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Politique Publié le mardi 18 janvier 2011 | Le Mandat

Crise sociopolitique/ Ahoussou Jeannot aux Ivoiriens - « Comme en Tunisie, levons-nous pour faire partir Gbagbo »

La situation socio-politique en Côte d’Ivoire exaspère bon nombre d’Ivoiriens et notamment le Garde des Sceaux, le ministre de la Justice, Ahoussou Jeannot. Cela, il a tenu à l’exprimer sur les ondes de Radio Côte d’Ivoire (basée au Golf Hôtel), tout en appelant les Ivoiriens à prendre leur responsabilité pour le départ de l’ex-Chef d’Etat, Laurent Gbagbo du pouvoir.
Le ministre de la Justice, Ahoussou Jeannot, membre du gouvernement du Président élu, Alassane Ouattara, ne supporte plus la situation de crise née du second tour de l’élection présidentielle. Et face à cette crise qui se traduit par le refus catégorique de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir, malgré sa défaite et qui s’adonne pour ce faire, aux massacres d’Ivoiriens, le ministre de la justice a appelé la population à se lever pour dire non à l’imposture. Cet appel, il l’a fait au cours d’une interview que lui a accordée Radio Côte d’Ivoire. Selon lui, l’exemple tunisien où la population par sa détermination, et malgré la répression violente, a contraint le Président Ben Ali à quitter le pouvoir doit servir aux Ivoiriens. En effet, Ben Ali, ‘’après avoir dirigé, d'une main de fer, le pays en muselant la presse et l'internet, en persécutant ses opposants et après s'être enrichi avec son clan au détriment de la majorité du peuple, a été chassé du pouvoir. Et cela, grâce à l’armée qui a aidé à mettre fin à un mois de protestation populaire qui a fait 66 morts’’. Ainsi, pour le ministre Ahoussou Jeannot, il est temps que les Ivoiriens prennent leur responsabilité pour mettre fin au pouvoir sanguinaire incarné par Laurent Gbagbo. D’où cet appel aux Ivoiriens: « Comme en Tunisie, levons-nous comme un seul homme pour le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir. Il est temps que la volonté du peuple s’exprime. Pour cela, prenons notre courage à deux mains. Car, trop c’est trop ! ». Pour ce membre du gouvernement Ouattara, il faut empêcher Laurent Gbagbo qui a perdu les élections de continuer à s’accrocher au pouvoir et de massacrer les Ivoiriens. Cette réaction vient ainsi de discréter les journaux proches de LMP qui avaient annoncé dans leurs colonnes, que le ministre Ahoussou Jeannot n’était plus en phase avec le Rhdp sur la question de faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir.
LANCE TOURE
Non, il ne s’agit pas de modèle Tunisien, mais d’une révolution made in Côte d’Ivoire
C’était déjà en 1990, alors directeur de la publication « L’évenement africain » j’ai lancé un appel sous le titre « puisque nous ne voulons plus de coup d’Etat, voici comment les empêcher ». Bien sûr que la première mesure est que l’idée ne vienne pas à l’esprit des militaires. Pour ce faire, il faut la démocratie et la justice pour tous, dans le pays comme dans les casernes. Si ça vient à exploser et que l’armée, qui n’a jamais été un modèle de bonne gouvernance (pour employer un concept à la mode), décide de prendre le pouvoir, il faut l’en empêcher par une désobéissance populaire ; refus d’optempérer aux couvre-feux, envahissement des rues par la foule et bien d’autres recettes que venait d’expérimenter Boris Elsine en Russie. On y reviendra certainement un jour. Aujourd’hui, prenant l’actualité à témoin, nos compatriotes applaudissent les Tunisiens et invoquent Dieu, là-haut pour nous en descendre la copie. Et j’entends le bon vieu Dieu caresser sa grande barbe blanche en maugréant « Vous, vous pensez pouvoir agir comme les Magrébiens ? Ces arabes courageux et teigneux, ces jusqu’auboutistes, une fois sortis de leur tanière, ne s’arrêtent devant rien ? On pourrait se demander pourquoi ont-ils donc accepter une dictature pendant de si