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Sport Publié le vendredi 7 janvier 2011 | Nord-Sud

Roger Boli (Ex-international français) : “Si la FIF me contacte, je viens…”

Actuellement à Abidjan à l’occasion des fêtes de fin d’année, l’ancien attaquant du RC Lens et des Bleus, devenu agent de joueur, évoque la sélection, son neveu Yannick mais aussi ses solutions pour sortir le football local des sentiers battus.


Le mercato a débuté depuis le 1er janvier. Pour vous qui êtes agent de joueur, comment expliquez-vous le calme plat au niveau des footballeurs Ivoiriens ?

S’ils sont tous casés, il n’y a pas nécessité de leur faire changer de club. Plusieurs jeunes Ivoiriens sont en plein épanouissement. Nous surveillons les plus jeunes qui feront l’avenir de notre sélection nationale. On n’en parle pas assez car ils sont peu connus. C’est clair qu’ils ne sont pas encore en vogue mais cela viendra.



Au lendemain du Mondial sud-africain, des cadres de notre sélection tels Kader Kéita, Baky Koné ou encore Aruna Dindane ont filé dans le modeste championnat du Qatar. Pourquoi ?

Le Golfe est une destination de football. On exerce aussi le football professionnel au Qatar. Lorsqu’on est footballeur professionnel, on est amené à aller jouer partout. Si ces trois joueurs ont décidé d’aller au Qatar, c’est parce qu’ils ont pesé le pour et le contre. Il y a de bons joueurs au Qatar et ce championnat est difficile.

Etes-vous optimiste quant à l’avenir du football ivoirien après le Mondial sud-africain ?

Honnêtement, je ne suis pas fier de notre Mondial.

Pourquoi ?

Je pense que nous avions la possibilité de faire beaucoup mieux.

N’est-ce pas déjà une fin de cycle ?

Non. La plupart des joueurs évoluent encore dans de grands championnats. Et pour moi, tant que nos joueurs continueront de jouer chaque week-end au haut niveau, il n’y aura pas de fin de cycle. La seule chose qui m’intéresse, c’est la CAN 2012. J’espère que cette génération qui a commencé ensemble depuis 2006 en Egypte mérite la consécration.

Que manque-t-il à cette génération dorée pour gagner une autre CAN ?

La réussite. Et avec l’apport de François Zahoui, je suis confiant. On espère que son travail portera ses fruits.

Pensez-vous que François Zahoui est l’homme de la situation ?

Je ne me pose même pas cette question. Pour moi, Zahoui est l’homme de la situation. Je l’ai connu à Nancy puis à Toulon. C’est un bosseur. Il est honnête et il saura faire les choix avec honnêteté. Je suis sûr que les joueurs se battront pour lui.

Beaucoup de sportifs ne savent pas pourquoi Didier Drogba ne répond pas à ses convocations…

J’ai appris que Didier Drogba veut se reposer un peu. Il avait besoin de souffler en accord avec le staff. Il n’y a aucun problème entre Drogba et Zahoui. Les autres joueurs doivent comprendre que Drogba est le leader de l’équipe. Un point, un trait.

Que devient votre neveu Yannick Boli ?

Yannick est en ce moment à Nîmes. Il a eu quelques difficultés dues à un carton rouge reçu avec l’équipe réserve. Il est donc resté sans compétition durant deux mois. Cela a provoqué la colère des dirigeants. Nous sommes donc en pleine discussion sur son avenir.

Croyez-vous encore en lui ?

Il est encore jeune. Yannick va travailler. J’ai confiance en lui. Toute la famille compte sur lui. Je sais qu’il explosera.

La piste menant Yannick Boli au Real Madrid est-elle à oublier ?

C’était à une période mais le PSG a empêché le joueur d’y aller. Cela fait partie de la vie. Malheureusement Yannick n’a toujours pas digéré ce faux départ au Real Madrid. Nous le soutenons donc afin qu’il reparte de plus belle.


En dehors du tournoi de Toulon, comment expliquez-vous que Yannick Boli reste encore en retrait chez les Eléphants ?

Yannick est encore dans la phase où il se cherche. Il a 22 ans et a besoin de stabilité. Pour un attaquant, il faut être un peu patient pour voir son vrai visage.

L’on sait que vous suivez N’Gossan Antoine de l’Asec mimosas. Pourquoi tarde-t-il à exploser ?

N’Gossan Antoine doit être un exem­ple pour beaucoup de jeunes qui sont encore en Côte d’Ivoire. Je l’ai découvert au Stade Houphouet-Boigny. Je l’ai suivi avec les Olympiques. Pour moi, N’Gossan est un joueur doué. Mais pour faire ce métier de footballeur, l’environnement est important.

Que voulez-vous dire ?

Sans injurier tous ceux qui accompagnaient N’Gossan Antoine, ses choix ont toujours été mauvais. Je me suis battu pour son bien mais son entourage le dessert. Je suis triste pour lui. S’il avait pris ses responsabilités, dans le bon sens, sa carrière internationale aurait été une réussite.

Pensez-vous qu’il peut encore se relancer ?

Oui. Tout dépend de lui. J’avais bien discuté avec son père. Il devait signer à Lille. Je l’ai appelé. Il m’a dit que son agent allait me rencontrer. Son agent est venu. Mais, dans mon dos, cet agent avait commencé à faire des choses bizarres et Lille a arrêté les transactions. Une carrière d’un joueur peut basculer. Sans cela, N’Gossan serait à la place de Gervinho car ils ont le même profil. Lille cherchait un joueur capable de faire la différence. Récemment, je l’ai relancé mais il a préféré aller avec d’autres personnes en Belgique. N’Gossan a fait de mauvais choix.

Comment jugez-vous le niveau du football local ?

Il y a des joueurs talentueux en Côte d’Ivoire. Malheureusement, la Ligue 1 se joue devant des gradins vides. Il faut se mettre à la place des joueurs qui jouent devant moins de 100 personnes, parfois. On sait que le football est fait de vibration. Plus il y a du monde, plus le joueur veut se sublimer. Là, l’atmosphère n’est pas bonne. L’environnement est à revoir car le football se joue avec une ferveur.

Quelle solution proposez-vous ?

Je refuse de la dévoiler sur la place publique. J’attends que tout se stabilise pour faire mes propositions à ceux qui dirigent.

Par le passé, vous étiez proche des Eléphants comme en 2002. Pourquoi avez-vous disparu ?

(Sourire) A l’époque, je donnais un petit coup de main à Robert Nouzaret. Il fallait recenser des joueurs. C’est comme ça qu’Akalé, Drogba et autres sont arrivés. Aujourd’hui, j’ai mon travail. Si la FIF me contacte, il n’y a pas de raison que je n’apporte pas mon expérience à l’organisation du football ivoirien.

Entretien réalisé par Choilio Diomandé
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