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Politique Publié le jeudi 13 janvier 2011 | AFP

Côte d`Ivoire: le face-à-face se durcit entre ONU et camp Gbagbo

© AFP
Les forces de L`ONU (ONUCI) patrouille la veille du 31 décembre 2010
ABIDJAN - Le face-à-face entre l`ONU et le camp de Laurent Gbagbo ne cesse de se durcir depuis la présidentielle de novembre en Côte d`Ivoire, la mission de paix, l`Onuci, se retrouvant au coeur de la bataille entre le chef d`Etat sortant et son rival Alassane Ouattara.

Après quelques incidents sérieux qui l`ont visée ces dernières semaines, en particulier dans les rues d`Abidjan, le pic de tension a été atteint jeudi, selon la mission.

Deux véhicules de l`ONU ont été incendiés à Abidjan par des partisans de M. Gbagbo et trois ont été endommagés, notamment une ambulance, dont le passager a été blessé à la tête, a affirmé l`Onuci.

Alors que le secrétaire général de l`ONU Ban Ki-moon et les Etats-Unis ont exprimé leur indignation, le gouvernement Gbagbo, qui exige le départ de cette force, n`a fait état que d`un véhicule brûlé.

Mission de paix déployée depuis 2004 dans le pays et appuyée par la force française Licorne, l`Onuci (9.500 éléments actuellement) s`est très fortement impliquée dans le processus qui a conduit à la présidentielle du 28 novembre.

L`ONU ne s`est pas contentée d`apporter, comme dans d`autres pays, un soutien logistique à l`organisation de ce scrutin reporté depuis 2005 et censé clore une décennie de crise politico-militaire. Elle a pris la lourde responsabilité de "certifier" les résultats.

Ce fut chose faite le 3 décembre quand le chef de l`Onuci, Choi Young-jin, a validé les résultats de la commission électorale ivoirienne donnant M. Ouattara largement vainqueur. Il rejetait du même coup la décision du Conseil constitutionnel, juridiction nationale suprême qui, après avoir annulé
partiellement ces chiffres au nom de "fraudes", a proclamé élu M. Gbagbo.

Depuis lors, la mission est accusée par le camp Gbagbo d`"ingérence" et de parti pris pro-Ouattara.

"En certifiant les résultats, l`ONU a endossé le mauvais rôle", souligne auprès de l`AFP une source sécuritaire occidentale. A l`image des Nations unies, la quasi-totalité de la communauté internationale reconnaît M. Ouattara comme président légitime.

Longtemps dans une posture - sans grand risque - d`accompagnement du processus de paix, l`Onuci se retrouve désormais en première ligne.

Rien ne résume mieux cette situation que la présence de blindés frappés du sigle "UN" (Nations unies) devant l`entrée du Golf hôtel d`Abidjan, QG du camp Ouattara.

Au côté d`éléments de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), quelque 800 Casques bleus protègent cet établissement soumis depuis environ un mois à un blocus des forces de l`ordre loyales à M. Gbagbo.

Le 18 décembre, le président sortant a montré aux Casques bleus la sortie: l`accusant de soutenir militairement le camp Ouattara et d`avoir ainsi trahi sa mission d`impartialité, il a réclamé le départ de l`Onuci, comme de Licorne.

Mais New York - à l`instar de Paris - a ignoré cet appel d`un président qu`elle ne reconnaît pas.

M. Gbagbo a répété qu`il entendait obtenir par la "voie diplomatique" le retrait de la force onusienne, qu`il accuse d`avoir tiré sur la foule début janvier à Abidjan. Mais ses partisans ont manifesté physiquement jeudi leur hostilité à l`encontre de l`Onuci.

Puissant instrument du camp Gbagbo, la télévision publique RTI développe un discours anti-Onuci virulent. La mission y est décrite en ennemie des Ivoiriens et de la "souveraineté" nationale, tandis que Licorne est pour l`heure plutôt épargnée.

De son côté, l`Onuci, comme l`ONU, a adopté une attitude nettement plus réactive et un discours plus agressif, qui tranche avec sa prudence des dernières années. Elle semblait alors prendre garde à ne fâcher aucun camp.
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