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Politique Publié le mercredi 19 janvier 2011 | Le Nouveau Réveil

Mme Dao Coulibaly (pdte nationale de l`Ufpdci) à Simone Gbagbo et Blé Goudé :/ “C’est dommage, vous vous comportez comme des bandits”

© Le Nouveau Réveil
Simone Gbagbo, l`épouse du président Laurent Gbagbo, lors d`une réunion en sa faveur le 15 Janvier 2011 au Palais de la Culture à Abidjan.
Présidente nationale de l`Ufpdci et présidente en exercice des Femmes du Rhdp, Mme Dao Coulibaly Henriette s`exprime sur la situation socio-politique de la Côte d`Ivoire. En cette période post-électorale trouble, elle appelle les militants du Rhdp à la sérénité, car leur souffrance prendra fin.
Mme la présidente, tous les leaders du Rhdp vivent aujourd`hui dans la clandestinité. Comment vivez-vous cette période-là, comment arrivez-vous à vous organiser ? Comment arrivez-vous à travailler ?
Merci. Nous attendions ces élections de tout cœur. Le premier tour nous a vraiment donné satisfaction. Il s`est très bien déroulé. Tout le monde était mobilisé. Nous pensions qu`avec le deuxième tour, les dés étaient jetés et je le répète, bien que nous avons été spoliés de notre victoire, parce que le Président Henri Konan Bédié, nous le savons, était en tête. Mais pour la paix pour ce pays, il a accepté de se sacrifier comme il l`avait fait en 99. Nous avons accepté et nous avions pensé que ce deuxième tour, qui s`est très bien passé aussi, allait nous donner satisfaction. Et que les fêtes de fin d`année, au mois de décembre, se seraient passées dans la joie et le bonheur. Mais malheureusement, voilà que nous sommes dans une crise interminable. Les fêtes se sont passées dans la douleur, dans la tristesse. Nos dirigeants vivent dans la clandestinité comme vous venez de le dire. Et chacun de son côté. Mais, nous essayons quand même de faire quelque chose. Vous savez que nous ne pouvons pas tout dire parce que les gens d`en face sont très méchants. Ils nous guettent à tout moment mais nous réussissons quand même à travailler, à nous parler, à communiquer entre nous présidentes des femmes des partis du Rhdp.

Le gouvernement Ouattara a lancé un mot d`ordre de "pays mort". Comment vous organisez-vous pour réussir cette opération ?
Nous avons contacté nos responsables dans les différentes communes. Je pense que le mot d`ordre est suivi. Ce n`est pas facile parce qu`il y a la sécurité de nos membres, de nos collaboratrices. Mais je pense que nous faisons le maximum et nos collaborateurs, nos militants font le maximum pour le suivie du mot d`ordre. Pour que le chef d`Etat illégal quitte le pouvoir et que notre président élu, Alassane Ouattara, puisse prendre les choses en main pour que la Côte d`Ivoire retrouve la paix, sa stabilité, son développement.

Mme la présidente, vos sœurs de l`autre côté s`organisent. Elles vous traitent de rebelle, de partisan du diable, d`être de connivence avec le "chef bandit" Alassane Ouattara. Avez-vous une réponse au comportement de Mme Gbagbo, de Mme Lorougnon, de Mme Bro Grébé qui dansent également malgré les tueries qui ont lieu en Côte d`Ivoire ?
Vous savez que Laurent Gbagbo a dit : " Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j`avance ". Un adage dit que qui se ressemble s`assemble. Donc ces personnes-là n`ont aucune éducation. Ces personnes-là veulent le pouvoir pour elles-mêmes. Elles ne pensent pas au peuple et à la population. C`est pour cela que nos sœurs d`en face qui sont quand même des mamans, qui sont des épouses, se réjouissent de ce qui se passe. C`est vraiment triste. Quand on n`a pas d`éducation, c`est malheureux. Cela nous fait mal que des femmes puissent réagir de cette façon. Que des femmes puissent danser en pensant aux personnes qui sont décédées, qu`on a tuées impunément à Duékoué, à Abobo et un peu partout. C`est vraiment dommage que des mamans aient ce cœur de pierre. Sinon, elles n`auraient pas dansé. En tout cas, c`est triste. Il faut avoir une éducation dans la vie. Quand vous n`avez pas reçu une bonne éducation, vous vous comportez comme des bandits. Je pense que ce sont les gens d`en face qui sont des bandits. Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié sont des personnes responsables et de vrais chefs d`Etat.

