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Politique Publié le mercredi 12 janvier 2011 | Le Patriote

Boa Edjampan (Président du Conseil Général d’Abengourou) catégorique: “Gbagbo ne comprend que la loi de la force”

© Le Patriote Par Aristides
Pré-campagne électorale du RHDP : Alassane Ouattara rencontre les cadres du Moyen-Comoé
Samedi 13 novembre 2010. Abidjan. Maison du RHDP, à Cocody. Dr Alassane Ouattara rencontre les cadres du Moyen-Comoé dans le cadre des préparatifs de la campagne électorale du 2è tour de la présidentielle. Photo: Alassane Ouattara (G) et Amoakon Edjampan Thiémélé (D)
Boa Amoakon Tiémélé Edjampan, vice-président du Pdci-Rda, a conduit la campagne du président Alassane Ouattara au second tour dans le Moyen Comoé. Il était face à la presse récemment. Le député d`Abengourou commune n`est pas passé par quatre chemins pour dire ses vérités à Gbagbo face à la situation politique de l`heure.
Q : Monsieur le président Edjampan, vous êtes diplomate, aujourd`hui comment jugez-vous toutes les voies diplomatiques pour dire à Gbagbo de quitter le pouvoir ?
Boa Tiémélé Edjampa : Je me félicite que, pour une fois, les choses ne se sont pas faites en catimini. La communauté internationale a pu prendre toute la mesure du drame ivoirien. C`est devant les cameras du monde entier que les partisans de M. Gbagbo ont déchiré les documents de la CEI pour empêcher cette institution de proclamer les résultats et quelques temps après, ils se plaignent du fait que la CEI n`a pas proclamé les résultats à temps. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Il ne faut pas faire des bêtises et en même temps vouloir les bénéfices de ses bêtises. Donc, je suis heureux que devant la communauté internationale, ils aient posé de tels actes qui montrent manifestement qu`ils savaient les résultats des commissions électorales locales et régionales. Ils se sont opposés. Et comme il fallait trouver une solution pour que la CEI puisse proclamer ses résultats devant le public, c`est ce qui a été fait et je pense que c`est cela qui nous a aidé pour la première fois. Puisque tout le monde avait les PV de toute les CEI locales et régionales pour dire que Monsieur Alassane a gagné les élections à plus de 54%. Vous voyez, une élection de cette nature avec un taux de participation de plus de 80%. Cela ne s`est vu nulle part. Donc en général, quand on dit 80%, c`est le parti au pouvoir qui a eu ce taux. Ce taux de participation signifie que le peuple de Côte d`Ivoire s`est prononcé. On ne peut pas banaliser cela en permettant à une institution fut-elle le conseil constitutionnel qu`on n`a pas voté correctement et inverser les résultats. La communauté internationale a été mise devant les faits accomplis que M. Gbagbo a fait un coup d`Etat électoral. Nulle part dans la constitution ivoirienne il est écrit que le conseil constitutionnel est au-dessus de la CEI. Chacun joue son rôle et l`institution clé pour l`organisation des élections, c`est la CEI créée par la constitution. Ce sont les résultats de ses travaux qui sont transmis au conseil constitutionnel puisqu`il faut toujours les recours pour ceux qui ne sont pas contents. Son seul rôle, c`est d`examiner ses plaintes et si elles sont fondées d`annuler les élections mais pas en supprimant une partie de l`électorat. Tout cela a permis à la communauté internationale de prendre position fermement, clairement en faveur de celui qui a été élu, c`est-à-dire M. Alassane Ouattara. Je sais que la diplomatie a des ressorts. Il n`est jamais trop tard pour continuer à utiliser la voie diplomatique. Mais ici, le Monsieur qui est en face de nous qui traite la diplomatie comme un jeu de bûcheron, on ne peut obtenir grande chose. Beaucoup l`oublie. C`est la communauté internationale qui nous a aidées à avoir ces élections en apportant ses moyens matériels, humains pour que nous puissions le faire. Monsieur Gbagbo a perdu les élections, alors qu`il ait l`humilité de le dire s`il se dit enfant des élections. Ça veut dire que, c`est les élections qui lui donnent le pouvoir alors qu`il accepte qu`il a perdu.
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Q : Les envoyés de la CEDEAO et de l`UA n`ont jamais écarté l`option militaire pour déloger Gbagbo, malgré la diplomatie. Quel est votre avis ?
BTE : Il faut que Monsieur Gbagbo parte. On ne peut pas se mettre au travers de la volonté populaire au vu et au su de tout le monde et rester dans sa cage en train d`aboyer tous les jours. Monsieur Gbagbo a atteint ses limites. Il faut qu`il s`en aille. Et comme je l`ai dit tout à l`heure, la diplomatie ne s`arrête pas. Peut-être la force, parce qu`il a déjà utilisé la force. Je prends l`exemple de tous ceux qui sont morts, près de 200 morts depuis le deuxième tour, sans compter les milliers de blessés. Il a utilisé la force en suspendant tous les médias internationaux et même certains médias nationaux. C`est la preuve de la force. Puisqu`on veut empêcher les ivoiriens de savoir ce qui se passe et en même temps on développe une politique de harcèlement, de xénophobie, de menaces des populations vivant en Côte d`Ivoire. Ce qui indique clairement que Monsieur Gbagbo ne comprend que la loi de la force. Si c`est cela qui doit mettre fin à cette affaire on va y arriver….

