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Politique Publié le mardi 11 janvier 2011 | Le Temps

Pour encourager une action militaire en Côte d`Ivoire

Alassane nie l’éventualité d’une guerre civile

Pendant qu’il nourrit le terreau de la guerre civile en Côte d’Ivoire par sa rébellion, Alassane Dramane Ouattara veut convaincre ses soutiens extérieurs que s’ils font partir le Président Laurent Gbagbo du pouvoir par la force, il n’y aurait aucun risque d’affrontements.

De quoi parle Alassane Dramane Ouattara avec autant d`insouciance ? Le chef de la rébellion ivoirienne, candidat malheureux à la présidentielle, nie les germes de la guerre civile en Côte d’Ivoire. Serait-il dans les nuages ? Connaîtrait-il mal la sociologie ivoirienne ? Alassane Dramane Ouattara dit qu’il ne croit pas un seul instant ceux qui évoquent l’éventualité d’une guerre civile en Côte d’Ivoire. Il fait cette affirmation dans un but purement égoïste. Rien que pour encourager en Côte d`Ivoire une action militaire, qui lui offrirait le pouvoir sur un plateau d’or. Le rêveur du Golf Hôtel se trompe. Prenons un seul exemple pour le ramener sur terre. Le drame de Duékoué. Un banal incident créé par des coupeurs de route vient de montrer aux populations de Duékoué, le visage hideux de la guerre civile. Des coupeurs de route attaquent un véhicule, comme cela se voit partout, et tuent une commerçante. La représentante du Rassemblement des républicains (Rdr), à Duékoué, dame Touré Flanyzara voit derrière ce braquage sanglant la main de la communauté Guéré. Et appelle la communauté Malinké, les ressortissants de la Cedeao et la rébellion d`Alassane, à venger la défunte. Ainsi en quatre jours, les affrontements entre ces communautés ethniques (Guéré face aux Malinké, Cedeao et la rébellion d`Alassane) font 34 morts et plus de 77 blessés. Trois quartiers des autochtones Guéré incendiés. Les maisons détruites. Tout cela en quatre jours. Plus de 15 mille déplacés. La Mission catholique bondée : enfants, vieillards, femmes enceintes, malades, etc. Cette ville paisible a connu l`enfer. Des familles brisées. Des vies ont basculé. Comment, après avoir offert un tel cadeau de début d’année aux populations de Duékoué, Alassane Dramane Ouattara pourra-t-il les convaincre que la guerre civile n’est pas possible en Côte d’Ivoire ? Comment ? Pour un fait banal, alors qu’aucun conflit ne présageait un tel drame, Duékoué est devenue presqu’une ville cimetière. En quatre petits jours (du lundi 3 au jeudi 6 janvier 2011), voilà le massacre qui a pu s’y produire : 34 morts et plus de 77 blessés. Des gens qui venaient de célébrer leur entrée dans la nouvelle année, qui pensaient à tout, sauf à être victimes d’une guerre civile, aujourd’hui, on parle d’eux en termes de cadavres, de morts, de blessés ou de déplacés. L’éclatement d’une guerre civile ne tient donc à rien. Rien de vraiment raisonnable et objectif. A fortiori, lorsque les passions sont perceptibles. Mais le drame de Duékoué reflète la duplicité du caractère même d’Alassane Dramane Ouattara. Pendant qu’il déclare haut et fort que la guerre civile n’est pas possible en Côte d’Ivoire, il crée les conditions de son éclatement sur le terrain. C’est la mission qu’a accomplie à la perfection sa déléguée à Duékoué, dame Touré Flanyzara. Elle a poussé les militants du Rdr à tuer pour rien, faisant fi de la justice. Et aujourd’hui, elle a sur la conscience, la mort de 34 personnes et plus de 77 blessés. Les exactions de la rébellion d’Alassane Dramane Ouattara n’ont pour conséquences que la guerre civile. Car, un simple affrontement entre communautés Guéré et Malinké n’auraient pas donné à voir un tel niveau de violence, si les rebelles de Ouattara, lourdement armés, n’étaient pas entrés en scène. Que pouvait une population sans arme, qui ne préparait aucune bagarre, face à un convoi de sept véhicules rebelles armés de kalachnikovs et de Rpg ? On comprend donc pourquoi la plupart des maisons des quartiers Guéré, Toguéhi et Belleville sont en cendre ou éventrées. En niant les germes de la guerre civile en Côte d’Ivoire, Alassane distrait l’opinion pour mieux frapper. Et il le dit également parce que jusque-là, les actes de guerre civile ont été de son fait. De sorte qu’il ne sent pas la partie adverse capable de se conduire en être barbare, chez qui la vie humaine serait vue comme une banalité. Car Guitrozon et Petit-Duékoué, c’est toujours la douleur de la même population de Duékoué. Et c’est toujours l’œuvre de la même rébellion d’Alassane Dramane Ouattara. Que serait donc la Côte d’Ivoire, si Alassane croyait en l’étincelle de la guerre civile ? Le soldat burkinabé Dao a bien raison : Alassane Dramane Ouattara prépare des massacres. Il a même commencé !

Germain Séhoué
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