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Politique Publié le lundi 3 janvier 2011 | Le Nouveau Réveil

Youssouf Bakayoko, président de la Cei sur Rfi :/ “Il n`y avait pas de sécurité pour les membres de la Cei et les journalistes à la Cei”

© Le Nouveau Réveil Par DR
Résultats des Présidentielles 2010: le Président de la CEI, Youssouf Bakayoko et le porte-parole, Bamba Yacouba face à la presse à Paris
Vendredi 31 Décembre 2010. Paris (France). Photo: le Président Youssouf Bakayoko
“Notre institution a été envahie par des hommes en armes qui je ne sais d`où ils venaient”//Le président de la Commission électorale indépendante ivoirienne, Youssouf Bakayoko, est enfin sorti du long silence qu`il observait depuis l`annonce des résultats du second tour de l`élection présidentielle. Il était samedi dernier l`invité de Rfi. Le président de la Cei a expliqué les circonstances dans lesquelles il s`est vu obliger de proclamer les résultats au Golf Hôtel.
Youssouf Bakayoko, bonjour.
Bonjour madame.

Est-ce que vous pouvez nous raconter très précisément ce qui s`est passé pendant les journées du 29, du 30 novembre et du 1er décembre au sein de la Cei à Abidjan ?
Nous avons à partir du 29 (novembre), commencé par recevoir de l`intérieur du pays, des bureaux de vote, les différents P V. Une part partait en direction du Conseil constitutionnel, l`autre en direction du représentant du Secrétaire général des Nations Unies. Et une troisième enveloppe adressée au représentant du Facilitateur. La Commission centrale s`est réunie pour examiner ces différents P V et les valider. Nous examinons si les chiffres qui ont été communiqués, ont été véritablement bien calculés, s`il n`y a pas de différence.

Qu`est-ce qui s`est passé au niveau des représentants du président sortant Laurent Gbagbo ? Est-ce qu`il y a eu de l`obstruction pendant ces deux jours ?
Il se trouve que pour certaines régions, notamment les régions dont l`invalidation a été demandée par le candidat Gbagbo Laurent, certains membres de la Commission ont demandé qu`il y ait un débat sur la question. En ce moment-là, la Commission a décidé que cela ne relevait pas de sa compétence.

Et, est-ce qu`à ce moment là, il y a eu des menaces de la part de ceux qui représentaient le candidat Gbagbo ?
Oui, certains ont exprimé le souhait que cette question soit examinée. Les membres de la Commission ont dit que nous pouvons prendre note de cette demande. Mais, que nous devons la transmettre à l`autorité qui a mandat de l`examiner. Bien entendu, ceux qui l`ont demandé, ont continué de le demander.

Alors, vous êtes mis sous pression. Comment vous gérez les heures qui viennent après que le porte-parole soit effectivement empêché de donner les résultats ?
Nous revenons dans la salle. Nous demandons aux uns et aux autres de savoir garder raison. Et nous poursuivons l`examen des différents résultats. Tout le monde a siégé jusqu`à la fin.

Ça, c`est le mercredi soir ?
C`est le mercredi soir.

Est-ce que les membres de la Cei se sentent en insécurité à ce moment-là ?
Oui, vous savez qu`à un moment donné, notre institution, notre maison a été envahie par des personnes en tenue. Je ne sais pas à quel camp ils appartenaient et je ne sais qui leur a demandé de venir. Je ne sais pas d`où ils venaient. Et évidemment, cela a créé une grande panique compte tenu de ce que nous avons vu la veille avec notre porte-parole. Et compte tenu de ce que tous les journalistes, qui étaient là, avaient été mis dehors de la Cei sans que l`on m`ait consulté.

Qui les a mis dehors ?
Ceux qui sont venus, n`est-ce pas ?

