Les mercredi 05 et jeudi 06 janvier 2011, à travers les colonnes de la presque totalité des journaux ivoiriens, Denis KAH ZION, Directeur général du Groupe "Le Réveil", par ailleurs membre du Secrétariat Général et du Bureau Politique du PDCI , mais aussi et surtout cadre de l'Ouest (originaire de Toulépleu), s'adressait à ses frères et soeurs cadres de la région de l'ouest comme lui. Dans cette lettre Ouverte, qui est un véritable plaidoyer pour la cohésion et l'entente autour de la paix et du développement même en période de guerre, il interpellait les femmes et les hommes sur le sort de cette importante région. Il a terminé cette lettre osée sur cette note peinte d'espoir et d'appel à la responsabilité : " Quel est le problème à l'Ouest, plus précisément dans le Moyen-Cavally ?... Quel est notre problème à l'Ouest ? Quelle est la cause profonde de tant de haine qui détruit notre région ? Nous qui, naguère, vivions en parfaite harmonie entre nous et avec nos frères venus d'autres régions ? Aucune idéologie politique ne peut justifier ce désastre mental et physique… Cadres de l'Ouest, ne pouvons-nous pas dépasser nos intérêts égoïstes, personnels pour faire en sorte que les autres viennent se réfugier chez nous aussi parce que notre région aura été paisible ? La balle est, certes, dans le camp de tous les fils de l'Ouest. Mais, j'accuse les cadres de notre région, toutes tendances politiques et religieuses confondues. Puisse Dieu nous éclairer en ce début d'année. ". Après publication de cette lettre, la question la plus posée était celle de savoir quelle serait la réaction desdits cadres, quand on connaît la propension des uns et des autres à cataloguer les gens et surtout à chercher toujours la petite bête dans tout ce qui se dit, s'écrit et se fait. Les réactions sont multiples, mais unanimes à reconnaître le bienfondé de l'adresse. Que ce soit de La Majorité Présidentielle (au plus haut niveau même) ou du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), ressortissants de la région de l'Ouest ou non, les hommes, les femmes, les jeunes, les travailleurs, les leaders d'opinion, les leaders réligieux, les élus… ont comme un seul homme, félicité KAH ZION pour avoir dit haut ce qui se disait bas. Il a mis le doigt sur la plaie qui ronge l'Ouest ( autant chez les Wê que les Dan) et dont personne n'osait parler haut et fort. Par appels téléphoniques, par SMS, par emails, ils ont encouragé KAH ZION à maintenir le cap, à rappeler à chacun des cadres ses devoirs vis-à-vis de la région, tout ce qu'il faut mettre en œuvre pour qu'il y ait une accalmie dans cette région de l'Ouest devenue si bouillonnante. Mieux, certains lui ont proposé d'aller plus loin en mettant en place " un groupe de reflexion et de réconciliation qui se pencherait sur le sort de la région et qui irait vers les aînés pour des solutions à longue durée ". Bien de volontés (RHDP, LMP et indépenantes) se sont exprimées et ont dit être prêtes à y mettre tout ce qu'il faut pour que le groupe de reflexion se mette vite au travail. Cette marque de compréhension, il va sans dire, est de nature à ravir l'auteur de la lettre ouverte. Mais en réalité, appartient-il à Kah Zion d'être l'initiateur d'un tel groupe ? Cherchait-il à créer et à diriger un groupe en écrivant cette lettre ouverte ? "Non", répond-t-il ! Certe, il est cadre de l'Ouest, donc lui aussi destinataire de sa propre lettre ouverte, mais en tant que journaliste, donc leader d'opinion quand il a écrit et mis le doigt sur le problème, la mission pour lui s'arrête là. Le groupe de réflexion ne peut venir de lui, mais des aînés ( les membres du gouvernement, les élus, les chefs traditionnels et chefs réligieux) qui peuvent prendre toutes les mesures dans ce sens. Une initiative doit être dénuée de tout sens politique. Que tous ceux qui, en dehors de lui-même, ont été interpellés par ces écrits, se penchent sur le mal et en recherchent le remède. Pour sa part, KAH ZION, promet qu'il sera de cœur avec eux et va continuer à écrire dans ce sens, en rappelant qu'il existe toujours des foyers de tension dans l'Ouest et que si l'on n'y prend garde, la région court à sa disparition. C'est avec joie et humilité qu'il accueille toutes les félicitations qu'il a reçues, mais il ne saurait prendre la tête d'un quelconque groupe de réflexion sans passer aux yeux de l'opinion comme quelqu'un qui court après un leadership. Dieu merci, seulement un jour après son interpellation, la tension semble également baisser à Duékoué, comme s'il y a des oreilles qui ont entendu son cri de cœur. Voilà sa mission. La paix définitive à l'Ouest et non l'Ouest comme le champ de bataille permanent. Pas plus.
Ouattara Chérif
Ouattara Chérif
