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Politique Publié le mercredi 5 janvier 2011 | Nord-Sud

Tueries de miliciens, grande insécurité : A l`Ouest, rien de nouveau


On aura tout essayé comme solution à l'Ouest en vue de garantir la quiétude aux populations. Mais l'angoisse de représailles, d'attaques armées et de pillages continue de hanter les habitants.

Les derniers affrontements communautaires signalés, lundi, à Duékoué, et qui ont fait neuf morts, remettent au goût du jour la problématique de la sécurisation des personnes et des biens dans l'Ouest du pays. Quelles mesures sécuritaires faut-il prendre pour épargner les populations des atrocités circonstancielles ? La réponse à cette question semble toujours hypothétique. Car, bien de solutions y ont été expérimentées, mais elles n'ont pas été efficaces. Pendant ce temps, les affrontements interethniques, les braquages et les viols se poursuivent.
Duékoué-Bangolo est réputé l'axe du mal. Pas que tous ceux qui s'y aventurent y trouvent systématiquement la mort. Mais que les résidents de ces deux départements, séparés à l'époque par une zone de confiance, vivent constamment dans l'angoisse des attaques surprises. Cette guérilla meurtrière oppose autochtones guéré et allogènes malinké, communément appelés dioula. Et cela depuis belles lurettes. Les faits remontent aux années 80, ou peut-être même bien avant, période à partir de laquelle lesdites communautés ont commencé à se livrer bataille, pour le contrôle de parcelles de terre. La crise militaro-politique survenue à la mi-septembre 2002 a envenimé la situation. Au point où, après les tueries massives, mi-2005, de Guitrozon et de Petit Duékoué, Laurent Gbagbo avait instauré un gouvernorat militaire dans la zone allant de Duékoué à Touleupleu en passant par Guiglo et Bloléquin. Sauf Bangolo qui était encore sous le contrôle de la rébellion.
Pilotée par le colonel Guié Globo, la solution militaire a porté ses fruits. Car, la présence et les patrouilles militaires avaient considérablement dissuadé les velléités d'affrontements et de pillages, même si les hommes en treillis avaient d'emblée eu du mal à maîtriser la situation par moment. Mais à la faveur du redéploiement de l'administration préfectorale civile, le gouvernorat militaire a été levé, il y a un an. Et on peut dire sans risque de se tromper que cette mesure appliquée au nom d'une relative paix a jeté en pâture les habitants de Duékoué et de Bangolo. A preuve le crime s'est accentué sur l'axe reliant les deux villes. Des hommes en armes parfois identifiés à tort ou à raison comme d'ex-rebelles ou d'ex-miliciens tirent à volonté sur des véhicules. Les quidams ne s'arrêtent pas là, car c'est souvent qu'ils se rendent coupables de violences sexuelles sur des femmes et d'incursions dans des villages avoisinants.
La seconde solution qu'a été le Centre de commandement intégré (Cci) expérimentée à la faveur du redéploiement de l'armée, avait également fait parler d'elle. Les patrouilles composées d'éléments des Forces nouvelles (Fn) et ceux des Forces de défense et de sécurité (Fds) avaient réussi à réprimer le crime. Le Cci avec sa politique de sécurité de proximité, encourageait ainsi la collaboration avec les populations. Basé à Bangolo, le Cci, embryon de l'armée nouvelle, a aussi travaillé en parfaite collaboration avec l'armée avant d'être disloqué par le rappel des Fds peu après le deuxième tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre dernier.
Une troisième solution mise en œuvre par les populations elles-mêmes a consisté à s'ériger en gardiens de leur propre sécurité. D'où la naissance de comité de surveillance villageois. Mais cette alternative initiée à côté du gouvernorat militaire, puis expérimentée avec la présence du Cci, a connu ses limites. De peur de subir des représailles de la part de tueurs et autres violeurs, les populations ont cassé les groupes de veille. A l'Ouest, chacun est donc livré aux ''prédateurs''. Hélas !

Bidi Ignace
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