Les forces de sécurité ?
Les forces de sécurité qui sont venues, les ont mis dehors, nous a-t-on dit. A partir de ce moment-là, il n`y avait pas de sécurité pour les journalistes et encore moins pour les membres de la Cei. Tout le monde a pris peur, et les gens se sont dit que la sécurité n`existait plus.

Et donc, vous vous apprêtez à proclamer les résultats. Est-ce que vous avez des menaces pour ne pas proclamer ces résultats ?
Je savais que j`allais proclamer les résultats le lendemain. Bien entendu, je voulais bien venir à la Cei pour procéder à cette proclamation, quand j`ai vu autour de la Cei des gens, les corps habillés dont je venais de parler. Je me suis dit que la sécurité n`était pas encore tout à fait au point. Et qu`il ne fallait prendre le risque de venir là. Donc qu`est-ce que j`ai fait ? J`ai demandé quel est l`endroit le plus sécurisé ; on m`a dit au Golf, il y a les forces impartiales.

Pourquoi pas l`Onuci ?
Non, parce que l`Onuci n`est pas un territoire ivoirien. L`Onuci est un territoire que l`on peut considérer comme extraterritorial.

Mais pourquoi choisir l`endroit où se troue le quartier général d`un des candidats, Alassane Ouattara ?
Ecoutez, moi je l`ai su par la suite. Je ne savais pas qu`il habitait là.

Mais, tout le monde le savait quand même. Pourquoi vous, vous ne le saviez pas ?
Parce que je n`ai pas à savoir ce que tout le monde sait parfois.

Mais est-ce que ce n`est pas une erreur d`aller proclamer les résultats à cet endroit ? Qui vous l`a demandé ? Est-ce que Guillaume Soro vous a demandé d`aller les proclamer à l`Hôtel du Golf ?
Non, Guillaume Soro n`a pas à me demander. Nous sommes une Commission électorale indépendante. Ce n`est pas du tout une erreur. Je ne suis pas allé parler sous l`emprise de Monsieur Ouattara. Personne ne me dit que vous n`avez pas le droit de proclamer les résultats à tel ou tel endroit. C`est par commodité, parce que les conditions de sécurité étaient tout à fait réunies.
Propos recueillis par Paul Koffi

