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Politique Publié le mardi 18 janvier 2011 | Le Nouveau Réveil

Bazré : Après le second tour du scrutin présidentiel/Les populations allogènes interdites d`enterrer leurs morts sur le sol Gouro/Montant exigé : 60 mille francs, un mouton, un coq…

Le second tour de l'élection présidentielle qui a eu lieu le 28 novembre dernier reste amer dans la bouche des autochtones Gouro de la sous préfecture de Bazré, localité située à une trentaine de kilomètre du chef lieu de département, Sinfra. Et pour cause, leur mentor, le candidat de La majorité présidentielle (Lmp), Laurent Gbagbo a été battu par celui du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), le Docteur Alassane Ouattara. Loin de digérer cette défaite, les populations de cette région de la Marahoué, vont jeter leur dévolu sur les braves travailleurs venus du centre et du nord de la Côte d'Ivoire et ceux de la Cedeao (Burkinabé). Que reprochent-ils à ces honnêtes citoyens qui ont toujours été loyaux envers leurs tuteurs ? Les seuls péchés capitaux qu'on leur reproche, selon nos interlocuteurs, qui par peur de représailles, ont souhaité que l'on ne décline pas leurs identités, " est d'avoir voté le candidat Alassane du Rhdp et surtout d'avoir désobéit au chef de tribu qui a laissé des consignes de vote… " Face donc à ce qu'il qualifie d'inacceptable, la chefferie traditionnelle Gouro, appuyé par des hommes politiques Lmp va entreprendre de changer les règles qui régissaient leur cohabitation avec leurs frères venus d'ailleurs à la recherche de terres fertiles. Ainsi, il sera demandé, selon les nouvelles prescriptions, aux allochtones "qui perdraient un membre de leurs familles, de transférer la dépouille (le corps) dans son village d'origine. Fut-il le Burkina Faso, Korhogo ou ailleurs dans le " V " baoulé. Au cas où ces derniers seraient dans l'incapacité de transférer le corps, pour l'inhumation, ils devraient payer comme amende la somme de soixante (60) mille francs, deux (2) casiers de vin, une bouteille de " Gin ", un coq et un mouton. Ensuite il leur est interdit de rajeunir leurs plantations vieillissantes de cacao et de café. Plus grave, les cultures vivrières telles que la culture du maïs, du riz, de l'igname… leur sont strictement interdites. Le faire est passible d'une amende de cent (100) mille francs Cfa ". Ces mesures dont l'application est effective dans certains villages et campements comme à Grakro, Bonoufla, Gohy…, ont fait l'objet d'une grande réunion tenue hier lundi 17 janvier 2011 à Tiékorodougou (15Kms de Bazré, axe Yamoussoukro-Sinfra). Cette rencontre qui a regroupé les allogènes venus de plus vingt (20) campements a été l'occasion pour ceux-ci de passer au peigne fin ces nouvelles prescriptions. Au terme de cette réunion dite " décisive ", ceux-ci ont arrêté ce qui suit. Leur porte-parole K. S l'exprime en ces termes " Nous venons de tenir cette grande réunion pour prendre une décision ferme face aux agissements de nos frères Gouro qui nous étonnent. Car depuis des décennies, nous vivions en parfaite harmonie avec eux. D'ailleurs nous participions à toutes les cotisations qui concernent la sous préfecture. Nous offrons à nos tuteurs chaque fin d'année des présents selon nos possibilités pour leur souhaiter les meilleurs vœux. Pour ce qui concerne les cimetières où nous enterrons nos morts, tous les droits coutumiers ont été payés. C'est pour quoi nous disons que nous n'accepterons pas la nouvelle loi sur les cas de décès. Nous continuerons d'enterrer nos morts et nous osons croire qu'ils ne vont plus s'interposer. A Bonoufla, ils ont fait brûler un cercueil acheté pour l'inhumation d'un parent baoulé. A Grakro ils ont fait payer la somme de cinquante (50) mille francs, une bouteille de " Gin " et ½ casier de vin à un autre frère baoulé qui a perdu sa sœur venue de Yamoussoukro. Nous n'accepterons plus que cela se reproduise. Aussi, nous continuerons de renforcer et remplacer les plants de cacao et café vieillissants. Car c'est ce qui fonde notre existence ici. Nous souhaitons la paix et les invitons à se ressaisir car la politique est un jeu et ne doit pas nous diviser… " a-t-il laissé entendre avec détermination.
JEAN Paul LOUKOU
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