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Politique Publié le mardi 11 janvier 2011 | Le Nouveau Réveil

Crise politique post-électorale en Côte d`Ivoire : Sarkozy chez Obama, la Cedeao consulte la Cemac/La Communauté internationale prépare la fin du film Gbagbo

© Le Nouveau Réveil
Le president des Etats-Unis Barack Obama (droite) et le president Français Nicolas Sarkozy a la maison blanche
Comme l'avait dit en son temps un des farouches défenseurs du système de la refondation, le feuilleton électoral ivoirien va de rebondissement en rebondissement depuis 2005, parce que Laurent Gbagbo qui se veut le brave
dicte sa volonté. Mais après le second tour de la présidentielle, qui donne Ouattara vainqueur avec 54,10%, tout indique que la fin du feuilleton approche. Surtout que la Communauté internationale n'entend plus le vrai faux
brave continuer dans son rôle de méchant de luxe.

" Le Président Gbagbo sait très bien que les membres de la communauté internationale ne le reconnaissent plus comme dirigeant. Ses affectations diplomatiques, ces derniers temps, ont été rejetées, ce qui montre clairement
que ses jours (à la tête de la Côte d'Ivoire) sont comptés… ". C'est le président Sierra leonais, Ernest Baï Koroma, un des émissaires de la CEDEAO auprès de Gbagbo et de Ouattara, qui s'exprimait ainsi en fin de semaine
dernière. Pour être des trois présidents ouest-africains envoyés par la CEDEAO pour convaincre Laurent Gbagbo de céder le fauteuil à Ouattara, Baï Koroma est bien placé pour connaître le dégré de détermination de
la CEDEAO. Cette institution qui menace d'user de la force pour déloger Laurent Gbagbo s'il ne s'avise pas de s'en aller pacifiquement. Les Chefs d'Etat et les chefs d'état-major de la CEDEAO multiplient réunions et
concertations dans le cadre des préparatifs des options (diplomatiques et militaires) retenues. La CEDEAO, on le sait, n'est pas seule. L'Union africaine, l'Union européenne, l'ONU ont depuis pris des mesures ciblées contre
Laurent Gbagbo et ses proches qui font obstacle à la démocratie et s'adonnent au massacre des populations civiles. Dans une interview accordée à France 24, le Président Alassane Ouattara n'a pas caché son exaspération devant
le blocage politique de l'après vote. Il a même haussé le ton et " Il est clair que Laurent Gbagbo, aura des problèmes. Il a du sang sur les mains, Laurent Gbagbo. Je souhaite qu'il ait la sagesse d'accepter de partir dans les plus
brefs délais. Autrement, c'est lui qui aura créé les conditions d'une action militaire !... Laurent Gbagbo partira avant la fin de ce mois de janvier ". D'où lui viennent cette assurance et cette force de résistance face à l'armée du
régime de la refondation, pendant que Gbagbo lui-même dit à qui veut l'entendre qu'il est le seul président de la République et que cela n'est nullement négociable ? Certainement de la détermination des siens, mais aussi et
surtout de la Communauté internationale à ne pas laisser voler cette victoire.

Personne ne doit voler la victoire du vainqueur

Pour le monde entier, la Côte d'Ivoire est devenue un défi à la démocratie dans le monde et surtout un test pour les puissances démocratiques de la planète. Elles n'ont pas droit à l'échec, faute de quoi, ce sera la catastrophe
pour tous les autres pays dirigés par des dictateurs prêts à braquer le pouvoir avec quelques militaires radicaux et méchants. C'est dans cette logique que l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique, SEM Philip Carter III, face à
la presse le vendredi dernier, n'a pas mâché ses mots : "… Le président de la République de Côte d'Ivoire, c'est M. Ouattara. C'est aussi l'avis des Etas-Unis. Maintenant, il s'agit de voir comment on peut trouver une solution,
une transition entre le président sortant, Laurent Gbagbo, et le préisident élu, M. Ouattara… ". Le Président français, Nicolas Sarkozy, qui avait donné un ultimatum à Gbagbo mi-décémbre, s'est rendu hier aux Etats-Unis
où il s'est entretenu avec le président Obama sur la question ivoirienne. On a encore en mémoire que vers la fin du mois de décembre, les Etats-Unis et la Grande Brétagne avaient ouvertement dit qu'ils étaient disposés à
apporter un appui logistique si la CEDEAO décidait de mener une action militaire. Avant le passage éclair à Abidjan dans la nuit du samedi à dimanche dernier de l'ancien président nigérian, le général Olusegun Obasanjo,
venu raisonner, lui aussi, Laurent Gbagbo, le président nigérian Johnathan Goodluck et les autorités sud-africaines se sont consultés le vendredi sur la question du départ de Gbagbo. Le communiqué lu par le ministre nigérian
des Affaires étrangères, Odein Ajumogobia dit ceci : " … Nous allons tout faire pour persuader le président Gbagbo de quitter le pouvoir…L'usage de la force légitime pourrait impliquer d'autres membres de la Communauté
internationale… ".

Le défi de la démocratie et du respect des populations

Le lendemain de cette déclaration, le général Obasanjo arrive nuitamment à Abidjan pour dire à Laurent Gbagbo "le caractère inéluctable de l`alternance au sommet de l`Etat ivoirien, la

détermination de l`Afrique à atteindre cet objectif". Pendant qu'Obasanjo était à Abidjan, un autre des envoyés de la CEDEAO en Côte d'Ivoire, le président Béninois, Thomas Yayi Boni, a pris son bâton de pèlerin pour aller
consulter les présidents de l'Afrique centrale, avant que les chefs d'Etats africains, au prétexte du Cinquantenaire du Tchad, se retrouvent en conclave pour arrêter d'autres importantes décisions concertant le départ de Gbagbo
du palais présidentiel. Parallèlement à ce sommet extraordinaire qui ne dit pas son nom, les chefs d'état-major des pays de la CEDEAO se rencontrent en vue de peaufiner leur stratégie d'une éventuelle intervention militaire
pour déloger Gbagbo. A ce rendez-vous strictement militaire, le général Gueu Michel et le colonel-major Mian Gaston représentent l'armée ivoirienne. Comme on le voit donc, la Communauté internationale ne dort pas du
tout. Elle s'organise pour mettre fin, d'une manière ou d'une autre, au braquage du pouvoir par le régime Gbagbo. Elle est d'autant déterminée que le président Ouattara et son gouvernement doivent le plus rapidement se mettre
au travail pour que la Côte d'Ivoire soit remise sur les rails. " … La Côte d'Ivoire n'est pas un problème nigerian, africain ou relevant de la CEDEAO. C'est un problème global parce que des vies humaines sont perdues… ". Pris
sous cet angle, il va sans dire que la Communauté internationale n'est pas prête à reculer, ni à baisser les bras. La fin du film est très proche. Au nom de l'humanitaire.

Ouattara Chérif
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