La crise née du second tour de l’élection présidentielle bouleverse des candidats aux concours d’accès à la fonction publique.
L’imbroglio de l’élection ivoirienne tourmente. Il va même briser des rêves. Gisèle Aka, domiciliée à Dimbokro, veut à tout prix être institutrice pour participer à la scolarisation des enfants de son pays. Elle est âgée de 36 ans et c’est l’âge limite pour postuler au concours d’instituteur-adjoint. Dans une situation normale, elle serait venue à Abidjan pour s’acquitter des dossiers à fournir. Surtout que les campagnes électorales avaient promis des recrutements de fonctionnaires en privilégiant l’éducation et la santé. Actuellement, c’est déjà la clôture officielle de la visite médicale.
Grillée par la limite d’âge…
La bonne dame explique son dilemme. Comment postuler alors que le gouvernement Aké Ngbo mis en place par Laurent Gbagbo n’est pas reconnu ? Quel serait le sort des candidats qui s’inscrivent, lorsqu’Alassane Ouattara, président proclamé par la commission électorale indépendante et reconnu par la communauté internationale, prendra les rênes du pouvoir effectif ? Troublée par l’incertitude, Gisèle Aka a préféré abandonner son vieux rêve. Cette ambition lui a pourtant valu des cours du soir assidus avant l’obtention du Bepc, le diplôme requis. Si Gisèle est perplexe, la décision de Dembélé Mohamed à Abobo est sans appel : « je ne me présenterai au concours d’entrée à l’Ecole normale de l’administration (Ena) que si et seulement si Alassane Ouattara est rétabli dans ses droits. Tant qu’il est à l’hôtel du Golf, je ne participe à aucune activité d’ordre publique. Ce qui se fait sous Gbagbo est hors-la-loi ». Les points de vue varient selon qu’on se réclame d’un président ou de l’autre. Aux alentours de la Direction des examens et concours (Deco) au Plateau, une trentaine de requérants ne semblent pas contrariés, ce jeudi matin. Ils franchissent à tour de rôle le portail gardé par un vigile pour se procurer l’attestation à usage administratif, l’une des pièces à fournir pour l’entrée au Centre d’animation et de formation pédagogique(Cafop) qui, du reste, est le seul concours en cours pour l’instant. Ceux que nous avons interrogés, se disent rassurés quant à l’issue heureuse de leur démarche. Ils argumentent qu’en 1999, malgré le coup d’Etat militaire, les concours n’ont pas été interrompus et il y a eu des admis. Alain, un démarcheur des environs, porte un tee-shirt à l’effigie de Laurent Gbagbo. Tout confiant, il signale, comme un devin, que « les concours auront bel et bien lieu et il n’y aura rien ». Contrairement à la Deco bondée de monde comme à son habitude, l’esplanade de la fonction publique n’affiche pas complet. Raison évoquée : l’entrée à l’Ena est généralement prévue dans la période avril-mai. L’entrée à l’Institut national de formation sociale (Infes) débute courant février-mars. Celles de l’Ecole normale supérieure et de l’Institut national de formation des agents de santé en septembre. Mais on se demande si ce sera la même affluence que les années passées. Quel sera le sort des admis en cas de changement de régime, à moins que le contexte politique actuel perdure. Difficile de répondre. Retranché au Golf hôtel, depuis les résultats du second tour de la présidentielle, Alassane Ouattara est sûr de prendre place au palais présidentiel ce mois de janvier. Bien avant, son équipe avait ordonné une désobéissance civile. Les fonctionnaires qui commercent avec Laurent Gbagbo, à qui on reproche de confisquer le pouvoir, devraient également répondre de leurs actes à l’avenir.Dans le même temps, le gouvernement mis en place par Laurent Gbagbo menace les fonctionnaires absents de leurs postes. Face à une actualité si tourmentée, des prétendants à la fonction publique ne savent plus à quel saint se vouer…
Nesmon De Laure
L’imbroglio de l’élection ivoirienne tourmente. Il va même briser des rêves. Gisèle Aka, domiciliée à Dimbokro, veut à tout prix être institutrice pour participer à la scolarisation des enfants de son pays. Elle est âgée de 36 ans et c’est l’âge limite pour postuler au concours d’instituteur-adjoint. Dans une situation normale, elle serait venue à Abidjan pour s’acquitter des dossiers à fournir. Surtout que les campagnes électorales avaient promis des recrutements de fonctionnaires en privilégiant l’éducation et la santé. Actuellement, c’est déjà la clôture officielle de la visite médicale.
Grillée par la limite d’âge…
La bonne dame explique son dilemme. Comment postuler alors que le gouvernement Aké Ngbo mis en place par Laurent Gbagbo n’est pas reconnu ? Quel serait le sort des candidats qui s’inscrivent, lorsqu’Alassane Ouattara, président proclamé par la commission électorale indépendante et reconnu par la communauté internationale, prendra les rênes du pouvoir effectif ? Troublée par l’incertitude, Gisèle Aka a préféré abandonner son vieux rêve. Cette ambition lui a pourtant valu des cours du soir assidus avant l’obtention du Bepc, le diplôme requis. Si Gisèle est perplexe, la décision de Dembélé Mohamed à Abobo est sans appel : « je ne me présenterai au concours d’entrée à l’Ecole normale de l’administration (Ena) que si et seulement si Alassane Ouattara est rétabli dans ses droits. Tant qu’il est à l’hôtel du Golf, je ne participe à aucune activité d’ordre publique. Ce qui se fait sous Gbagbo est hors-la-loi ». Les points de vue varient selon qu’on se réclame d’un président ou de l’autre. Aux alentours de la Direction des examens et concours (Deco) au Plateau, une trentaine de requérants ne semblent pas contrariés, ce jeudi matin. Ils franchissent à tour de rôle le portail gardé par un vigile pour se procurer l’attestation à usage administratif, l’une des pièces à fournir pour l’entrée au Centre d’animation et de formation pédagogique(Cafop) qui, du reste, est le seul concours en cours pour l’instant. Ceux que nous avons interrogés, se disent rassurés quant à l’issue heureuse de leur démarche. Ils argumentent qu’en 1999, malgré le coup d’Etat militaire, les concours n’ont pas été interrompus et il y a eu des admis. Alain, un démarcheur des environs, porte un tee-shirt à l’effigie de Laurent Gbagbo. Tout confiant, il signale, comme un devin, que « les concours auront bel et bien lieu et il n’y aura rien ». Contrairement à la Deco bondée de monde comme à son habitude, l’esplanade de la fonction publique n’affiche pas complet. Raison évoquée : l’entrée à l’Ena est généralement prévue dans la période avril-mai. L’entrée à l’Institut national de formation sociale (Infes) débute courant février-mars. Celles de l’Ecole normale supérieure et de l’Institut national de formation des agents de santé en septembre. Mais on se demande si ce sera la même affluence que les années passées. Quel sera le sort des admis en cas de changement de régime, à moins que le contexte politique actuel perdure. Difficile de répondre. Retranché au Golf hôtel, depuis les résultats du second tour de la présidentielle, Alassane Ouattara est sûr de prendre place au palais présidentiel ce mois de janvier. Bien avant, son équipe avait ordonné une désobéissance civile. Les fonctionnaires qui commercent avec Laurent Gbagbo, à qui on reproche de confisquer le pouvoir, devraient également répondre de leurs actes à l’avenir.Dans le même temps, le gouvernement mis en place par Laurent Gbagbo menace les fonctionnaires absents de leurs postes. Face à une actualité si tourmentée, des prétendants à la fonction publique ne savent plus à quel saint se vouer…
Nesmon De Laure
