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Politique Publié le lundi 17 janvier 2011 | Le Mandat

Souveraineté/ L’Honorable Séri Bi Guessan Bernard ses vérités à Yao N’Dré : Le respect de la souveraineté passe par la vérité

© Le Mandat
Résultat des présidentielles 2010 : Paul Yao N`Dré, Président du Conseil Constitutionnel proclamant les résultats définitifs
Depuis le 28 novembre 2010, notre pays la Côte d’Ivoire vit un bicéphalisme prononcé, au sommet de l’Etat, qui risque de l’emporter si l’on n’y prend garde. De quoi s’agit-il ?

Le Dr Alassane Ouattara est proclamé vainqueur à l’issue du 2ème tour de l’élection présidentielle, par la CEI, structure chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire. Les résultats ont été certifiés comme l’avait décidé l’ONU, sur recommandation des ivoiriens eux-mêmes, comme étant conforme à la volonté exprimée par le peuple.

Mais avant, le conseil constitutionnel avait proclamé les résultats en faveur du candidat de LMP non sans avoir éliminé les voix de 7 départements du Nord et du Sud de notre pays. Cette forfaiture a mis en branle la machine de la communauté internationale qui voit en cet acte le massacre de la démocratie, qui risque de faire tâche d’huile dans la sous région, pourquoi pas, en Afrique. Pour être en position de force, le Président sortant et le président du conseil constitutionnel ont agi avec empressement jusqu’à investir monsieur Gbagbo Laurent, en l’espace de deux jours.

J’avoue avec sincérité n’avoir pas la formation nécessaire pour m’engager dans un débat purement juridique.

Même si, en tant que ingénieur en urbanisme et détenteur d’une maîtrise de recherche en géographie urbaine, j’ai une connaissance approfondie en matière de droit d’urbanisme et de droit foncier. Par contre, la fonction de député que j’exerce depuis dix ans m’a permis de côtoyer d’éminents juristes tant parmi les députés que dans les rangs des commissaires du gouvernement.

J’ai donc appris modestement qu’une loi est prise pour créer et consolider la cohésion sociale indispensable à la vie d’un peuple. Par conséquent, une loi a deux composantes essentielles, l’esprit et la lettre, qu’il faut prendre en compte dans l’exploitation de cette loi. Il faut lire le droit en tenant compte de l’esprit qui a animé le législateur au moment du vote de cette loi. Car une loi est prise pour résoudre un problème dans l’intérêt du peuple et non dans celui d’un individu.

Le Président du conseil constitutionnel a tellement voulu arranger son ami qu’il a lu le droit à moitié.

Les articles du code électoral ont été exploités sauf l’article 64 qui explique bien ce qu’il fallait faire en cas de contentieux. Malgré l’intervention faite dans ce sens par les grands juristes, comme le P Wodié, aucune réponse n’a été donnée par LMP. C’est bien étonnant pour des gens qui, d’ordinaire prompts à répondre. Alors, au lieu de demander que des personnes étrangères viennent faire une évaluation par rapport à la crise poste électorale pour situer la vérité, ce serait une ingérence impardonnable, que LMP répondent à ces quelques questions que les ivoiriens se posent.

Nous savons que le FPI, dans sa logique de conserver le pouvoir aussi longtemps que le PDCI a concocté un plan depuis belle longtemps. Il a voulu contrôler la CEI, Commission Electorale Indépendante, en introduisant, comme membres, les représentants de tous les ministères détenus par le FPI. Même ceux qui n’ont rien à voir avec les élections. Nous avons passé des nuits blanches à faire obstruction à ce projet. Il ne restait donc

qu’une seule solution, celle de passer par le conseil constitutionnel qui a le dernier mot dans le processus.

