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Politique Publié le samedi 15 janvier 2011 | Le Patriote

Mise au point à la presse : Les évêques récusent les accusations de partialité

Depuis un certain temps, nous notons des attaques verbales et écrites répétées de la part de certains journaux et de certains acteurs de la vie sociopolitique contre l’Eglise catholique et contre sa hiérarchie.

Si nous avons par souci de dépassement et d’apaisement observé une attitude de réserve vis-à-vis de ces écrits et n’avons pas réagi, c’est parce que nous savons que les propos prêtés par les journalistes relatant des entretiens ne traduisent pas toujours fidèlement les propos initiaux de leurs auteurs.

Cependant, la virulence et la régularité des allégations semblent prendre l’ampleur d’une propagande savamment programmée, ayant atteint un point d’extrême gravité qui mérite que nous réagissions. Ne dit-on pas que lorsque l’on danse auprès d’un aveugle, il faut de temps à autre, lui marcher sur les pieds pour qu’il sache qu’il n’est pas seul sur la piste de danse.

En effet, que cherche-t-on réellement ? Quelle volonté se cache derrière ces écrits et propos malveillants ?

Nous doutons fort que l’appel des évêques et l’article de Mgr LEZOUTIE, puissent autoriser le Nouveau Réveil et M. Venance KONAN à classer les évêques de Côte d’Ivoire en deux catégories opposées : l’une corrompue, à la solde de LMP et l’autre composée de quelques dignes pasteurs au service de la vérité. Selon eux quatre prélats seraient trempés dans de scabreuses affaires de corruption et de concussion.

- le cardinal Bernard AGRE serait à la tête de plusieurs entreprises prospères et attendrait en sus, les dividendes de la construction du pont de Jacqueville dont il aurait négocié le contrat avec des bailleurs de fonds.

- Mgr Jean-Pierre KUTWA et Mgr Boniface ZIRI auraient reçu respectivement 200 000 000 et 100 000 000 de francs CFA

- Mgr Joseph AKE aurait détourné pour son propre usage, 400 tonnes de ciment destinées par le pouvoir LMP à l’ensemble de la Conférence Episcopale.

Au sujet des prétendues prébendes octroyées à certains évêques, il serait facile au camp LMP de rétorquer que les autres que l’on présente comme des « Messieurs Propres », ont dû certainement bénéficié des largesses du RHDP, pour parler et agir comme ils l’ont fait. Mais en définitive, quelles preuves avons-nous pour accuser ainsi les uns ou les autres ? Aucune ! Toutes ces affirmations sont juste des lapins que tels des magiciens, nous sortons tous de nos chapeaux, pour disqualifier certains dans une course dont l’objectif reste en définitive le même pour tous : la paix pour la Côte d’Ivoire. En fait de corruption il n’en est rien.

La somme de 200 000 000 FCFA dont-il s’agit, n’est pas un don à Mgr Jean-Pierre Kutwa, mais une contribution de l’Etat de Côte d’Ivoire à l’organisation de l’assemblée constitutive de la CERAO - (Conférence Episcopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest) RECOWA (Regional Episcopal Conference West-Africa) consacrant la fusion de toutes les conférences épiscopales nationales francophones, anglophones et lusophones de l’Afrique de l’Ouest) qui aurait dû se tenir à Yamoussoukro, du 07 au 15 décembre 2010. Le budget prévisionnel de cette assemblée s’élevait à 300 000 000 millions FCFA. Cette rencontre devrait rassembler plus de 300 participants venus d’Afrique et des autres continents. Vous conviendrez avec nous que, ce n’est pas la première fois que l’Etat apporte son soutien à une confession religieuse dans l’organisation d’événements importants qui marquent son existence. C’est une coutume en Côte d’Ivoire depuis le président HOUPHOUET-BOIGNY, de vénérée mémoire. Si les règles ont changé aujourd’hui, qu’on nous en informe tous. Par ailleurs, quand on sait à quel point l’archevêque d’Abidjan s’est investi dans la médiation avec le collectif des religieux pour des élections apaisées, il n’est pas juste de le traiter de cette façon.

S’agissant des 100 000 000 FCFA et des 400 tonnes de ciments octroyés respectivement à Mgr Boniface ZIRI et à Mgr Joseph AKE, ce sont des allégations purement mensongères et des accusations malveillantes.

Quant au cardinal AGRE, il suffit de faire un tour chez lui, pour comprendre que ce qui est dit de lui n’est pas vrai.

