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Politique Publié le samedi 15 janvier 2011 | Le Patriote

Sur une col : Les galons de la mort

Même en tenant compte de l’habituelle pudeur des chiffres officiels, le bilan de ce qu’on s’accorde à appeler ici la crise post électorale, est tout de même pour le moins lourd. 230 morts là où il faut peut-être s’attendre à près du double, voire même, du triple. Car à la vague de tueries perpétrées de notoriété publique par la soldatesque – mercenaires et miliciens y compris – de Gbagbo depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, il faut ajouter les décomptes officieux dont ceux des trois charniers annoncés, mais restés cependant virtuels du fait des obstacles volontairement dressés (par les mêmes cerbères de l’ex-chef de l’Etat) sur le chemin de leur découverte formelle.

On peut donc le dire, avec un effroi certain, notre pays prend progressivement ses marques sur le chemin d’un génocide dont la principale cible a un visage : Alassane Ouattara, et un corps : ses nombreux partisans, qui tombent comme des mouches, chaque jour que Dieu fait.

Jusque-là donc, les crépitements meurtriers de canon ne venaient que d’un seul camp, en direction d’un seul autre. Les hommes en armes de Gbagbo prenaient presque plaisir à cueillir, à chaud comme à froid, les supporters (ou considérés comme tels) du Président élu de Côte d’Ivoire.

Pour ainsi dire, la rivière le sang qui se jetait vers la lagune Ebrié, ne venait que d’une source. De même que le torrent de larmes et les accès de colère qu’elle suscitait. Du côté de ceux qui occasionnaient ces drames quotidiens, c’était l’impassibilité, le flegme. Mille et une levées de boucliers n’y avaient rient fait. Cela entrait dans l’ordre normal des choses. Ceux qui jetaient les affreux aux trousses de pauvres citoyens aux mains nues se muraient dans un silence morbide.

On parlait d’assurer la sécurité d’une population, qui se demandait si sécurité rimait à les massacrer. D’autant qu’aucun mot de compassion ne venait atténuer la douleur des parents des victimes.

Mais voilà que l’autre jour, la fameuse LMP TV, toutes affaires cessantes, nous donne à regarder le chef d’Etat major de notre armée, le regard mauvais, criant sa colère.

Renseignement pris, dans leur dernier retranchement, obéissant en cela à l’instinct de survie face à un énième assaut meurtrier contre elle, la population s’est résolue à se défendre. Et comme l’attaque est la meilleure forme de défense, pour une fois, des victimes sont enregistrées chez les agresseurs habituels.

La leçon en est simple : la vie humaine est unique. Le souffle de vie est le même pour tous, il ne porte ni de galon ni de treillis. Il est l’émanation de Dieu, Lui seul. Les forces de l’ordre doivent protéger et non agresser encore moins ôter la vie des citoyens.

C’est pourquoi, on est toujours autant étonné de cette promptitude chez nos agresseurs à vouloir chasser de notre pays, dès la moindre incartade, les forces étrangères, ONU et Licorne notamment, justement là pour renforcer cette protection. Qu’est-ce qu’il en serait de nous si ces braves gens venaient à partir ?

Koré Emmanuel
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