Venance Konan (journaliste-écrivain)/ “Ce qui se passe est une tentative de braquage de la démocratie”
Jusqu`à ce jour en Afrique, tous les maux de la société sont toujours attribués à un sorcier ou une sorcière. Un homme meurt-il, dans un accident de voiture par exemple, on trouvera un sorcier à qui attribuer le décès. En 2007, après la cérémonie de la " flamme de la paix " à Bouaké, un leader de la FESCI, ce syndicat estudiantin qui soutient aveuglément Laurent Gbagbo, trouva la mort dans un accident de la route en faisant un dépassement dangereux. Le jour de son enterrement, ses camarades étudiants incendièrent les cases de quelques vieilles personnes de son village qu`ils accusaient d`être les sorciers responsables de sa mort.
Cette mentalité anime encore bon nombre d`intellectuels africains et panafricanistes installés bien au chaud (façon de parler en ce moment) en France. Pour toute chose, il faut chercher le coupable ailleurs. Et pour eux, tout ce qui arrive de négatif en Afrique est le fait de la France ou de son excroissance, la Françafrique. C`est elle, notre sorcier. Ainsi, la crise post-électorale qui secoue en ce moment la Côte d`Ivoire serait la faute à la France ou à la Françafrique. Chère Françafrique ! Que serions-nous devenus, nous intellectuels africains et panafricanistes, si tu n`avais pas existé pour nous dédouaner de toute responsabilité dans nos malheurs ?
Laurent Gbagbo et Blé Goudé sont ainsi présentés par nos chers intellectuels africains et panafricanistes de Paris comme de preux chevaliers qui se battent pour délivrer leur pays, voire tout le continent, des griffes de la vilaine Françafrique. Des rives enneigées de la Seine, personne parmi eux n`a remarqué que Laurent Gbagbo a cédé toute l`économie de son pays aux multinationales, surtout françaises, et qu`en dix ans de règne, il n`a formé aucun cadre susceptible de créer ou de diriger la moindre entreprise, puisqu`il a laissé la FESCI tuer tout le système éducatif en y pratiquant le racket, le viol, le meurtre. Personne n`a remarqué la formidable prédation à laquelle s`est livré son régime sur l`économie ivoirienne et la corruption que ce régime a secrété, gangrénant toute la société ivoirienne. Personne là-bas n`a remarqué que Blé Goudé a triché pour obtenir sa licence, qu`il est le chef des " Jeunes patriotes " qui se sont surtout signalés par leur aptitude à racketter, à violer, et à tuer, et que ce Blé Goudé, aujourd`hui nommé ministre par Gbagbo, est sous sanctions de l`ONU pour tous ces motifs. Loin de moi l`idée d`excuser les mêmes crimes commis par la rébellion et que je n`ai jamais cessé de dénoncer, mais un crime n`excuse pas l`autre. Et personne là-bas n`a remarqué la liberté de la presse bâillonnée, les messages de haine délivrés par la radio télévision nationale et la presse proche de Laurent Gbagbo, les ressortissants étrangers quotidiennement menacés. Non ! Laurent Gbagbo est un grand combattant de la liberté !
Trêve de balivernes. Ce qui se passe en Côte d`Ivoire en ce moment est tout simplement une tentative de braquage de la démocratie. Les Ivoiriens ont voté et ont, dans leur grande majorité, donné leurs voix à Alassane Ouattara. Et Laurent Gbagbo qui proclame urbi et orbi que son pouvoir lui vient de Dieu ne veut pas le lâcher.
Nos intellectuels africains et panafricanistes de Paris nous parlent d`ingérence de la communauté internationale dans les affaires d`un pays africain, du droit qui a été dit par le Conseil constitutionnel, de trucages des scrutins dans le nord de la Côte d`Ivoire, de pressions des rebelles des Forces nouvelles.
Sans doute que dans le confort dans lequel ils vivent à Paris, ils n`ont pas remarqué qu`en 2005, ce sont les leaders politiques ivoiriens, avec à leur tête le président de la république d`alors, Laurent Gbagbo, qui ont demandé à l`ONU de venir certifier tout le processus électoral ivoirien. Et chaque étape du processus a dû être validé par l`Onu avant que l`on ne passe à la suivante.