longues années ? Tout simplement parce que le Président Ben Ali leur avait promis d’une Tunisie prospère et égalitaire. Prospère ça peut être futuriste, mais on voyait un peuple sur la voie du developpement. Malheureusement, cette expension économique a manqué de contrôle et le népotisme et le despotisme se sont installés au plus haut niveau de l’Etat. Dès lors, les jeunes cadres bien formés qui sortaient de l’école ont commencé à revendiquer une autre société. On connaît les résultats et on comprend la différence et on réalise qu’on ne peut faire du copier coller. D’abord, notre dictature s’est installée parce que nous l’avons voulu. Car, malgré l’incompétence criarde de Gbagbo et de ses amis, on a trouvé des personnalités au passé prestigioeux à leur servir de caution. Ce qui a eu pour effet de conforter certains jeunes pressés qui voulaient gagner de la notoriété et de l’argent. Aussi, sachant qu’une jeunesse mal formée est plus enclin à la recherche des facilités, aux magouilles, aux désordres et à la défiance, M. Laurent Gbagbo a placé l’école ivoirienne dans une décomposition insoupçonnée. Les jeunes qui ne peuvent se payer l’entrée à l’école de police ou de la gendarmerie constituent des stocks (façon de parler) propices au recrutement de miliciens. C’est vrai, Ben Ali a des milices et a divisé l’armée pour mettre les unités les mieux équipées sous le contrôle de ses proches. Exactement comme en Côte d’Ivoire. Là-bas le Président a deux femmes. Comme ici. Bref, arrêtons les comparaisons qu’on peut prolonger à souhait et relevons les différences. Les arabes et les africains noirs de Côte d’Ivoire sont forcément différents. Le peuple tunisien s’est libéré d’une dictature et nous devons nous, nous libérer d’une dictaure, du recul inquiétant de notre pays sur tous les plans et de retablir le résultat électoral issue de l’élection présidentielle. Nous avons fait la moitié du chemin et nous n’aurons à entrer dans la deuxième que traverse la Tunisie. Ou du moins, nous avons fait l’inverse puisque, dans notre cas, nous avons terminé les élections et nous en connaissons le vainqueur. Pour que celui-ci puisse prendre le pouvoir des mains de l’ancien qui a décidé de se comporter en bandit politique, il faut que la population se mobilise et agisse. Et, comme tout succès est le résultat d’un sacrifice, il faut que le peuple en fasse un sacrifice après le devoir électoral. Ce sacrifice a été édité par le gagnant Alassane Ouattara. Aussi, le gouvernement qu’il a mis en place nous demande de cesser de travailler dès aujourd’hui jusqu’à ce que Laurent Gbagbo comprenne que la population l’a vomi simple et efficace non ? Fonctionnaires ? A quoi ça sert de travailler sans être sûr d’avoir son salaire dans ce pays où le président n’a plus de pouvoir à la banque centrale ? Opérateur économique ? Ne vois tu pas que M. Gbagbo ne pourra plus tenir longtemps et que tu t’exposes à subir un redressement fiscal ou à payer deux fois la douane ? Dans nos quartiers et dans nos villes, notre révolution n’est pas de défier ni d’en découdre avec nos forces de l’ordre, les vrais, avec qui nous vivons en harmonie. Ce sont eux qui se mettront entre nous et les mercenaires et les miliciens de Gbagbo qui vont venir. Ils savent que nous nous connaîssons, que leurs femmes, leurs enfants, jouent et causent avec les autres. C’est avec eux, ensemble, que nous aurons la victoire. Ils entreraient dans l’histoire des grandes armées et leurs enfants pourront retrouver une école digne de ce nom et eux-mêmes pourront bénéficier des éloquents projets du Président Ouattara à leur endroit. Notre fermeté, notre détermination et nos stratégies pacifiques pour surveiller nos quartiers et nos villes feront desormais école dans le registre des peuples qui se sont débarrassés de leurs dictateurs. Ce sera le modèle ivoirien.
Georges Amani

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