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Politique Publié le mercredi 12 janvier 2011 | Nord-Sud

Descente de Fds à Abobo-PK 18 - Des policiers et des civils tués

Une descente de Forces de défense et de sécurité à PK 18, hier, a occasionné des échanges de tirs avec des éléments non identifiés faisant des morts dans les rangs des Fds et des civils.

Abobo est en train de mériter son pseudonyme de « Bagdad » tant les descentes de forces de défense et de sécurité (Fds) et les crépitements d'armes à feu y sont légion. Hier encore, des Fds fidèles au président déchu, Laurent Gbagbo, se sont signalés à PK 18, précisément au secteur Bougouniti. On déplore au moins cinq morts dont trois Fds et deux civils. De source militaire, des soldats pro-Gbagbo, 1200 hommes des Crs 1 et 2, de la Bae et de la Dst, se sont rendus dans ce quartier réputé favorable au président élu, Alassane Ouattara, au prétexte de rechercher des armes. L'action commandée depuis la hiérarchie militaire est baptisée « Opération déguerpissement ». Dès 3 heures, la zone est quadrillée mais les Fds n'entreront en action qu'à partir de 6 heures. La consigne reçue est d'entrer dans les cours pour procéder à des perquisitions à la recherche d'armes. « Les éléments ont reçu l'ordre d'être courtois », assure notre source. Au carrefour Diallo, un endroit réputé être un nid de bandits, les hommes en tenue entrent dans les maisons et font des fouilles. Tout se passe sans accroc jusqu'à une cour commune dans le secteur appelé Bougounikin, située entre la pharmacie Saphir et le carrefour Diallo. Là, après la perquisition de toutes les maisons, les enquêteurs demandent à entrer dans une maison dont la porte est close. Les jeunes sur place répondent qu'ils n'ont pas la clé. Les soldats ne veulent pas s'en laisser conter. Une dispute éclate avec leurs interlocuteurs. Les esprits s'échauffent. Et, là… un coup de feu part. Puis un autre et d'autres suivent. Les hommes en treillis quittent précipitamment les lieux. Lorsque les armes se taisent, le corps sans vie d'un lieutenant de la Crs 2 gît au sol. Il a pris une balle à la tête. Un sous-officier, également de la Crs 2 et un autre dont nous n'avons pu avoir l'identité, sont tués. Six soldats sont blessés. Du côté des civils, il y a deux morts. L’agence Reuters parle également de 5 morts là où la hiérarchie militaire soutient avoir perdu deux éléments. C'était, on s'en rend compte, des échanges de tirs entre ces civils et les soldats.
La version donnée par un riverain est différente à certains points. Il soutient qu'hier, la population a été surprise de voir, à son réveil, des éléments de la Crs, de la garde républicaine, de la Bae et de la police judiciaire en faction dans quasiment tout le quartier. « Le secteur était quadrillé depuis 5 heures du matin », confie-t-il. Les soldats restent sans rien faire jusqu'à 7 heures. Et, là… tout se gâte. Ils entrent dans les cours, perquisitionnent les maisons. « Ils prenaient les téléphones mobiles des habitants dans les concessions qu'ils ont fouillées. Et, gare à celui chez qui ils trouvaient des amulettes. Il était traité de rebelle et copieusement battu », ajoute notre interlocuteur. Qui confie que les fouilles ont été ensuite accompagnées de tirs à balles réelles. « Les gens couraient dans tous les sens. Puis, on a constaté qu'il y avait des ripostes aux tirs des Fds. C'était maintenant des échanges nourris entre eux et des hommes en armes que nous n'avons pas identifiés », relate le témoin. Qui révèle avoir appris qu'au secteur Escalier, un convoi de l'Onuci qui se rendait sur place a été contraint par des jeunes à rebrousser chemin.
Selon une autre narration des faits, les hommes en armes étaient à PK 18 dans le cadre de la sécurisation du meeting que devait tenir, dans l'après-midi, Charles Blé Goudé, jeune (sic) activiste proche de Laurent Gbagbo. Leur présence n'étant pas du goût des riverains, explique cette version, ils ont été pris à partie par ces derniers. Ç'a dégénéré jusqu'aux échanges de tirs. Soit ! Pourquoi mettre un dispositif de sécurité si loin pour une manifestation qui devait se dérouler au Parlement d'Abobo, situé au secteur Avocatier?
A 11 heures, le calme était revenu. Les Fds avaient replié. A en croire notre interlocuteur militaire, les tirs nourris qui ont suivi les premiers échanges de tirs consistaient, pour les Fds, à récupérer les corps de leurs camarades tués. Notre interlocuteur parmi les habitants a confié qu'ils mettront en place, la nuit tombée, un système d'auto-défense. L'habitude a donné de voir que dans ce genre de situation, les Fds attendent de bénéficier de la couverture de la nuit pour se venger. La liste des morts pourrait s'allonger.

Bamba K. Inza

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