Car le Président de la République a l’exclusivité de nommer les membres et leur Président. Il ne fallait pas se tromper dans le choix de celui-ci, pour que le plan réussisse. Les deux choix ont été faits pour respecter cette volonté, la volonté de faire en sorte que le FPI reste au pouvoir pendant longtemps. D’où le slogan “on gagne ou on gagne“. Le refus d’appliquer les différentes résolutions de l’ONU faisait parti du plan. Il fallait gagner le temps, amasser assez d’argent pour la campagne électorale. Il ya eu aussi l’opération inondation qui consistait à établir les actes relatifs au processus électoral en faveur des populations pour mieux les contrôler. C’est ce
qui a conduit LMP à refuser sa défaite. Le reste n’est qu’un habillage par ruse. Sinon comment il savait bien que les ex rebelles n’étaient pas encore totalement désarmés. Et pour l’équilibre des forces, 1500 fds ont été déployés dans les zones CNO afin d’assurer la transparence du vote. Cette disposition a bien fonctionné et a donné un résultat positif. En lieu et place d’empêchement de vote décrié par LMP, on a eu droit à une légère augmentation du nombre de votants au 2ème tour. Et à la place du bourrage des urnes, LMP a eu plus de voix dans ces zones par rapport au 1er tour.

Ainsi, pour respecter le slogan “on gagne ou on gagne“, le Président du conseil constitutionnel a lu tous les articles du code électoral sauf celui qu’il fallait ; c`est-à-dire l’article 64. Il s’est ensuite empressé d’organiser une cérémonie d’investiture de monsieur Gbagbo, pour que le RHDP se taise à jamais, sous prétexte du respect de la constitution ivoirienne. Avec cet argument, l’armée n’aurait d’autre choix que de se rallier à lui. Ainsi donc, le candidat de LMP devient un Président souverain dans un pays souverain. Il est donc intouchable. Le candidat du RHDP élu par le peuple n’a ni de Yao Ndré ni d’armée. On peut lui voler sa victoire et actionner l’armée s’il se trompe à vouloir revendiquer. A y regarder de prêt, je donne raison à ceux qui assimilent la politique à la roublardise. La souveraineté, venons en. Qui, du peuple et d’un citoyen, quelque soit sa stature,
détient la souveraineté ? Feuilletons les pages de la constitution et arrêtons-nous à l’article 31 qui dit ceci :

« la souveraineté appartient au peuple. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. » Dans ce cas d’espèce le peuple seul détenteur de la souveraineté a confié son destin, par les urnes, au Dr Alassane Ouattara pour cinq ans. Respecter la volonté du peuple est aussi respecter la constitution.

Le respect de la constitution ne se limite pas à un article qui arrange chaque individu. Je crois bien que la marche fait partie de l’expression démocratique reconnue par la constitution. La brimer est une entrave à la démocratie, et une violation de la constitution. En plus hotter la vie à un citoyen est interdit par la constitution, pour quelque raison que ce soit. Ce peuple que vous voulez gouverner vous en assassinez une bonne partie, surtout, les jeunes pleins d’avenir et de projet.

Qui peut avoir confiance à un tel gouvernement de terreur ?
L’homme a en lui deux forces : une qui ne veut pas qu’on fasse du mal à un semblable et un autre qui t’excite à faire le mal. Mais pour être en équilibre il faut écouter ta conscience, celle qui te demande de ne pas faire le mal. Car le matériel ne doit pas supplanter le spirituel. C’est pour quoi je voulais qu’on médite sur une partie de la prière confectionnée par les évêques ivoiriens par rapport a la crise.

Entre nous, ne voyez-vous pas que le candidat Gbagbo continue de se discréditer auprès du peuple, vrai détenteur de la souveraineté ?
Non seulement il a été sanctionné à travers les urnes, pour n’avoir pas satisfait ce qu’on attendait de lui, et voila que, pour se maintenir à la tête du pays, il retourne les armes contre ce
peuple qui a financé l’achat de ces armes. Vous avez auparavant occasionné une fissure béante dans le tissu social en éliminant volontairement les voix du peuple du Nord et du centre pour que votre candidat se maintienne au pouvoir. Si cela devait se réaliser, malheureusement, le peuple fera-t-il confiance à celui qui s’est maintenu par les armes et non par les urnes ?

Honorable

Seri Bi N’Guessan Bernard

Député de Sinfra
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