Pour revenir aux différentes interventions de nos évêques, nous regrettons que les prises de position individuelles de ceux-ci aient donné lieu à de telles interprétations et allégations.

Contrairement à ce que peut laisser croire l’apparence, nous tenons à assurer l’opinion que fondamentalement, la Conférence épiscopale de Côte d’Ivoire n’est pas divisée sur l’essentiel. Les évêques sont tous des pasteurs consciencieux qui, dans la recherche de la paix que tous nous désirons pour notre pays, explorent et proposent chacun, à la lumière de la Bonne Nouvelle, la voie qu’il croit la meilleure pour y parvenir.

Leurs interventions peuvent se ressentir de leur personnalité et surtout de la conjoncture concrète de leur diocèse, et pencher plus en apparence dans un sens que dans un autre. Mais leur objectif commun reste le même : une solution juste et pacifique à la crise politique actuelle. Il est bon de rappeler que l’appel des évêques de Côte d’Ivoire au calme et à l’apaisement lancé aux ivoiriens le 03 janvier 2011, est le fruit d’une réunion de l’ensemble de l’épiscopat ivoirien et non de quatre d’entre eux comme le font croire certains articles de journaux. En conséquence, plutôt que de les opposer pour jeter la confusion dans l’esprit des fidèles, attiser inutilement des haines et des inimitiés dans l’ensemble de la communauté nationale, nous gagnerions tous à rechercher la complémentarité de ces interventions livrées à notre réflexion. Il y a déjà suffisamment de tension dans le pays. Personne n’a intérêt à en rajouter. Le faire en discréditant nos pasteurs, ce serait percer des barques de sauvetage en plein naufrage, car en dernière instance, on finit toujours par faire appel aux hommes de Dieu, toutes religions confondues, pour aider à trouver des solutions consensuelles aux conflits humains.

Ce qui se passe aujourd’hui avec l’interprétation du message de nos évêques, est pareil à l’histoire des dix aveugles partis découvrir un éléphant. L’un touche la queue et en conclut que l’éléphant, c’est comme une grosse corde ; un autre touche la trompe et se convainc que l’éléphant, c’est comme un gros tuyau mou. Un troisième palpe les oreilles et pense que l’éléphant est pareil à de larges feuilles. Et ainsi de suite… Chacun tient sa vérité. Mais tous n’auront la vérité toute entière que s’ils acceptent de mettre ensemble leur vérité personnelle qui n’est en fait qu’une parcelle de la Vérité. C’est à vous, qui avez en mains les grands moyens de communication, qu’il revient de faire pour nous cette synthèse et cette conciliation. Le devoir de la presse, de toute presse qui se veut constructive en ces périodes troubles notamment, c’est d’éteindre les incendies plutôt que de les allumer, d’étouffer les foyers de discorde plutôt que de les attiser.

On accuse certains de nos évêques de partialité pour avoir demandé le respect des institutions.

En quoi ont-ils fauté ? N’est-ce pas l’exemple que les deux candidats nous ont eux-mêmes donné, lorsqu’ils ont recouru au Conseil Constitutionnel pour se faire reconnaître chacun comme président légitime, l’un par l’investiture au palais, l’autre par courrier demandant l’homologation de son investiture au Golf Hôtel ? Si nous instaurons la paix au prix d’oppositions manichéennes, nous y parviendrons peut-être. Mais ce ne sera jamais qu’une paix partielle. Une telle paix laissera toujours une profonde fracture dans le tissu de notre société et sera à coup sûr, le ferment de nouveaux conflits dans un futur plus ou moins proche, parce que non construite sur des données objectives.

Pour la Côte d’Ivoire qui demeurera après nous et non pour des partis ou des individus qui passeront d’ici peu, pour les sans voix, Tiers-État obscur et besogneux, qui payent le plus lourd tribut de nos dérives, pour les jeunes manipulables à merci qu’on envoie sans cesse à la mort, restons tous mesurés dans nos propos. Arrêtons d’attiser la haine et d’allumer les incendies. Il est possible malgré nos différences et si nous le voulons, de réaliser pour notre patrie, la prophétie d’Isaïe : « De leurs épées ils forgeront des socs et de leurs lances des faucilles. Jamais, nation contre nation ne lèvera l’épée. Ils n’apprendront plus la guerre. » Is 2, 4. C’est sans doute ce qu’il faut à notre peuple qui n’a déjà que trop souffert.

Que Dieu nous donne sa Paix.

Commission Episcopale des moyens de communication de l’Eglise Catholique de Côte d’Ivoire
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