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Politique Publié le mercredi 12 janvier 2011 | AFP

Couvre-feu dans deux quartiers d`Abidjan après des violences

© AFP
Crise post-électorale : encore des morts à Abidjan
Mercredi 12 janvier 2011. Abidjan. Affrontements meurtriers entre des éléments des Forces de défense et de sécurité et la population dans la commune d`Abobo.
ABIDJAN - Un couvre-feu a été instauré mercredi soir dans des quartiers d`Abidjan après des affrontements qui ont fait en deux nuits au moins onze tués, dont huit parmi les forces de l`ordre, nouvel accès de violences dans une crise politique ivoirienne toujours sans issue.

Le couvre-feu a été "institué dans les communes d`Abobo et d`Anyama" de
19H00 (locales et GMT) à 06H00 et sera en vigueur jusqu`à vendredi, selon un décret du président sortant Laurent Gbagbo, lu à la télévision publique
ivoirienne.

Fief d`Alassane Ouattara, rival de M. Gbagbo pour la présidence, Abobo
(nord d`Abidjan) a été ces deux dernières nuits le théâtre de violents affrontements entre des éléments armés et des membres des Forces de défense et
de sécurité (FDS) fidèles à M. Gbagbo.

M. Ouattara est également fortement implanté dans le quartier voisin
d`Anyama.

Le chef d`état-major des FDS a accusé le camp Ouattara d`être à l`origine
de ces "attaques armées assimilées à des actes de guerre", qui placent ses
forces en position de "légitime défense".

Six policiers et un civil ont été tués dans la nuit de mardi à mercredi,
selon un bilan donné par le ministère de l`Intérieur, et deux civils et deux FDS la nuit précédente.

Les policiers tués dans la nuit de mardi à mercredi ont été "attaqués" au
lance-roquettes RPG 7, selon une source policière.

Un agent de sécurité d`une agence bancaire a également été tué, ont
constaté des journalistes de l`AFP. Son corps gisait sur le toit d`une maison
où il s`était réfugié quand il y a eu des tirs et a été atteint par une balle,
selon des témoins.

La même nuit à Abobo, trois Casques bleus de la force onusienne en Côte d`Ivoire (Onuci) ont été "légèrement blessés" dans une "embuscade" tendue par
les forces pro-Gbagbo, a affirmé l`Onuci.

Des échanges de tirs "violents" ont été entendus entre minuit et 02H00,
selon des témoins. Des coups de feu sporadiques ont continué dans la matinée et le calme était revenu l`après-midi.

Quatre véhicules calcinés, dont deux camionnettes des forces de sécurité,
gisaient sur le bord d`une voie express.

Ces violences illustrent un peu plus la persistance de la crise dans
laquelle la Côte d`Ivoire est plongée depuis l`élection présidentielle du 28 novembre, pour laquelle tant Laurent Gbagbo qu`Alassane Ouattara reconnu par
la communauté internationale revendiquent la victoire.

Elles interviennent alors qu`une nouvelle médiation africaine est attendue ce week-end à Abidjan, avec la venue du Premier ministre kényan Raila Odinga.

Après un entretien à Nairobi avec le président de la commission de l`Union
africaine Jean Ping, M. Odinga a "une nouvelle fois" estimé que le recours à
la force contre M. Gbagbo devait être considéré comme un dernier recours.

Le président sortant est sous la menace d`une opération militaire, actuellement en préparation au niveau de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), s`il ne cède pas le pouvoir à son adversaire.

Mais les présidents guinéen Alpha Condé et bissau-guinéen Malam Bacaï Sanha ont appelé à un "règlement pacifique". La force n`est "pas la solution", a aussi jugé le président tchadien Idriss Deby, tout en considérant M. Ouattara
comme vainqueur de l`élection.

La crise postélectorale a fait environ 200 morts depuis la mi-décembre, selon un bilan publié la semaine dernière par l`ONU.

Dans un entretien à la chaîne de télévision française Canal+, M. Gbagbo a affirmé que "la Côte d`Ivoire n`est pas au bord d`un bain de sang, n`est pas
au bord d`une guerre civile, n`est pas au bord d`un génocide".

Par ailleurs, l`ex-puissance coloniale française a pris le risque de
nouvelles tensions avec le camp Gbagbo en entérinant la nomination par M.
Ouattara d`un nouvel ambassadeur ivoirien à Paris, Ali Coulibaly, un ancien

journaliste qui était jusque-là son conseiller diplomatique.
Pour Paris, il remplace Pierre Kipré, un proche de Laurent Gbagbo.
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