', qui donne la garantie que ça, ça va amener la paix et ça ne va pas amener des violences plus grandes que celles qu'on redoute ?", a déclaré à la chaîne télévision Euronews le président sortant.

Ouattara, qui est reconnu par la communauté internationale, est retranché depuis le 28 novembre à l'hôtel du Golf d'Abidjan, sous la protection des casques bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci).

Charles Blé Goudé, chef des Jeunes Patriotes proches de Laurent Gbagbo, a menacé de lancer samedi ses troupes "à mains nues" à l'assaut de l'hôtel mais Ban Ki-moon a prévenu que cela pourrait provoquer une "violence généralisée". Il a rappelé que l'Onuci avait mandat pour "faire usage de tous les moyens nécessaires" pour protéger ses troupes et les occupants de l'hôtel.

S'adressant à la presse à l'hôtel du Golf, le Premier ministre d'Ouattara, Guillaume Soro, a invité la communauté internationale à agir vite pour renverser Laurent Gbagbo. La Côte d'Ivoire est déjà en état de guerre civile, a-t-il estimé en avançant le chiffre de 200 personnes tuées par les partisans de Gbagbo depuis le 28 novembre.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest,

qui a menacé Gbagbo de recourir à la "force légitime" s'il ne cédait pas le pouvoir, renvoie lundi à Abidjan les trois émissaires qu'elle lui avait vainement dépêchés mardi dernier.

LONDRES FAVORABLE À UNE INTERVENTION

"Gbagbo ne devrait pas sous-estimer la détermination de la communauté internationale à faire reconnaître la volonté du peuple ivoirien et à assurer un transfert de pouvoir démocratique", a déclaré le chef de la diplomatie britannique, William Hague.

Il a annoncé que Londres appuierait le principe d'une intervention ouest-africaine mais il a conseillé à la CDEAO "d'obtenir l'aval des Nations unies pour cela". Il a exclu toute intervention directe de troupes britanniques.

La France a une nouvelle fois conseillé vendredi à ses ressortissants de quitter provisoirement la Côte d'Ivoire en raison de la "crise politique aiguë" que traverse le pays "bien que les ressortissants étrangers ne soient pas, jusqu'à présent, directement menacés.

A Genève, les cinq experts du groupe de travail sur les disparitions forcées ou non-volontaires ont fait état dans un communiqué de centaines de personnes arrêtées par les éléments pro-Gbagbo qui seraient détenues au secret et exposées à la torture, sans toutefois citer le nom du président sortant.

"Quand ils sont commis dans certaines circonstances, les enlèvements équivalent à des crimes contre l'humanité. Ceux qui ont commis des actes aussi horribles doivent rendre des comptes", estiment-ils. Quant aux victimes, elles ont droit à la vérité, à la justice et à des réparations, ajoutent-ils.
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