Outre les femmes proches de Laurent Gbagbo, il y a aussi Charles Blé Goudé qui a tenu des propos inqualifiables contre les présidents Bédié et Ouattara. Que lui dites-vous ?
Le petit Blé Goudé, c`est dommage et c`est malheureux pour lui. Vous savez, on a toujours appris que pour avoir sa licence, il a triché. Il n`a eu aucune éducation. Il n`a jamais travaillé. Il ne sait pas que ce sont les présidents Félix Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara qui ont construit ce pays. Blé Goudé a été à l`école dans ce pays, même s`il a dû tricher pour avoir la licence. Aujourd`hui, il vit bien dans ce pays quand bien même, il n`a jamais travaillé. Il prétend être ministre, sa toute première fonction. Il s`égosille à dire à tout bout de champ qu`il est ministre, lui qui, dit-on, n`a aucune qualification. C`est un petit qui fait pitié. Qu`il sache qu`en Afrique, on doit du respect à son père, et à tous ceux qui ont l`âge de son père ou de son grand-père. Blé Goudé ne se rend pas compte du tort qu`il se fait en traitant des personnalités de ce pays de la sorte. Il oublie qu`il sera vieux lui aussi un jour. Il ne sait pas que la vieillesse, c`est la sagesse. Evidemment, on le comprend puisqu`il est en compagnie de vieux qui ne sont pas du tout sages. Au contraire, qui sont des bandits, des malotrus. Il n`a que ça comme exemples. Mais qu`il sache que Dieu va le punir s`il continue à manquer du respect aux personnes âgées. Ce n`est pas normal d`insulter des personnes qui peuvent avoir l`âge de ton père ou même plus. Dans la société africaine, cela ne se fait pas. Et je suis triste pour lui.

Vous assurez la coordination des femmes du Rhdp. Votre bureau a été saccagé par des éléments des Fds. Quelle adresse avez-vous pour les femmes du Rhdp et les Ivoiriens qui meurent d`impatience de voir la situation de leur pays évoluer vers des lendemains meilleurs ?
Je voudrais d`abord dire merci à toutes les personnes qui m`ont téléphoné pour me dire " yako " quand mon bureau a été saccagé. En 2004, j`ai eu un peu plus de chance quand la Maison du Pdci avait été attaquée. Tous les bureaux avaient été saccagés. La porte du mien avait reçu un coup de machette, mais les quidams ont été refoulés par je ne sais quelle force, et le bureau a été épargné. Mais cette fois-ci, mon bureau a subi le même sort que tous les autres. Vous savez, le président Houphouët-Boigny, père fondateur du Pdci et de la Côte d`Ivoire, avait une grande vision des choses. C`est quelqu`un qui a bâti ce pays. Je demande aux militantes du Rhdp de rester mobilisées, calmes. Nos responsables travaillent. Et nous savons que nous aurons la victoire dont des gens veulent nous spolier. Et cette victoire sera éclatante le jour que Dieu aura choisi. Nous devons donc être patients et savoir que rien ne se fait dans la précipitation. Je demande à toutes les militantes, à tous les Ivoiriens, épris de paix, de rester mobilisés. Le pays sera bientôt libéré. Et ceux qui veulent le détruire, partiront sans s`en rendre compte.
Interview réalisée au téléphone
par Patrice Yao

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