On se souvient tous, pour ceux qui veulent s`en souvenir, qu`en février dernier, Laurent Gbagbo avait dissout la Commission Electorale Indépendante et obtenu des modifications dans sa composition, ainsi qu`un nouveau président. On se souvient que l`enrôlement sur les listes électorales avait été l`objet de plusieurs blocages et reports, pour satisfaire les désirs de Laurent Gbagbo. Je vous épargne toutes les péripéties des audiences foraines où le sang avait même coulé. Nous avons mis cinq ans pour arriver à ce que M. Laurent Gbagbo convoque le collège électoral au scrutin. Entre-temps, il avait signé l`accord politique de Ouagadougou et ses différents ajouts, avec M. Guillaume Soro qu`il a présenté avant l`élection comme le meilleur des ses différents Premiers ministres. C`est cette communauté internationale, aujourd`hui vouée aux gémonies, qui avait financé tout ce processus. Et c`est lorsqu`elle a validé la liste électorale qu`on est allé à l`élection.
Personne, à cette époque, n`avait parlé d`ingérence étrangère et de souveraineté nationale bafouée. Nous sommes allés au premier tour du scrutin, avec toujours les rebelles armés au nord. Personne, ni ici, ni ailleurs, n`y avait trouvé à redire. Les résultats qui plaçaient M. Gbagbo en tête ont été acceptés par tous, après la certification du représentant de l`ONU. Et dans les attendus du décret signé par M. Gbagbo pour convoquer les Ivoiriens au second tour, il est bien mentionné " vue la certification des résultats du premier tour par le Représentant spécial du secrétaire général de l`ONU… " Je vous rappelle que M. Gbagbo avait instauré un couvre-feu sur toute l`étendue du territoire, sans avoir prévenu qui que ce soit, à la veille de ce second tour. Et il avait dépêché 1500 soldats dans les zones occupées par la rébellion. A l`issue du scrutin, personne, parmi les personnes présentes sur place et habilitées à rendre compte de la manière dont les opérations se sont déroulées, à savoir les préfets et sous-préfets nommés par Laurent Gbagbo, les observateurs de l`ONUCI, de l`Union européenne, de l`Union africaine, de la CEDEAO, du Centre Carter, les journaliste présents, et Dieu seul sait combien ils étaient nombreux, personne n`a signalé d`incidents majeurs ayant entaché la sincérité du scrutin. On ne nous a signalé aucun incident entre les soldats envoyés pas Gbagbo et les Forces nouvelles. On est d`accord ?
Et voici qu`à peine le président de la CEI a-t-il donné les résultats provisoires que le président du conseil constitutionnel se précipite sur le plateau de la télévision pour annoncer que ce que le président de la CEI a dit est nul et non avenu, parce que des résultats seront annulés. Et quelques heures plus tard, sans que l`on sache ni comment, ni quand il a enquêté, il annule d`un trait les résultats de tous les départements du nord en y ajoutant Bouaké qui est au centre, qui ont massivement voté pour M. Ouattara. Vous ne trouvez pas cela un peu gros, amis intellectuels africains et panafricanistes de Paris ?
Mais ce qui est absolument inacceptable dans l`attitude du Conseil constitutionnel est qu`il a pris sa décision totalement en dehors du droit. La loi ivoirienne dit très précisément ceci : " dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d`ensemble, il prononce l`annulation de l`élection et notifie sa décision à la Commission électorale indépendante qui en informe le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et le Représentant du Facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en conseil des ministres sur proposition de la CEI. Le scrutin a lieu au plus tard 45 jours à compter de la date de la décision du Conseil constitutionnel. " Qu`est ce qui est ambigu dans ce texte ? Qu`est-ce qui est sujet à interprétation ? On pourrait peut-être pinailler sur la question de savoir qui du Conseil constitutionnel ou du Représentant du Secrétaire général de l`ONU a le dernier mot. Mais rien, absolument rien, dans le droit ivoirien n`autorise le Conseil constitutionnel à annuler les résultats du scrutin d`une région, de manière à inverser les résultats provisoires. Je voudrais que nos intellectuels africains et panafricanistes de Paris m`indiquent ce qui, en droit, pourrait autoriser le Conseil constitutionnel à violer ainsi la loi dont il est le gardien.
Le Conseil constitutionnel ivoirien a tout simplement inventé ici le droit. Or il n`est pas le législateur. Son rôle est de dire tout simplement le droit, et rien que le droit.
