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Politique Publié le vendredi 14 janvier 2011 | Soir Info

Crise post-électorale - Gbagbo-Ouattara - A qui le dernier mot ?

Pour qui sonne le glas ? Pourrait-on s’interroger, à l’instar d’Ernest Hemingway, célèbre écrivain américain, Prix Nobel de littérature en 1954, pour son ouvrage du même nom, relativement à la crise politique, qui oppose Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Crise née de la proclamation des résultats du second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010. Le candidat de Lmp ( La majorité présidentielle) et celui du Rhdp ( Rassemblement des houphouëtiste pour la démocratie et la paix) se livrent l’une des guerres les plus surréalistes en Afrique, autour d’un fauteuil présidentiel qu’ils revendiquent, après qu’ils eurent été proclamés, tous les deux vainqueurs par le Conseil constitutionnel et par la Commission électorale indépendante ( Cei). Depuis, le cœur des Ivoiriens bat la chamade, quant à l’issue de cette crise qui a déjà fait de nombreux morts et des milliers de refugiés, selon l’Onuci. Depuis
avant-hier, le quartier d’Abobo est le théâtre d’affrontements meurtriers opposant des éléments des Forces de défense et de sécurité ( Fds) à des hommes lourdement armés. Faisant de nombreux morts de part et d’autre. Le pays retient son souffle… Une chose reste pourtant sûre dans cette guerre, l’un des deux présidents proclamés, va tomber de très haut. Et c’est pour ce dernier, que tinte la cloche de la chute en ce moment. Mais, seul le rapport de force entre les deux protagonistes, décidera du sort de l’un et de l’autre. Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara semblent combattre à armes égales en ce moment. Mais dans les deux camps, les militants sont gagnés par la peur, le doute et les inquiétudes. Dans le camp de Gbagbo, comme chez celui de Ouattara, la sérénité semble plus ou moins en berne. S’il est vrai que Laurent Gbagbo est en train d’être épluché de nombre de pouvoirs par la communauté
internationale, avec, notamment, la chasse faite à ses ambassadeurs, le gel de présumés avoirs, etc.. avec à la clé, des interdictions de voyages, il reste qu’il contrôle l’essentiel du pouvoir à l’intérieur du pays. Ce qui constitue un avantage non négligeable pour lui, par rapport à son adversaire. Adversaire confiné dans un hôtel et quasi orphelin des réalités de « dehors ». Laurent Gbagbo garde la haute main sur l’administration, sur l’armée qui lui voue un respect souverain et une fidélité sans faille. Il a pour lui, la rue et les médias à capitaux publics. L’accès de Gbagbo aux comptes ivoiriens à la Bceao est bloqué par Ouattara, mais il continue cependant, de contrôler les revenus fiscaux et douaniers, ainsi que ceux du cacao, du café et du pétrole. Ce qui lui permet de faire face aux dépenses courantes de l’Etat. « Nous tenons le bon bout », avait lancé récemment M. Amoikon Ettien son ministre
des Ntic. « Dans ce conflit, on peut perdre une bataille, mais pas la guerre. Nous n’allons pas perdre cette guerre. C’est vrai que la France est une puissance atomique et financière, mais nous avons des alliés qui dorment tranquillement et qui attendent. Ils réagiront le moment venu. Nous tenons le bon bout. », avait ajouté le ministre à l’occasion de l’assemblée fédérale du Fpi ( Front populaire ivoirien).

« Régime fini »

Dans le camp de Ouattara, on estime que « le régime de Gbagbo n’est rien d’autre qu’un château de cartes qui va s’écrouler avant la fin de ce mois de janvier 2011 », soutient Patrick Achi sur une chaîne de télé américaine. Au Golf hôtel où son gouvernement tourne comme un ours en cage depuis l’éclatement de la crise, Alassane Ouattara a le cœur bien accroché, convaincu que « le pouvoir de Gbagbo ne tient plus que sur un fil ». « Nous avons la situation en main. Les jours de Gbagbo sont comptés, comme l’a d’ailleurs dit un médiateur de la Cedeao », nous confie un juriste proche de Ouattara. Dans cette crise, le Président déclaré vainqueur par la Cei (Commission électorale indépendante), domine son adversaire au plan diplomatique. Les Nations unies, comme la quasi-totalité de la communauté internationale, considèrent Alassane Ouattara comme le Président légitime de la Côte d’Ivoire. Et alors qu’il
n’est même pas installé au palais présidentiel, il a réussi la prouesse de faire accréditer auprès de certains pays, ses ambassadeurs. Idem même auprès des Nations unies où siège désormais son ambassadeur Youssouf Bamba. Au niveau de l’Union européenne, Ouattara est également à la baguette, pour obtenir le départ de tous les ambassadeurs nommés par son adversaire. L’option militaire, pour « déloger Gbagbo », est toujours sur la table. Mais vraisemblablement, la mise en œuvre connaît des difficultés. Néanmoins, Youssouf Bamba accrédité auprès de l’Onu par le patron de Soro Guillaume, s’est dit convaincu que « l’administration Ouattara obtiendra très prochainement le contrôle de chaque structure de l’Etat de Côte d’Ivoire. Je ne pense pas que M. Gbagbo ait beaucoup de marge de manœuvre. Sa marge de manœuvre est de plus en plus étroite », a-t-il dit. Par le fer et par le feu, les deux Présidents
proclamés, se battent. Qui aura le dernier mot ? Est-ce Gbagbo ? Est-ce Ouattara ? Qui vivra, verra.


Armand B. DEPEYLA
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