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Politique Publié le samedi 8 janvier 2011 | Nord-Sud

Conflit inter-ethnique à Duékoué - La famine tue huit personnes

Après les armes à feu, c’est à présent au tour de la faim d’avoir raison des populations de Duékoué qui ont trouvé refuge à Man, la capitale des 18 Montagnes. Sur place, certains mercenaires ont également commencé à crever, faute de nourriture.

La famine a vite fait de s’emparer de la population de Duékoué qui, depuis cinq jours, vit un conflit inter-ethnique marqué par une violence extrême. Si le calme est revenu grâce à une médiation engagée par le capitaine Gossé Zadi alias ‘’Yabayo’’, responsable des opérations militaires des forces de défense et de sécurité à Duékoué, les populations ne sont pas à l’abri des peines liées à la crise. La famine a commencé par faire des victimes. Selon des habitants retranchés à la mission catholique où sont recensés plus de 15.000 déplacés, deux personnes sont déjà mortes de faim. Des miliciens affamés qui ont tenté de piller les quelques magasins restant dans la ville à l’heure du couvre-feu, ont essuyé les tirs des forces de sécurité. Six dépouilles de miliciens ont été retrouvées, jeudi dernier. « Les miliciens et leurs adversaires sont obligés d’accepter le cessez-le-feu demandé et imposé par les forces de défense et de sécurité, sinon, ils vont mourir de faim », indique un habitant de la cité du Guémon. Ce dernier souligne par ailleurs que, c’est seulement au quartier Kôkôma, majoritairement habité par des allogènes, que l’on peut trouver des vivres. « Il y a un petit marché qui est approvisionné par les villages non loin de là », a-t-il ajouté. De leur côté, les forces de défense et de sécurité ne sont pas à l’abri des difficultés. « Nous sommes obligés de nous rendre à Guiglo pour nous approvisionner aussi bien en eau potable qu’en vivres. Tous les magasins sont fermés », relève le capitaine Yabayo. La rumeur fait état de ce que l’eau qui coule dans les robinets, aurait été empoisonnée. Une information que dément l’officier des Fanci, qui met cela au compte d’une panne technique. Approché, le coordonnateur de la société de distribution d’eau, Traoré Mamadou, a indiqué que la station est arrêtée depuis lundi dernier, jour du déclenchement du conflit. « Nous avons arrêté la station à cause d’un problème d’électricité. Avec l’insécurité, il nous est impossible d’intervenir, surtout qu’un de nos agents journaliers a été tué froidement par des miliciens qui ont saccagé et pillé le domicile d’un autre agent de production. Tous les autres membres du personnel de la Sodeci ont quitté la ville. Avec l’accalmie, le directeur régional doit se rendre ce vendredi (hier, Ndlr) à Duékoué pour faire l’état des lieux », raconte-t-il.
Dans l’après-midi de jeudi, la circulation a timidement repris dans la ville. Les propriétaires de véhicules stationnés à Logoualé et à Guessabo depuis lundi dernier, peuvent reprendre leurs activités. Le capitaine Gossé Zadi, vu comme le sauveur par les populations de Duékoué, a rassuré que la sécurité est de mise. « Nos hommes contrôlent la situation. Les populations peuvent vaquer tranquillement à leurs occupations. Nous maintenons la vigilance », assure-t-il. Hier, lui et une vingtaine de ses hommes ont investi les quartiers encore habités pour sensibiliser les populations et les rassurer sur leur volonté et leur détermination à assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.
Kindo Oussény à Man

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