Aussi, lorsque j`entends ou lis nos intellectuels africains et panafricanistes de Paris s`arcbouter sur le fait que le Conseil constitutionnel a le dernier mot, sans dire que ce Conseil a tout dit sauf le droit, je dis qu`ils sont tout simplement malhonnêtes. Se rendent-ils compte de ce qu`ils défendent ? La Côte d`Ivoire est entrée dans cette période de turbulence qui a débouché sur une rébellion armée parce qu`à un moment donné, les ressortissants du nord de ce pays avaient été suspectés de n`être pas totalement ivoiriens. Après une dizaine d`années de tumulte, après plusieurs reports dus à la suspicion et dans le souci d`éviter toutes contestations ultérieures, des élections libres et transparentes se sont déroulées, sous le regard du monde entier. Elles ont été les plus coûteuses au monde. Les Ivoiriens tenaient tellement à sortir de cette crise qu`ils ont accepté sans broncher qu`Adama Dolo, dit Dahico, humoriste de son état, qui avait été naturalisé depuis moins de cinq ans, soit candidat, par la seule volonté de Laurent Gbagbo, en violation de la constitution. Et le monde entier a constaté le très fort taux de participation qui était un record mondial. Et voici que le Conseil constitutionnel, sans aucune base juridique, raye d`un trait les votes de toutes les régions du nord. Il leur dénie ainsi tout simplement leur citoyenneté ivoirienne, ce que l`ivoirité tant décriée n`avait pas osé faire. Se rendent-ils compte, ces intellectuels africains et panafricaniste parisiens qu`en défendant cela, et si par hasard une telle forfaiture devrait prospérer, ils cautionneraient ainsi la future guerre civile qui dévasterait la Côte d`Ivoire ? C`est cela leur panafricanisme ? S`en rendent-ils compte ?
La question ici n`est pas de soutenir tel candidat contre tel autre. Il s`agit de défendre la démocratie. Les Ivoiriens ont voté, ils ont clairement exprimé leur vote, et Laurent Gbagbo veut confisquer leur volonté. Il n`y a pas de France ou de Françafrique dans cette affaire. Chercher des poux dans les cheveux de la France, c`est chercher à accuser un sorcier lorsqu`un homme ivre se tue au volant de sa voiture. Nos intellectuels africains et panafricanistes de Paris ont presque tous fui leurs pays respectifs pour cause de déficit démocratique et d`absence de liberté. C`est en tout cas ce que la plupart d`entre eux disent. Nous autres qui avons fait le choix de continuer de vivre sur le continent malgré tout, nous avons toujours rêvé de voir nos pays devenir aussi démocratiques qu`ailleurs. Nous nous sommes toujours battus pour cela, avec la conviction que notre état actuel n`est pas une fatalité. Ce que l`on a toujours reproché à la France et à son excroissance la françafrique, c`est d`avoir maintes fois piétiné les désirs démocratiques des peuples africains et de leur avoir imposé des dirigeants corrompus. Et voici qu`un peuple africain, celui de Côte d`Ivoire, a pu choisir librement, pour la première fois de son histoire, celui qu`il veut comme dirigeant. Et un dictateur aux petits pieds veut tuer cette démocratie naissante en massacrant tous ceux qui, dans son pays, s`opposent à lui. Toute la communauté internationale dit " non " à ce hold-up. Et ce sont nos intellectuels africains et panafricanistes de Paris qui, aujourd`hui, prennent la défense de cet assassin, aux côtés des Vergès, Dumas, et autres barons de l`extrême droite française ? Pincez-moi, je rêve ! Et ils ne disent pas un seul mot sur les centaines de personnes que Gbagbo et ses mercenaires tuent tous les jours ! C`est vrai que Paris est loin et ils n`entendent pas les crépitements de mitraillettes, les cris des personnes que l`on enlève, que l`on torture, les bruits des casseroles sur lesquelles les femmes tapent dans tous les quartiers où l`on ne dort plus, pour signaler l`arrivée des tueurs, dérisoires défenses contre le silence des intellectuels africains et panafricanistes de Paris.
Non, vous n`entendez pas, et vous direz comme Blé Goudé, que ce sont des rumeurs, ou comme Laurent Gbagbo, que c`est encore un complot de la communauté internationale. Mais moi, je vis à Abidjan et chaque nuit, je me couche avec la peur au ventre, et, pendant les nuits de couvre-feu, j`ai entendu durant des heures les tirs des miliciens et mercenaires de Gbagbo. J`ai, moi aussi, fait le compte de mes connaissances tuées, torturées ou disparues. Je ne sais pas quand mon tour arrivera, parce que je suis dans leur collimateur. De grâce, que ceux qui ne peuvent rien pour nous aient au moins la décence de se taire.

Venance Konan
Email : venancekonan@yahoo.fr
Site web : www.venancekonan.com

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