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Politique Publié le mardi 11 janvier 2011 | L’Inter

Le silence bruyant du forum des confessions religieuses

© L’Inter Par Emma
Présidentielle 2010 - Le premier ministre Guillaume Soro échange avec les religieux avant la proclamation des résultats
Mardi 2 novembre 2010. Abidjan. Primature. Photo: le Senior évangéliste Ediémou Blin Jacob, chef de l`Eglise du Christianisme céleste, Mgr Kutwa, chef de l`Eglise catholique, et le Cheick Boikary Fofana, chef de la communauté Musulmane, face à la presse
Ils se sont murés dans un silence bruyant, au fur et à mesure que la Côte d`Ivoire s`enlise dans la crise née des élections de novembre 2010. Les leaders religieux, notamment le Pasteur Ediémou Blin Jacob, Monseigneur Jean Pierre Kutwa, l`Imam Idriss Koudouss, qui sont les têtes fortes du Forum des Confessions religieuses, ne parlent plus. Un silence qui laisse penser que ces guides religieux sont indifférents au blocage actuel en Côte d`Ivoire, et aux souffrances des populations. Et pourtant, le forum des confessions religieuses avait donné de la voix à l`approche des premier et second tours de l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire, appelant les Ivoiriens au calme et au respect des choix qui seront opérés par les uns et les autres dans les urnes, dans un esprit de paix. Le forum avait également lancé des appels aux différents candidats, demandant le respect des résultats des urnes, et pour indiquer la nécessité de maintenir la cohésion et la paix, avant, pendant et après les élections, dans l`intérêt de la nation. Cela par des messages radiodiffusés et télévisés, et à travers des déclarations dans des journaux de la place. Mieux, ces guides religieux ont effectué des visites chez les deux candidats admis au second tour, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, pour leur parler. Et depuis, silence radio. La difficile situation actuelle, depuis le retrait du candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) au Golf hôtel, les pressions internationales, l`isolement diplomatique de la Côte d`Ivoire, les menaces d`une intervention militaire dans le pays, et la fracture sociale qui devient de plus en plus palpable, commandent que les religieux soient en première ligne pour calmer les esprits et tenter de résoudre la crise. Les guides religieux pourraient mener et multiplier les missions secrètes ou médiatisées, auprès des protagonistes de cette crise, pour toucher les coeurs. Ils pourraient mener les mêmes missions auprès des différentes chancelleries diplomatiques accréditées en Côte d`Ivoire, pour s`impliquer dans la recherche d`une solution pacifique à la crise. Ils devraient continuer, et ne pas se lasser de délivrer des messages de paix, sans parti pris, organiser des séances de prières et, pourquoi pas, y inviter les leaders en conflit pour tenter de les rapprocher. En un mot, ces leaders doivent remettre Dieu au coeur de la résolution de cette crise, pour le bonheur des peuples ivoiriens.

Dieu doit reprendre Sa place dans la résolution de la crise.

Au-delà du forum des confessions religieuses, c`est l`ensemble des guides religieux de Côte d`Ivoire qui doit s`impliquer véritablement dans la résolution de la crise née des élections en Côte d`Ivoire, avant que le pire ne se produise. La position tranchée qui s`observe dans les différents camps au conflit, nécessite que les leaders religieux ivoiriens se réunissent pour remettre le créateur du monde au centre de la résolution de cette crise. La conférence épiscopale, le conseil supérieur des imams, le forum des confessions religieuses, le conseil national islamique, devraient dans une parfaite entente et une union solide, aller au front contre les démons de la division et de la guerre qui menacent la Côte d`Ivoire. Ces religieux devraient se défaire de leurs appartenances politiques, et mettre en avant la foi pour la cohésion de la nation et la paix. Il reste en effet évident que tout homme, même religieux, a des convictions politiques. Mais celles-ci ne sont pas forcément, et ne devraient pas être liées à la religion. Il y a, pour ainsi dire, des musulmans, des chrétiens et des adeptes d`autres croyances parmi les partisans de Laurent Gbagbo, tout comme ceux d`Alassane Ouattara. Même dans leur entourage proche, cette même diversité religieuse est constatée. De sorte qu`une union de nos guides religieux, parlant un même langage de paix, et s`investissant résolument dans la recherche d`une solution pacifique à cette crise, est plus que nécessaire. Cela pourrait davantage inciter Dieu à avoir la main sur la Côte d`Ivoire. Cette initiative des religieux devrait être encouragée par la division constatée actuellement au niveau de l`église catholique. Une division qui donne froid dans le dos, qui démontre tout simplement que la politique est entrée dans l`église, et que Dieu a été mis de côté au profit des hommes politiques. Après l`église catholique, à qui le tour ? Question à méditer.

H. ZIAO
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