Q : Gbagbo est entouré de la Garde républicaine, de miliciens et de mercenaires. L`option militaire n`est-elle donc pas risquée?
BTE : Je suis heureux de l`entendre et de voir d`ailleurs que tout le monde l`a constaté et que ce ne sont pas les FDS qui massacrent les Ivoiriens. Tout le monde sait aujourd`hui que ce sont les miliciens de Gbagbo, sa garde prétorienne et ses mercenaires qu`il a fait venir d`Angola et du Libéria qui tuent les ivoiriens. La commission des droits de l`homme, les Nations Unies l`ont vu (...). Ceux-là auront des comptes à rendre à la Côte d`Ivoire et au monde entier. La garde prétorienne, les miliciens, les mercenaires ont tous joué leur rôle. Il faut qu`on mette l`accent sur ceux-là pour que nos forces de défense et de sécurité ne soient pas salies.

Q : Le RHDP a lancé un mouvement de protestation générale jusqu`au départ de l`ancien président. Au niveau du Moyen Comoé, comment les choses se passent-elles ?
BTE : Nous avons commencé, nous sommes prêts. Nous avons fait les démarches auprès de tous ceux qui comptent : fonctionnaires, société civile, travailleurs ordinaires. Je pense que c`est ce qu`il faut pour que le pouvoir actuel cesse. Parce que les pressions faites au niveau international sont bonnes. Les pressions faites au niveau de la gestion courante ne disent rien à Gbagbo pour le moment, il faut l`appuyer par une pression populaire pour dire que ce régime est illégal et illégitime, et qu`il ne faut pas répondre à ses sollicitations. Il faut le laisser patauger dans sa boue jusqu`à ce qu`il disparaisse. Donc, je suis convaincu que le message sera entendu par tous.

Q : Quel est votre regard sur la télévision ivoirienne ?
BTE : C`est la forme de violence utilisée par Monsieur Gbagbo. La télévision aujourd`hui c`est la télévision des mille collines en Côte d`Ivoire. Ne passent que ceux qui veulent se courber devant M. Gbagbo. Ne passent que ceux qui ont des comptes à rendre à M. Gbagbo. Quand je vois des prétendus pasteurs, des gens de la société civile venir dire : il faut faire ceci par rapport à la constitution, je souris. Ils ne connaissent pas la constitution. Ce ne sont pas des juristes .J`ai même entendu un dire que c`est la constitution seulement qu`il connaît. Mais, il ne la connaît pas. Qu`il lise au moins la constitution comme ça, il saura la différence entre les deux choses : l`Assemblée nationale et le Président existent mais, le Président ne peut pas dire que l`Assemblé Nationale n`existe pas et vice-versa. C`est trop simpliste et même méchant pour le peuple de Côte d`Ivoire. Quand on a des centaines de morts, des personnes qui sont tuées parce qu`ils ont manifesté les bras nus et qu`on vient dire c`est la constitution, il faut l`appliquer on n`est pas pour la justice. On est pour le désordre et la violence et ça, il faut le dire pour que cela ne se reproduise pas. Ce n`est pas la télévision digne de la Côte d`Ivoire.

Interview retranscrite par la cellule de communication du Rhdp d`Abengourou

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